G20: l'Allemagne
opposée à de nouveaux plans de relance
Shanghai - L'Allemagne s'oppose à ce que les pays du G20
s'engagent dans des plans de relance budgétaire, basés sur la dépense publique,
pour stimuler l'économie mondiale, a affirmé vendredi le grand argentier
allemand Wolfgang Schäuble, ouvrant la voie à un possible désaccord avec les
Etats-Unis.
Les tentatives de doper l'activité économique en
assouplissant toujours davantage la politique monétaire pourraient s'avérer
contreproductives tandis que les relances budgétaires ont perdu de leur
efficacité, a mis en garde M. Schäuble, peu avant une réunion à Shanghai des
grands argentiers du G20.
Alors que la conjoncture mondiale ne cesse de s'assombrir, la
Banque centrale européenne (BCE) semble en voie d'agir plus vigoureusement, la
Réserve fédérale américaine (Fed) redouble désormais de prudence après un
relèvement de ses taux fin 2015, et la Banque du Japon s'est résolue à
instaurer des taux négatifs dans l'espoir de stimuler le crédit.
Mais réfléchir à de nouveaux plans de relance n'aboutit qu'à
nous détourner des véritables tâches auxquelles nous devons nous atteler, a
averti le ministre allemand des Finances, évoquant les besoins de réformes
structurelles.
Les politiques monétaires sont extrêmement accommodantes, au
point qu'elles pourraient en devenir contreproductives, au vu de leurs effets
négatifs, a-t-il fait valoir, lors d'un séminaire de l'Institute of
International Finance organisé en marge du G20-Finances de Shanghai.
De leur côté, les politiques de relance budgétaire, qui
voient les Etats gonfler les dépenses publiques pour soutenir la reprise
économique, ont également atteint leurs limites, a poursuivi M. Schäuble.
Des commentaires qui s'inscrivent en contraste flagrant avec
le récent appel de Washington à recourir de concert aux politiques de relance
monétaire et budgétaire.
Des outils puissants quand ils sont utilisés ensemble, a
commenté cette semaine le secrétaire au Trésor américain Jack Lew, rappelant
que la reprise mondiale ne peut dépendre des seuls Etats-Unis.
Il est de plus en plus important (...) que les pays disposant
d'une marge budgétaire l'utilisent pour soutenir leur demande intérieure, avait
abondé un haut responsable américain.
Mais pour Wolfgang Schäuble, si vous voulez vraiment que
l'économie réelle se renforce, il n'y a pas de raccourci possible sans réformes
(structurelles).
La priorité pour les membres du G20 n'est pas de laisser
filer davantage leurs déficits, mais au contraire de commencer prudemment à
assainir leurs comptes publics, a jugé le ministre, fidèle à la ligne allemande
d'orthodoxie budgétaire.
Le modèle de croissance fondé sur l'endettement atteint ses
limites, a-t-il souligné, raillant la montée des entreprises zombies ne
survivant que grâce au crédit.
(©AFP / 26 février 2016 06h36) 
Les cours de
pétrole baissent en Asie
Singapour - Les cours de l'or noir étaient orientés vendredi à la baisse sous l'effet de prises de bénéfice après un rebond des prix liés aux espoirs d'une limitation de la production, dans un marché plombé par l'excès d'offre.
Les cours du pétrole ont fini par retrouver jeudi une tendance haussière après des informations de l'agence Bloomberg selon lesquelles le ministre vénézuélien du Pétrole Eulogio del Pino aurait annoncé une réunion le mois prochain entre son pays, l'Arabie Saoudite, la Russie et le Qatar.
Les prix s'étaient déjà repris la semaine dernière après que la Russie et l'Arabie Saoudite, au terme d'une première réunion à Doha avec le Qatar et le Venezuela, avaient proposé que tous les pays producteurs gèlent leur niveau de production à celui de janvier pour soutenir les prix.
Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a grimpé jeudi de 92 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance a gagné 88 cents sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Vendredi toutefois, dans les échanges électroniques en Asie, le light sweet crude (WTI) reculait d'un cent à 33,06 dollars.
Le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne du brut, pour livraison en avril, cédait quant à lui 16 cents à 35,13 dollars.
