Hier nous étions lundi. Un lundi calme sans grandes nouvelles et sans chiffres économiques majeurs qui auraient pu faire changer la donne.
Non, la seule chose que nous avions à analyser et à digérer, c’est les chiffres de l’emploi de vendredi. Nous en avons largement parlé ici, dans cette chronique. Ne nous le cachons pas, actuellement, le marché est en train de se demander s’il va baisser en anticipation de la hausse des taux de décembre ou est-ce qu’il va attendre que l’annonce soit officielle pour se rappeler que, quand même, la hausse des taux, c’est pas top pour le marché des actions.
C’est la grande question du moment, parce que pour être franc, nous sommes suspendus au milieu de nulle part, proche des plus hauts historiques, la saison des résultats est en train de se terminer – le bilan est bon, mais il n’y a pas non plus de quoi faire la fête plus que ça – nous nous devons de trouver les arguments pour la continuité de la hausse et hier, il faut bien dire que le leadership de cette thématique était probablement resté en week-end prolongé.
Que ce soit en Europe ou aux USA, le marché s’est donc souvenu que si l’on retire l’échelle, l’attraction terrestre va faire son job et la chute n’en sera que plus rude. Nous avons vécu une « espèce de journée de profit-taking », même si la conviction que nous sommes entrés en phase de correction ou de prise de bénéfices, n’est pas hyper-flagrante.
Hier c’était la plus mauvaise journée du S&P500 depuis plus de 6 semaines. Les volumes et les chiffres économiques n’étant pas le centre d’intérêt de la journée, les intervenants ont tenté de justifier la baisse d’hier sur le conflit psychologique signalé précédemment, à savoir ; est-ce que l’on va anticiper la hausse des taux ou attendre qu’elle arrive pour de vrai.
Visiblement hier soir, on tentait un peu d’anticipation, mais avec la conviction d’un politicien qui est prêt à tourner la veste au premier sondage.
On notera qu’hier a été publié le Fed Labor Market Conditions, il était de 1.6 contre 0.3 le mois précédent et a battu les attentes de 0.7. Ce qui confirme que le marché de l’emploi va super-bien et qu’il ne nous manque plus qu’un poil d’inflation pour que la « probabilité de hausse des taux » passe de 70% à 99.9%.
Autre chiffre d’hier ; le New York Monthly Survey of Consumer Expectations qui montre que le consommateur à l’intention d’augmenter ses dépenses de 3.47% contre 3.18% auparavant. En gros c’est comme ça que ça se passe :
– « Bonjour Monsieur, je travaille pour le New York Monthly Survey of Consumer Expectations, nous voudrions savoir ce que vous comptez dépenser ces prochaines semaines ? »
– « Eh bien, le mois passé je me suis un peu serré la ceinture et j’ai réduis mes dépenses de 1.3% parce qu’il a fait mauvais temps en début de mois, mais là avec le retour du soleil et l’approche des fêtes de fin d’année, je crois que je vais me lâcher et je vais probablement dépenser jusqu’à 4% de plus ce mois, je le sens bien comme ça !!! ».
– « Eh bien, le mois passé je me suis un peu serré la ceinture et j’ai réduis mes dépenses de 1.3% parce qu’il a fait mauvais temps en début de mois, mais là avec le retour du soleil et l’approche des fêtes de fin d’année, je crois que je vais me lâcher et je vais probablement dépenser jusqu’à 4% de plus ce mois, je le sens bien comme ça !!! ».
ça se passe comme ça chez New York Monthly Survey of Consumer Expectations…
Bref, tout va bien dans la merveilleuse machine économique américaine.
Dans les autres histoires de la journée, on retiendra que le type qui a eu la peau de Valeant l’autre jour – Citron Research – est de retour et cette fois, il s’est fait Mallinckrodt estimant que cette société basée à Dublin avait les même problèmes que Valeant. Le titre s’est pris 25% dans les dents.
Suite à ces histoires de « short-sellers », je crois qu’il y a un vrai business qui est en train de se développer sur les « short-stories ». Ce genre de compagnies passent un peu de temps sur le bilan d’une société, trouvent deux-trois trucs qui semblent louches, montent un beau story-telling là autour, achètent des puts, shortent le titre en marge et lancent leur opération médiatique.
Ensuite, ils n’ont plus qu’a ramasser les gains de trading et laisser la société en question se dépatouiller devant ses actionnaires, de toute manières au moment de l’annonce « négative », personne ne prend le temps de vérifier si la moitié du tiers de l’histoire est vraie et 30% plus bas, ce n’est même plus important du tout.
