Hier aux USA, on a terminé
inchangé après avoir ouvert en hausse. Un des arguments utilisé serait le fait
que « soudainement », la peur du terrorisme a ressurgit. La veille on faisait
les malins et 24 heures plus tard, tout d’un coup, on avait à nouveau les
jetons.
Admettons.
Je crois surtout que le marché n’a plus aucune idée de ce qu’il veut. Je crois
surtout que personne, en admettant que les taux vont VRAIMENT monter le 15
décembre, personne n’est capable de se décider, de savoir si ça seront bon pour
l’économie ou pas. Et pour être franc, on se fout totalement de savoir si ça
sera bon pour l’économie ou pas, ce que l’on veut savoir c’est si ça sera bon
pour les actions ou pas, si notre portefeuille constitué de Nestlé, de Novartis
et d’Apple va monter après le 15 décembre ou pas. Voir même si notre
portefeuille va monter avant le 15 décembre, parce qu’il ne faut pas oublier
que jusque-là, il nous reste pas loin d’un vingtaine de séances boursières et à
voir comment le marché se comporte – un peu comme un poulet sans tête ou une
équipe de foot qui voudrait tous jouer avec le ballon, mais sans entraîneur
pour leur dire ce qu’il faut faire, l’attente jusqu’au 15 décembre risque
d’être sacrément longue.
La bonne
nouvelle, c’est que le marché a TOUJOURS raison, il ne reste donc plus à faire
comme lui.
Donc aux
USA on a maintenu l’avance accumulée la veille, mais nous ne sommes pas
parvenus à gagner encore plus de terrain. On termine la journée là où nous
l’avions commencée et sans grandes nouvelles.
On notera
tout de même la hausse de Airgas, qui prenait 30% après que le français Air
Liquide ait annoncé le rachat de la société pour 13.4 milliards. Et puis
l’Euro/$ continue de se faire taper dessus. Ce matin il est à 1.0636 et
commence à ressembler de plus en plus à un avion qui a entamé sa phase de
descente et qui ne pourra plus remonter parce que plus de carburant. Le
prochain support de la monnaie européenne se trouve dans la zone des 1.0450 et
il semble presque écrit que l’on va aller la tester avant Noël, histoire de
voir si, une hausse des taux + un nouveau QE made in Draghi suffira pour donner
vie à un Euro qui vaut un Dollar et qui va sacrément simplifier les échanges
internationaux. Parce qu’à un pour un, c’est quand même plus cool pour
calculer.
En Europe, on a avait hésité à
monter lundi. La peur du terrorisme là aussi et peut-être que le cœur n’y était
pas. Mais hier, si les marchés avaient pour intention de signifier à toute
cette clique de débiles mentaux de « Dèche » ou d’EI ou peu importe comment ils
veulent s’appeler, qu’ils peuvent aller se faire foutre, ils ont plutôt bien
réussi, puisque les marchés européens on terminé une de leurs plus belles
séances de hausse de ces derniers mois.
Le rebond
sur le pétrole, pétrole qui refuse de passer sous les 40$, a permis au secteur
pétrolier de se reprendre, ce qui donnait un énorme coup de fouet aux marchés
du vieux continent. À coté de cela, et comme dans un geste pour montrer qu’on
ne se laissera pas faire, les intervenants on racheté les titres liés au
tourisme et comme pour soutenir les gouvernements dans leur intention de raser
tout ce qui dépasse du sable de plus de 10 centimètres dans camps
d’entraînements de la vermine, tout le monde s’est jeté sur les valeurs liées à
la défense ou à l’armement. François Hollande ayant également laissé entendre
qu’il était près à réallouer le budget de la France pour augmenter les dépenses
militaires. Et puis n’oublions pas non-plus le très bon ZEW (une fois n’est pas
coutume) en Allemagne.
L’ensemble
des indices européens terminait en hausse de plus 2%, le pétrole remontait un
bref instant au-dessus des 42$, mais ce matin il est à nouveau à 41$, il faut
reconnaître que nous l’avons connu avec un peu plus de niak. Même si lundi
matin, pendant 15 minutes nous y avons cru, l’or n’est PLUS une valeur refuge,
le métal jaune se faisant dangereusement renvoyer à la niche sur le niveau des
1067$, niveau très délicat à manœuvrer, car quelques centimètres plus bas, il
n’y aura plus grand-chose pour le retenir d’aller chercher le niveau
psychologique des 1’000$.
En Asie,
ce matin on peut clairement dire qu’il ne se passe rien.
Nous
voilà donc dans une situation de statuquo le plus total. Nous sommes au bord
des plus hauts de tous les temps, mais sans l’énergie nécessaire pour aller
plus haut et en même temps, on n’a pas envie de baisser. Je pourrais faire un
pronostic et dire que la fin de l’année va être très longue.
Dans les nouvelles du jour,
Canadian Pacific a fait une offre de rachat sur Norfolk Southern, avec, je cite
« une prime confortable », sans pour autant préciser (pour le moment) le
montant de la prime. Dans le doute Norfolk montait de 6%, faites vos jeux, rien
ne va plus.
Roubini a
parlé. Selon lui, les attaques terroristes sur Paris pourraient « booster »
l’économie. En Chine le marché immobilier semble redonner des signes de vie.
Pour la première depuis en un an, on à l’air de repartir à la hausse.
Le
Barron’s se demande si les attaques de vendredi vont pousser la FED à ne rien
faire le 15 décembre et ils proposent l’interview d’un fund manager qui propose
5 titres « value » pour battre le marché. Une chose est sûre, il aime les
semiconducteurs, les tracteurs et les magasins de nourriture bio.
Côté
chiffres économiques, nous aurons le Trade Balance en Suisse, le Current
Account en Europe, les retail sales à Londres et puis le Philly Fed et les
Jobless Claims aux USA.
Pour le
moment les futures sont inchangés. L’Euro/$ est à 1.0631, le Yen vaut 123.41,
le Bitcoin vaut 330$ et le rendement du 10 ans est de 2.27%. L’Euro/Suisse est
de retour au-dessus des 1.08 (comme d’habitude) et le $/Suisse s’échange à
1.0168 et continue son ascension.
Je crois
que c’est tout ce qu’il y avait à dire aujourd’hui et je crains que le contenu
intéressant des jours à venir diminue de plus en plus chaque heure qui nous
rapproche de la décision de la FED. En attendant, passez une excellente journée
et à demain !!!
Thomas Veillet
Investir.ch
Investir.ch
« The stock market is never obvious. It is designed to
fool most of the people, most of the time. »
Jesse
Livermore
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