Le rebond d'hier n'était pas dû aux fondamentaux mais aux spéculations sur un accord entre les principaux producteurs pour geler la production, a déclaré à l'AFP Bernard Aw, analyste chez IG.
Mais ce n'est pas une information d'importance de nature à faire encore monter les prix, ce qui explique les prises de bénéfice auxquelles ont assiste aujourd'hui.
Le baril, qui se négociait 100 dollars en juin 2014, est tombé en dessous des 30 dollars en raison de l'excès d'offre, que ne parviennent plus à absorber des économies mondiales en ralentissement.
str/jac/plh
(©AFP / 26 février 2016 06h16)

Chine: la PBOC
assure garder des "marges de manoeuvre" pour soutenir l'économie
Shanghai (awp/afp) - Le gouverneur
de la banque centrale chinoise a tenté vendredi de contrer les inquiétudes sur
la deuxième économie mondiale, répétant qu'il ne voyait "aucun
fondement" à la dépréciation du yuan et que Pékin avait encore des outils
de politique monétaire à sa disposition pour soutenir l'activité.
"Il n'y a pas de fondement (économique) pour une
dépréciation persistante du renminbi" (autre nom du yuan), a déclaré Zhou
Xiaochuan, gouverneur de la PBOC, s'exprimant avant une rencontre à Shanghai
des grands argentiers du G20.
Malgré le violent ralentissement de la croissance chinoise
--au plus bas depuis 25 ans-- et l'essoufflement continu de l'activité dans le
pays, M. Zhou s'est voulu ostensiblement rassurant.
"Les fondamentaux de l'économie chinoise restent
solides" et l'emporteront sur "les turbulences de court terme des
marchés", a-t-il souligné, devant un séminaire de l'Institute of
International Finance (IFF). "Nous n'aurons pas recours à des dévaluations
compétitives pour avantager nos exportations", a-t-il également insisté.
Dans ses efforts pour rassurer tous azimuts, le gouverneur
Zhou s'est empressé d'ajouter que son institution gardait d'abondantes
munitions pour faire face à toute aggravation de la conjoncture et pour stimuler
l'activité.
"La Chine conserve une marge de manoeuvre monétaire et
garde les outils de politique monétaire pour faire face aux risques
potentiels" et Pékin maintiendra "une politique financière flexible
et appropriée", a-t-il souligné.
La PBOC ne ménage déjà pas sa peine: depuis fin 2014, elle a
déjà abaissé par six fois ses taux d'intérêt pour amoindrir le coût du crédit,
et a réduit à de multiples reprises les ratios de réserves obligatoires des
banques. Une politique ultra-accommodante aux résultats mitigés, avec un
alarmant revers: la récente envolée de l'endettement.
Mais comme le suggère Zhou, la PBOC, qui défend volontiers sa
"politique prudente", reste ouverte à de nouvelles mesures
d'assouplissement monétaire --anticipées par nombre d'analystes, qui tablent
sur une nouvelle baisse des taux d'intérêt en 2016.
- Fuites de capitaux -
La récente glissade du yuan face au dollar et les
interventions de Pékin sur le marché des changes "seront
certainement" l'un des sujets du G20-Finances de Shanghai, ce qui a pu
pousser Zhou à vouloir déminer le sujet par avance, observait Liao Qun,
analyste de Citic Bank International.
"Ces commentaires ne vont pas suffire à complètement
rasséréner les marchés (...) mais la banque centrale rappelle qu'elle a les
moyens de contrôler le yuan" pour étouffer les anticipations d'une baisse
interminable de la devise, a-t-il indiqué à l'AFP.
Relativement encadrée, la monnaie chinoise peut fluctuer face
au dollar dans une fourchette de 2% autour d'un taux-pivot déterminé
quotidiennement par la banque centrale. Mais celle-ci doit composer avec une
forte pression à la baisse face à un dollar revigoré.
La PBOC a abaissé ce taux-pivot durant huit séances
consécutives début janvier, laissant redouter une dévaluation rampante et
provoquant une onde de choc sur les marchés. Le yuan a au final reculé
d'environ 1,4% par rapport au dollar le mois dernier.
La Chine avait déjà ébranlé les places financières mondiales
en août en dévaluant brutalement le yuan de presque 5% en une semaine, une
décision largement perçue comme un coup de pouce à ses exportateurs.