Autrement, Canadian Pacific Railway serait sur le point de racheter Norfolk Southern. C’est Bloomberg qui en parle et c’est encore Ackman qui serait derrière le deal. Norfolk prenait 12% hier avant d’être stoppée par les autorités boursières. Et puis Priceline a raté son trimestre et perdait 10% pour fêter ça. Pareil chez Sotheby’s.
Pendant ce temps, l’or est toujours mal en point mais ne semble pas vouloir baisser plus. Ce matin il est à 1092$ et le pétrole est toujours sous les 45$, mais semble avoir freiné sa chute durant la nuit. Aujourd’hui, on a presque l’impression qu’il tente le rebond. Il est actuellement à 44.16$.
Ce matin l’Asie compense son euphorie de la veille. Le Japon est en baisse de 0.17%, Hong Kong recule de 1.19% et la Chine joue a l’irréductible Gaulois et refuse de rendre les armes. Pour le moment, l’indice chinois est en hausse de 0.41%.
Pour ce qui est des nouvelles du jour, nous avons des chercheurs qui ont trouvé des failles dans les software de SAP, le secteur des casinos qui est au plus mal, la société Apache qui prend 13% alors que des rumeurs de take-over trainent dans le marché. GAP qui perdait 5% hier soir after close alors que les ventes des retailers peinent à trouver grâce auprès des investisseurs, les chiffres des ventes de Banana Republic laissaient penser que, malgré les sondages du New York Monthly Survey of Consumer Expectations, il semblerait que Monsieur Consommateur ne compte pas dépenser ses 3.47% supplémentaire chez Banana Republic ou chez GAP.
Les chercheurs de l’EIA pensent que les nouveaux carburants vont mettre la pression sur le pétrole et qu’il faut s’attendre à une déprime dans le secteur jusqu’en 2020, en tous les cas. Ensuite il y aura la iCar qui va sortir et plus personne ne voudra de voitures à essence, après il faudra brûler du pétrole pour faire tourner des centrales qui fourniront de l’énergie aux voitures électriques.
L’OCDE a réduit ses projections de croissance mondiale, dorénavant la croissance mondiale est donc prévue à 2.9%. L’inflation chinoise a encore ralenti en octobre. Pour le moment, c’est Boeing qui mène la danse en terme de commandes au Dubaï Airshow. Le marché de l’art fonctionne bien, puisqu’un Modigliani vient d’être vendu pour 170 millions de dollars et si jamais, il reste une guitare des Beatles pour 2.4 millions.
Le Barron’s nous fait la liste des winners et des losers en cas de hausse des taux, ils pensent également que le deal Weyerhaeuser/Plum Tree est une très bonne idée pour participer la lucrative industrie du bois. On parle également de la nouvelle TAG Connectée, de la FINMA qui place les plateformes de financement participatif sous surveillance et du personnel naviguant de chez Lufthansa qui sont en grève, tout comme nos pauvres fonctionnaires qui font de même à Genève et qui vont paralyser la ville pour ceux qui travaillent… Vous vous rendez compte du cauchemar, ils risquent de devoir travailler 42 heures par semaines !!! Pas facile.
Côté chiffres économiques, nous aurons le chômage en Suisse, la production industrielle en France et en Italie. Il y aura les Ministres des finances Européens qui vont se rencontrer et puis aux USA nous aurons les prix à l’importation et à l’exportation. Attention à l’inflation et à la force du dollar aussi. Le Redbook et les inventaires pétroliers version API.
Pour le moment les futures sont en hausse de 0.15%, l’Euro/$ est 1.0743, le Yen vaut 123.19, le Bitcoin est à 372.50, le rendement du 10 ans américain est de 2.33% et le Franc Suisse vaut 1.0793 contre Euros et 1.0047 contre dollar.
La publication du trimestre continue sa longue litanie, mais comme toujours, c’est du cas par cas et les noms qui publient ne sont pas relevant dans un contexte de marché global. Néanmoins, voici la liste de ceux qui publient aujourd’hui : http://www.investing.com/earnings-calendar/
Pour le reste, je crois que c’est tout pour aujourd’hui. On va continuer à attendre des chiffres économiques qui pourraient éventuellement apporter encore plus de certitude pour la hausse des taux et se demander si l’on va baisser avant ou après la hausse des taux. Pour le reste, c’est de l’attente et de l’opportunité…
Je vous souhaite un très bon café, un bon début de journée et on se retrouve demain à la même heure pour la suite de nos aventures.
Passez une belle journée.
Thomas Veillet
Investir.ch
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“For the same reason a disease cannot be cured by more of the germ that caused it, the inflation and debt accumulation of the Obama years will not inflate our way out of it.”
― Ron Paul
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