Les marchés savent clairement ce qu’ils veulent – en tous cas pendant 15 minutes Par Thomas Veillet · Le 17 février 201

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Les marchés savent clairement ce qu’ils veulent – en tous cas pendant 15 minutes

Par Thomas Veillet · Le 17 février 2016

 Après le spectaculaire rallye de lundi, il était normal que l’on se pose 5 minutes dans nos chaises rotatives avec dossiers inclinables et cintre pour accrocher la veste du costume dans le dos et que l’on se repose les bonnes questions, à savoir :

– On achète comme des fous ou est-ce que l’on vend comme des fous ?
– Bull ou Bear ?

Des questions existentielles quoi.

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En Europe, on a tout de suite commencé la journée avec des bonnes nouvelles comme on les aime ; les chiffres économiques allemands (ZEW) étaient complètement pourris et ça commence à se répéter de plus en plus régulièrement. En tous les cas, si l’on comptait sur l’Allemagne pour être le « moteur de la croissance en Europe », on peut commencer à y aller à pieds, pour trouver la croissance.

Le marché hésitait donc pendant une bonne partie de la journée. Dois-je être rouge ou dois-je être vert, telle est la question. Finalement, à force de tergiverser, le marché a décidé de rentrer à la maison pour cause de mal de tête carabiné (trop de choses à réfléchir en même temps) et comme il est bien plus facile de baisser que de monter – apesanteur oblige, les indices européens ont terminé en terrain négatif. Les plus « négatifs » diront que c’est parce que les Banques Centrales n’ont pas agit – comme si le fait que Draghi ait dit « I’ll act » voulait dire qu’il allait agir dans les 24 heures.

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Et puis, il faut dire que dans la journée, nous avons également reparlé du pétrole. L’OPEP a causé. Et en ce moment, quand l’OPEP cause, on écoute. Contrairement à ces 5 dernières années où l’on se foutait totalement de ce que l’OPEP pouvait bien dire. On savait que le pétrole ne pouvait que monter. Et l’OPEP a donc annoncé leur intention de « geler » la production sur les niveaux de prix du mois de janvier. Ce qui était une grosse déception, puisque tout le monde s’attendait à une coupe franche et joyeuse dans les niveaux de production, histoire de forcer les shorts à se couper. Grosse déception, donc, et logiquement, gros dégonflement du baril qui se traite ce matin en-dessous des 30$. Nous sommes à 29.17$.

Côté de l’or, on est complètement torturés. On ne sait toujours pas si l’or est une valeur refuge ou pas, ça dépend. Et comme ça dépend, ça dépasse, il y a des jours on hésite vraiment. Hier on ne savait pas trop quoi penser, surtout parce que pendant que les Européens déprimaient à cause du ZEW, que le pétrole regrettait les coupes insuffisantes dans la production, les USA s’envolaient vers les sommets (les petits sommets, là où il y a encore de l’oxygène), puisque, rappelons-le, les USA étaient fermés lundi et avaient donc un BULL MARKET a rattraper. L’or était donc un peu perdu et avait de la peine à trouver sa place. Dans le doute, il ne faisait pas grand-chose. Actuellement, nous sommes à 1209$.

Les USA ont vécu une très belle journée de rattrapage. Une de ces journées où l’on se fout totalement du reste des problèmes du monde et un jour où l’on se contente de se refaire la journée d’hier en Europe. Par moment le comportement des marchés US était presque printanier. C’est vite vu, même des daubes comme Groupon parvenaient à monter et cela pour seconde journée de suite, après que l’on ait appris qu’Alibaba avait pris une grosse participation dans la société qui offre des coupons de réduction sur le net. Le titre prenait 40% rien qu’hier. Même Alibaba montait sur la nouvelle. Pour le reste tout montait. C’était une belle journée de hausse comme on aimerait en avoir 4 jours par semaine. La volatilité était faible et les marchés se contentaient de monter pour terminer la journée au plus haut.

Dans les nouvelles du jour, Apple fait une nouvelle émission de 12 milliards avec des taux aussi bas, ils auraient tort de s’en priver. Alors qu’il voulait se retrouver à l’Élysée, Sarkozy pourrait bien se retrouver en taule, après qu’il ait été formellement inculpé pour avoir magouillé le financement de sa campagne. Boeing a décroché un contrat de 1.3 milliards avec la Chine, la Chine qui vient d’installer des missiles de croisière sur des îles qu’ils se disputent avec le Viet-Nâm, c’est toujours une bonne idée, une troisième guerre mondiale, pour relancer l’économie. Berkshire Hatthaway augmente ses paris sur le pétrole en achetant encore plus de Kinder Morgan. D’ailleurs, dans la thématique, le Barron’s pense que « techniquement », le pétrole est en train de préparer une tendance haussière impressionnante. Et puis Apple Pay se prépare à se déployer en Chine, même avec une croissance économique pourrie, ça représente tout de même deux-trois clients potentiels.

Au chapitre chiffres économiques, nous aurons le ZEW en Suisse, le PPI aux USA, ainsi que le Redbook, mais surtout les Minutes du FOMC Meeting, histoire de voir si l’on a bien tout compris.

Pour le moment, les futures sont en baisse de 0.3%, l’Euro/$ est à 1.1167, la Livre vaut 1.4298, le Yen est à 113.70, le Dollar/Suisse est à 0.9846 et le Bitcoin est à 405$. Le rendement du dix ans est à 1.75% et l’Euro/Suisse vaut 1.1016.

Voilà, je crois que c’est tout ce que l’on peut dire ce matin. Enfin, on peut dire beaucoup plus encore, mais là je dois aller explorer les confins du Valais et peut-être m’acheter une Reine du Val d’Hérens, histoire de voir si ça peut remplacer un Bull pour faire monter les marchés.

Excellent café à vous et on se retrouve demain !

Thomas Veillet
Investir.ch

“Sweat saves blood, blood saves lives, but brains saves both.”
― Erwin Rommel

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Serge Poznanski