Pékin s'en était défendu, mais sans parvenir à désarmer les
craintes d'une "guerre des devises".
Après avoir largement guidé et accompagné la dépréciation du
yuan, Pékin semble désormais désireux d'enrayer une glissade bien trop rapide
et dont le géant asiatique commence désormais à pâtir.
Le repli du renminbi, associé à l'essoufflement économique et
aux effondrements à répétition des Bourses locales, poussent ainsi de nombreux
investisseurs affolés à sortir leurs yuans hors de Chine pour acheter des
dollars, en dépit de restrictions drastiques imposées par les autorités.
Des fuites de capitaux massives évaluées par des experts à
1.000 milliards de dollars pour l'an dernier --et qui en retour pèsent
lourdement sur le cours du yuan.
Soucieux de stopper l'hémorragie et de stabiliser sa monnaie,
la Chine puise dans ses colossales réserves de devises étrangères pour racheter
massivement des yuans: ces réserves de changes, les plus importantes du monde,
ont fondu de presque 100 milliards de dollars en janvier, pour tomber à 3.200
milliards de dollars, au plus bas depuis mai 2012.
Un recul "normal" selon la PBOC, qui a assuré
vendredi dans un communiqué: "Ces réserves seront maintenues à un niveau
approprié et raisonnable."
afp/rp
(AWP / 26.02.2016 06h36)
Chine: pas de
fondement pour une dépréciation persistante du yuan
Shanghai - Il n'y a aucun fondement pour une
dépréciation persistante du yuan, a de nouveau affirmé vendredi le gouverneur
de la banque centrale chinoise (PBOC), tout en assurant que Pékin gardait les
outils de politiques monétaires appropriés pour répondre à un assombrissement
de la conjoncture économique.
Il n'y a pas de fondement pour une dépréciation persistante
du renminbi (autre nom du yuan) car les fondamentaux de l'économie chinoise
restent solides, a déclaré Zhou Xiaochuan, s'exprimant juste avant une
rencontre à Shanghai des grands argentiers du G20.
Relativement encadrée, la monnaie chinoise peut fluctuer face
au dollar dans une fourchette de 2% autour d'un taux-pivot déterminé
quotidiennement par la banque centrale. Celle-ci doit cependant composer avec
les tendances du marché et une forte pression à la baisse sur le yuan, notamment
face à un dollar vigoureux.
La PBOC avait ainsi abaissé ce taux-pivot durant huit séances
consécutives début janvier, laissant redouter une dévaluation rampante.
Le yuan s'est déprécié d'environ 1,4% par rapport au dollar
en janvier.
La Chine avait déjà ébranlé les marchés financiers mondiaux
en août dernier en dévaluant brutalement le yuan de presque 5% en l'espace
d'une semaine, une décision alors largement perçue comme une dévaluation
compétitive destinée à soutenir les exportateurs chinois.
Pékin s'en était défendu, mais sans parvenir à dissiper les
craintes d'une potentielle guerre des devises.
Par ailleurs, le vif ralentissement de la deuxième économie
mondiale, les violentes turbulences des Bourses locales et l'interventionnisme
tous azimuts du gouvernement ont poussé de nombreux investisseurs affolés à
sortir leurs yuans hors de Chine pour acheter des dollars, en dépit de
restrictions drastiques imposées par les autorités.
Des fuites de capitaux massives évaluées par des experts à
1.000 milliards de dollars pour l'an dernier, et qui pèsent désormais
lourdement sur le cours du renminbi.
Soucieux de stopper l'hémorragie et d'enrayer la glissade
trop rapide du cours sa monnaie, la Chine puise dans ses colossales réserves de
devises étrangères pour racheter massivement des yuans.
Ces réserves de changes, les plus importantes du monde, ont
fondu de presque 100 milliards de dollars en janvier, pour tomber à 3.200
milliards de dollars, au plus bas depuis mai 2012.
Ces réserves seront maintenues à un niveau approprié et
raisonnable, affirmait cependant un communiqué de la PBOC publié vendredi.
Par ailleurs, la Chine conserve une marge de manoeuvre
monétaire et les outils de politique monétaire pour faire face aux risques
potentiels pour l'économie, a insisté M. Zhou, ajoutant que Pékin maintiendra
une politique flexible et appropriée.
