Le rebond actuel des marché boursiers semble être avant tout de nature technique, soutenu par des flux acheteurs sur les valeurs bancaires et énergétiques, « délaissées» jusqu’à mi-février.
Les indices boursiers reprennent quelques couleurs. Les marchés actions ont fait preuve de vigueur au cours des deux dernières semaines, ce qui a permis aux indices Eurostoxx 50, Nikkei 225 et S&P 500 de progresser de respectivement 9%, 8,2% et 6,6% depuis le 12 février.
La reprise des marchés s’appuie sur un momentum favorable, entre stabilisation des cours pétroliers et résultats d’entreprises de plutôt bonne facture. Ces catalyseurs ne doivent pas occulter la nature purement technique de la progression des actions. Le rebond intervient après un début d’année tumultueux qui a rompu un cycle de marché haussier de près de sept ans. Aujourd’hui, ce sont essentiellement les valeurs « délaissées» en janvier et au début du mois, les bancaires et les énergétiques, qui font l’objet d’achats tactiques, à bon compte, de la part des opérateurs. En revanche, nous n’identifions pas vraiment de facteurs structurels assez puissants pour garantir la reprise d’une tendance haussière durable.
Des courants acheteurs jusqu’à la réunion monétaire de la Banque Centrale Européenne ?
Il faut dire que les effets d’annonces à court-terme des banques centrales restent déterminants pour la psychologie des marchés. En Europe, l’attention des opérateurs de marché est à nouveau concentrée sur la prochaine réunion de la BCE, le 10 mars. Une nouvelle séquence de spéculation quant aux annonces potentielles de la Banque Centrale Européenne devrait soutenir les courants acheteurs sur les marchés actions, jusqu’à l’échéance du 10 mars. Une fois de plus, les investisseurs attendent beaucoup, peut-être trop, de Mario Draghi. Un réajustement du Quantitative Easing (élargissement des actifs éligibles, augmentation du montant des achats) de la BCE est attendu par le consensus.
De notre côté, nous pensons plutôt qu’à l’image des décisions récentes de la banque du Japon, le gouverneur de la Banque Centrale Européenne optera pour une nouvelle action sur les taux, sans agir sur le calibrage du programme de rachats d’actifs. Un tel scénario décevrait les investisseurs, qui comme souvent « achètent les anticipations » et « vendent l’annonce ».
En Europe, les marchés sont en quelques sortes à la croisée des chemins, entre un rebond technique soutenu par des flux acheteurs à court terme, et des perspectives au long cours peu enthousiasmantes, en témoigne l’environnement macroéconomique marqué notamment par la récurrence des pressions déflationnistes. L’année 2016 devrait tout au mieux servir des performances boursières neutres. Le bull market post crise de 2008 a été rompu. Aujourd’hui, il s’agit de trouver le meilleur moyen de surmonter la divergence entre unité de temps court et unité de temps long !
Par Nicolas Chéron, Stratégiste pour CMC Markets
Serge Poznanski
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