Ce qui pourrait signifier de nouvelles mesures
d'assouplissement monétaire --comme s'y attendent nombre d'analystes-- mais
sans ouvrir pour autant la voie à un plan de relance budgétaire massif comme en
2008-2009.
(©AFP / 26 février 2016 03h08)
Japon:
l'inflation retombe à zéro, la politique monétaire en eaux troubles
Tokyo (awp/afp) - Le taux
d'inflation est retombé à zéro en janvier au Japon, après deux mois de hausse
modeste, illustrant les limites de la politique monétaire de la Banque du Japon
(BoJ) alors que s'ouvre vendredi une réunion des grands argentiers du G20 à
Shanghai.
Les prix à la consommation, hors ceux des produits
périssables, ont stagné le mois dernier, sous l'effet de la chute des cours du
pétrole et d'une reprise atone de la troisième économie mondiale.
Pièce maîtresse des "abenomics", stratégie de
relance du Premier ministre Shinzo Abe, la banque centrale ne parvient pas à
doper l'inflation malgré tous les efforts mis en oeuvre depuis trois ans, dont
l'adoption fin janvier de taux négatifs dans l'espoir de donner un coup de
fouet aux banques.
"La crédibilité de la BoJ est partie en fumée",
lance Yasunari Ueno, économiste chez Mizuho Securities, fustigeant ses
"expérimentations".
"Le ministre des Finances, Taro Aso, a mis le doigt sur
le problème", soulignait-il dans une récente note: l'argent coule à flot
"mais la demande n'est pas là".
Les entreprises et consommateurs sont inquiets et réticents à
emprunter dans un archipel confronté à un environnement extérieur difficile,
avec le ralentissement en Chine et dans les pays émergents, et marqué par des
années de déflation.
Déjà adoptée par la Banque centrale européenne (BCE), la
politique de taux négatifs, jugée extrême, ne fait cependant pas l'unanimité
parmi les experts, certains estimant qu'elle risque de "faire plus de mal
que de bien" à l'économie.
Ce genre d'initiative "heurte les profits" des
établissements financiers, et surtout "renforce le sentiment que
l'économie mondiale ralentit fortement avec des autorités à court de
solutions", relève Capital Economics.
- Communication obscure -
Désireuse d'en finir avec la déflation, phénomène pernicieux
qui décourage achats et investissements dans l'espoir de prix toujours plus
bas, la BoJ a profondément réformé en avril 2013 la politique monétaire en
ciblant une évolution des prix de 2% via un massif programme dit
d'"assouplissement qualitatif et quantitatif" (QQE).
Son gouverneur, Haruhiko Kuroda, espérait initialement
atteindre son objectif en deux ans, mais il a été contraint de repousser
l'échéance à plusieurs reprises et vise désormais le premier semestre 2017-2018
(avril-septembre 2017).
La communication de la BoJ est aussi en question. M. Kuroda
n'a cessé de se dire défavorable aux taux négatifs avant une volte-face
soudaine: "Il doit être plus transparent pour insuffler confiance",
préconise Takuji Okubo, directeur de Japan Macro Advisors. Le public lui-même,
pourtant pas directement affecté, s'est ému de l'impact de ce nouvel outil,
craignant qu'il ne réduise son épargne.
Au vu de ces nouvelles statistiques d'inflation, la banque
centrale n'aura d'autre choix que de muscler encore son action, prédit Capital
Economics. "Nous pensons qu'elle va abaisser les taux d'intérêt et
augmenter son programme de rachat d'actifs" lors de sa prochaine réunion
mi-mars, estime l'analyste Marcel Thieliant, quand d'autres mettent en garde
contre une fuite en avant.
Le rôle des banques centrales sera probablement abordé au G20
et les gouvernements appelés à leur prêter main-forte, alors que les politiques
monétaires sont largement sollicitées dans le monde.
L'OCDE a ainsi plaidé pour la mise en place de réformes
structurelles afin de relancer une croissance mondiale "morose", dans
un rapport présenté à cette occasion.
Au Japon, à défaut de vigoureuses mesures de fond, une
nouvelle rallonge budgétaire se profile déjà pour donner du tonus à la
consommation avant les élections sénatoriales de cet été, les médias évoquant
un montant de 5.000 milliards de yens (40 milliards d'euros).
Le pays a de nouveau vu son activité se contracter au
quatrième trimestre, concluant une année 2015 de faible croissance.
Les autorités plaçaient des espoirs dans les négociations
salariales du printemps, mais les revendications des syndicats, très solidaires
des employeurs nippons, s'annoncent modestes.
Ils prennent en effet acte du récent renforcement du yen,
négatif pour les entreprises exportatrices, et des turbulences à la Bourse de
Tokyo qui a connu son pire début d'année depuis 1949.
afp/rp
(AWP / 26.02.2016 06h35)
La réunion du G20
suscite peu d'espoirs de coordination
jeudi
25 février 2016 21h26
par
John Ruwitch et Pete Sweeney
SHANGHAI (Reuters) - La
réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20 vendredi et
samedi à Shanghaï, en Chine, risque de décevoir ceux qui en espèrent un grand
plan concerté de relance de l'économie mondiale et d'apaisement sur les marchés
financiers.
Aux yeux de certains, la
situation actuelle, avec une demande mondiale obstinément atone, des Bourses en
baisse et une volatilité sur le marché des changes, est comparable à celle
d'avril 2009.
A cette époque, au
paroxysme de la crise économique et financière mondiale, les ministres du G20
s'étaient entendus sur des mesures coordonnées pour éviter au monde de sombrer
dans une dépression généralisée.
Le souvenir des Accords du
Plaza, qui ont mis fin en 1985 au raffermissement continu du dollar, est aussi
invoqué pour plaider en faveur d'une meilleure coordination au sein du G20.
Mais ces Accords du Plaza
avaient été conclus entre cinq grandes puissances industrielles quand il faut
aujourd'hui tenter de s'entendre entre 20 pays aux profils variés et aux
intérêts divergents menant parfois des politiques monétaires opposées, comme
entre les Etats-Unis d'une part et la zone euro et le Japon d'autre part.
"Les marchés
financiers ont besoin d'un revigorant mais nous ne nous attendons pas à un
accord du type Plaza", dit un responsable japonais. "Il n'y a pas de
recette magique."
RÉCESSION
?
La Chine, qui préside le
G20 cette année, a érigé en "tâche urgente" le renforcement de la
coordination politique et la lutte contre les "débordements négatifs"
des mesures prises individuellement, alors qu'elle est elle-même soupçonnée
d'avoir contribué à la déstabilisation en pilotant depuis l'été dernier une
dépréciation du yuan.
D'autres, tels les
Etats-Unis et le Japon, comptent insister sur des mesures budgétaires de
soutien à l'activité pour relancer l'économie mondiale.
"Le tableau global
est moins rose qu'il y a un an", juge un responsable italien s'exprimant
sous le sceau de l'anonymat, selon lequel la réunion de fin de semaine "ne
débouchera probablement sur aucune réponse de court terme à la crise".
Côté allemand, on s'attend
à des "discussions intenses" sur l'affaiblissement des perspectives
de croissance mondiale, tout en soulignant la reprise modérée en Europe.
"C'est pourquoi
l'Europe ne sera pas au coeur des attentions en ce qui concerne les
perspectives économiques", a dit un responsable allemand ayant requis
l'anonymat.
Cette absence d'initiative
au niveau politique alimente les craintes d'une récession.
"Nous sommes
préoccupés par le fait que, si l'on assiste à un désordre financier durable, à
un renforcement de l'aversion au risque, à une poursuite de la chute des actifs
risqués, à de nouvelles turbulences, en particulier en Chine, cela pourrait
être suffisant pour faire basculer l'économie mondiale du côté de la
récession", avertit Charles Collyns, chef économiste à l'Institut de la
Finance internationale (IIF).
(Avec
Tetsushi Kajimoto à Tokyo, Gavin Jones à Rome, Michael Nienaber à Berlin et
David Lawder à Washington, Bertrand Boucey pour le service français, édité par
Wilfrid Exbrayat)
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Reuters 2016 Tous droits réservés.
Wall Street finit en
hausse, portée par des achats à bon compte
jeudi
25 février 2016 22h36
NEW YORK (Reuters) - Wall
Street a fini en hausse jeudi, soutenue par des achats à bon compte après la
volatilité des dernières semaines et la publication d'une statistique
vigoureuse des commandes de biens durables qui laisse espérer un redressement
du secteur manufacturier aux Etats-Unis après plusieurs mois difficiles.
L'indice Dow Jones a gagné
212,30 points, soit 1,29%, à 16.697,29 et le Standard & Poor's 500
S&P-500, plus large, a pris 21,90 points ou 1,13%, à 1.951,70. Le Nasdaq
Composite a avancé de son côté de 39,60 points (0,87%) à 4.582,21.
Avec cette deuxième séance
consécutive de hausse, le S&P-500 réduit sa perte à 4,5% depuis le 1er
janvier mais surtout il finit pour la première fois de l'année au-dessus de sa
moyenne mobile sur 50 jours, signe d'une configuration technique plus
favorable.
Les commandes de biens
durables, définis comme étant des biens manufacturés d'une durée de vie de
trois ans au moins, ont rebondi de 4,9% en janvier après leur chute de 4,6% le
mois précédent, enregistrant ainsi leur plus forte progression depuis dix mois.
La statistique a redonné
du baume au coeur des investisseurs qui ont également été rassurés par une
deuxième séance de rebond des cours du pétrole sur le Nymex, de quoi tempérer
les craintes sur l'exposition des banques américaines au secteur pétrolier.
Depuis le début de
l'année, les fluctuations des cours du brut ont été le principal facteur
d'influence sur Wall Street, leur baisse quasi continue suscitant des
inquiétudes sur la croissance mondiale et, dernièrement, sur la santé des
banques qui ont beaucoup prêté aux entreprises du secteur.
Certains analystes pensent
toutefois qu'une décorrélation s'amorce, l'attention des investisseurs se
portant à nouveau sur les indicateurs économiques et la politique monétaire de
la Réserve fédérale.
La présidente de la Fed,
Janet Yellen, a laissé entendre que la banque centrale s'en tiendrait cette
année à sa trajectoire d'une remontée progressive de ses taux d'intérêt, mais
d'autres responsables monétaires se sont prononcés en faveur d'une pause au vu
des turbulences sur les marchés financiers.
"Je pense que le
marché va être plus calme dans les prochains jours mais que la volatilité
reprendra à l'approche de la statistique des créations d'emplois vendredi en
huit", déclare Mohanned Aama, directeur général chez Beam Capital
Management à New York.
En attendant, les
investisseurs ont recherché des achats à bon compte.
UNITED TECH EN VEDETTE
Les dix grands indices
sectoriels S&P ont fini en hausse, avec en tête les financières dont
l'indice, en queue de peloton depuis le début de l'année avec un recul de 12%,
a repris 1,38% avec la remontée des cours du brut.
Le compartiment de
l'énergie, en repli une bonne partie de la journée, a grignoté finalement
0,19%, profitant du rebond tardif sur le Nymex.
Chevron (+0,04%) est passé
en territoire positif en toute fin de séance, permettant aux 30 composantes du
Dow Jones de finir dans le vert. La plus forte hausse de l'indice a été pour
United Technologies, qui a grimpé de 4,76% à 98,07 dollars en profitant comme
la veille des spéculations autour d'une éventuelle fusion avec Honeywell
International.
Aux valeurs
technologiques, HP, qui a recueilli les activités imprimantes et PC de
Hewlett-Packard, a perdu 4,43% à 10,34 dollars après avoir fait état la veille
d'un chiffre d'affaires trimestriel en repli de près de 12% en raison d'une
baisse de la demande pour ses produits.
L'éditeur de logiciels
dématérialisés Salesforce a bondi à l'inverse de 11,04% à 69,42 dollars après
l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel meilleur qu'attendu et de
prévisions 2016 revues en hausse.
Dans la distribution, Best
Buy a gagné 2,45% malgré des résultats en demi-teinte, les investisseurs
appréciant l'annonce d'un dividende en hausse et d'un programme de rachat
d'actions.
Le groupe alimentaire
Kraft Heinz a pris 2,70% à 74,96 avant ses résultats publiés à la clôture.
(avec
Abhiram Nandakumar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)
© Thomson
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Net rebond des Bourses
européennes à la clôture
jeudi
25 février 2016 18h10
PARIS (Reuters) - Les
Bourses européennes ont rebondi jeudi après deux séances de repli, portées par
des résultats d'entreprise accueillis avec satisfaction, notamment dans les
secteurs bancaires et des télécoms.
À Paris, le CAC 40 a
terminé en hausse de 2,24% (93,11 points) à 4.248,45 points. Le Footsie
britannique a gagné 2,48% et le Dax allemand 1,79%, tandis que l'indice
EuroStoxx 50 a pris 2,03% et le FTSEurofirst 300 1,95%.
Wall Street est en
revanche freinée par l'annonce d'une nouvelle hausse des stocks de brut aux
Etats-Unis qui a fait repartir les cours du pétrole à la baisse.
Hormis les ressources de
base (-0,13%), pénalisées par un recul des cours des matières premières, tous
les indices sectoriels ont fini dans le vert en Europe.
Les valeurs bancaires
(+3,54%) ont été les plus performantes dans le sillage de Lloyds Banking Group,
dont le titre s'est envolé de 13,56% après l'annonce du versement d'un
dividende spécial de 0,5 pence par action, signe que l'établissement pense
avoir définitivement tiré un trait sur la crise financière.
Le secteur des télécoms
(+3,32%) a été pour sa part tiré par l'espagnol Telefonica (+5,1%), plus forte
hausse de l'EuroStoxx50 à la veille de la présentation de ses résultats et de
ses perspectives annuelles.
BT Group a fini sur un
gain de 4,66% après une décision de l'autorité de régulation britannique
évitant au plus grand groupe de télécoms en Grande-Bretagne de devoir se
séparer de son réseau haut débit.
Deutsche Telekom (+2,13%)
a aussi contribué à la bonne tenue du secteur en annonçant un bénéfice
supérieur aux attentes au quatrième trimestre, avec une croissance de ses
profits aussi bien en Allemagne qu'aux Etats-Unis.
"Aujourd'hui était
l'une des journées les plus chargées en résultats d'entreprise en Europe et le
marché a fortement récompensé les entreprises qui ont battu le consensus",
dit Stephane Ekolo, responsable de la stratégie sur les marchés européens chez
Market Securities.
(Danilo
Masoni à Milan et Sudip Kar-Gupta à Londres, Bertrand Boucey pour le service
français, édité par Patrick Vignal)
© Thomson
Reuters 2016 Tous droits réservés.
AGENDA ECONOMIQUE du
vendredi 26 février
vendredi
26 février 2016 06h00
PARIS :
- 08h45 PIB / T4 (2e estimation)
- 08h45 Indice des prix à la consommation / février (estimation provisoire)
- 08h45 Dépenses de consommation des ménages / janvier
- 08h45 Indices de prix de production de l'industrie / janvier
- 08h45 Construction de logements / janvier
PEKIN :
- Prix immobiliers / janvier
SHANGHAI :
- Réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20
(1ère journée)
BRUXELLES :
- 11h00 Indices du climat des affaires et du sentiment économique
en zone euro / février
BERLIN :
- 14h00 Inflation / février (1ère estimation)
- Revue de la note souveraine de l'Allemagne par Moody's
AMSTERDAM :
- Revue de la note souveraine des Pays-Bas par Moody's
ATHENES :
- Revue de la note souveraine de la Grèce par Moody's
WASHINGTON :
- 14h30 PIB / T4 (2e estimation)
- 14h30 Revenus et dépenses des ménages / janvier
- 16h00 Indice de confiance du Michigan / février (définitif)
SOCIÉTÉS :
PARIS :
- 07h30 Areva / résultats annuels
- 07h30 Elior / résultats du T1
- Dassault Aviation / CA annuel
- SES / résultats annuels
- Onxeo / résultats annuels (après Bourse)
Egalement :
- 09h30 Air France-KLM / comité central d'entreprise d'Air France
ZURICH :
- Sika / résultats annuels
MADRID :
- Telefonica / résultats annuels
FRANCFORT :
- BASF / résultats du T4
LONDRES :
- Royal Bank of Scotland / résultats annuels
- International Consolidated Airlines Group / résultats annuels
MILAN :
- Eni / résultats annuels prémiminaires
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