Je pourrais vous parler des chiffres économiques français qui ne sont pas terribles, je pourrais vous parler des chiffres du Trade Balance Chinois qui sont (encore une fois) tout pourris, je pourrais vous parler de la vague d’eColi qui continue de peser (modestement) sur Chipolte, je pourrais vous parler du merger entre Office Depot et Staples qui pourrait bien devenir un «DE »-merger depuis que la FTC a décidé de leur mettre les stylos dans les roues, je pourrais vous parler du fait que l’on ne parle plus de ce qu’a fait Draghi jeudi passé ou je pourrais encore vous parler du fait que l’on ne sait plus de quoi parler depuis que l’on sait ce qu’a fait Draghi jeudi passé et depuis que l’on sait que Yellen n’a plus trop d’autres choix que de monter les taux. Et je pourrais, finalement, vous parler du fait que comme l’on sait déjà tout ce qui va se passer dans les deux prochaines semaines, tout le monde est en mode « vente de positions » pour faire de la place pour la « bonne-nouvelle-surprise-de-la-semaine-prochaine ».
Mais en fait, non. La seule chose dont je vais vous parler, la seule chose qui EST IMPORTANTE en ce moment, c’est le pétrole qui se fait démonter jour après jour.
Alors bon, à l’instant ce n’est plus exactement vrai, puisque le baril est en hausse de 2% depuis le milieu de la nuit alors que l’on tente de jouer le rebond après avoir touché des niveaux critiques – à savoir le bas du canal de la tendance baissière – ça c’est mon opinion de « technicien » – les fondamentalistes trouveront sûrement une autre raison – mais en tous les cas, c’est un rebond technique qui vient de commencer cette nuit.
Le problème avec les rebonds techniques du pétrole, c’est que l’on ne sait jamais quand ils commencent et encore moins quand ils finissent, sachant que les trois-quarts de la planète finance est short et que tout le monde était PERSUADÉ que le baril allait à 20$ directement.
Mais là, c’est pour ce qui se passe depuis très très tôt ce matin. Ce qui s’est passé hier, c’est autre chose.
Le pétrole a donc eu l’outrecuidance d’aller tâter le terrain sous les 37$ et là, on a bien cru que c’était la fin. Le marché a donc décidé de « se faire » la totalité du secteur pétrolier étant soudainement convaincu que le baril à 12$, ça ne devrait pas être très bon pour le secteur en question…
Dans la foulée, on s’est dit que si le pétrole n’allait pas bien, c’est que les commodities non-plus, du coup, on s’est offert le secteur minier et visiblement, vu l’ambiance, on est à « ça » de se souvenir qu’il fût un temps, le baril était considéré comme un signe de la bonne santé du consommateur. Si, si, il y a quelques années, on trouvait trop cool que le baril monte, parce que ça voulait dire que l’on consommait sec et que les pétrolières allait parachuter des dollars un peu partout sur la planète et que ça allait encore redonner un coup de boost à la consommation.
Bon, là, on n’en parle plus du tout. Mais pour faire simple et ne pas prendre trop de temps sur vos croissants matinaux on va dire qu’hier, le pétrole nous a fait baisser.
Sauf le secteur de la Biotech, mais ça, on sait tous que c’est un animal à part, un animal qui a le potentiel de faire ce qu’il veut quand il veut. Le secteur pétrolier est au plus mal, le CEO de Chevron a fait des commentaires sur les désinvestissements qui font froid dans le dos et les minières licencient à la tour de bras et commencent à réduire leurs dividendes. Mais heureusement les chiffres économiques de Madame Yellen nous disent que tout va bien et qu’il est urgent de monter les taux pour ne pas laisser le consommateur nous déclencher une épidémie d’inflation galopante.
Ce matin, malgré des chiffres économiques moyennement euphorisants – mais qui est encore surpris – la Chine monte de 0.66%, le Japon baisse de 0.88% et Hong Kong est à mi-chemin en ne reculant que de 0.2%.
Et puis alors que l’on est toujours en mode « attente » du 16 décembre, ce matin il y a UNE grosse nouvelle, puisque l’on s’autorise à penser dans le Wall Street Journal que DuPont et Dow Chemical seraient sur le point d’annoncer leur fusion dans les jours, si ce n’est les heures qui viennent.
C’est donc un nouveau méga-deal qui vient se classer dans le « top five » de l’année 2015 qui sera sûrement dans les livres d’histoire plus pour le nombre de fusions et d’acquisitions que pour la performance des marchés boursiers qui auront persisté toute l’année à aller dans tous les sens pour finalement…aller nulle part.
Bref, DuPont et Dow Chemical, c’est 58 milliards de capitalisation boursière plus 59 milliards de capitalisation boursière et à la fin, ça fait un paquet de produits chimiques et de semences transgéniques qui se retrouvent dans la même boîte et, en plus, ça va libérer de la place dans le Dow Jones, vu que les deux « futurs-paxés » sont des membres historiques de l’indice américain.
Mais ne vendons pas la peau de la vache nourrie au blé transgénique avant de l’avoir autopsiée, puisque, je le rappelle, ce ne sont que de vils rumeurs répandues par le Wall Street Journal. Bien que leur taux de réussite sur rumeurs est exceptionnel pour des journalistes financiers.
Pour les autres nouvelles qui vont meubler la fin de cette chronique, on a appris que Yahoo ! ne va finalement pas se séparer de sa participation dans Alibaba, mais qu’ils cherchent toujours une solution pour leur avenir.
Morgan Stanley vire 1200 personnes, EDF sort du CAC40 au profit de Klépierre, Apple a sorti la première version de SIRI en arabe, le Barron’s encourage Alcoa a se diviser pour mieux monter de 50% et unlocker la valeur réelle qui est en eux et non, je ne parle pas d’un jeu vidéo, les « top picks » du Barron’s pour 2016 sont : Apple, Celgene, CVS et Electronic Arts entre autres et pour le reste, on attend le 16 décembre et on regarde les tribulations du baril de pétrole en faisant croire à nos amis que l’on maîtrise le sujet du baril alors que la plupart d’entre nous n’en ont jamais vu un de leur vie, ou alors dans une série américaine sur la mafia avec un cadavre à l’intérieur.
Et puis, alors que TOUT LE MONDE SAIT QUE YELLEN VA MONTER LES TAUX, ce matin il y a un article qui commence de la manière suivante :
« les 5 raisons pour lesquelles l’économie américaine n’est pas prête pour une hausse des taux »
Et paf, Janet, prend ça dans tes Non Farm Payrolls !
Les 5 raisons sont les suivantes :
1) De plus en plus d’Américains considèrent leur fonds de pension comme un Bancomat dès que le besoin s’en fait sentir. Et le toucher avant 59.5 ans, c’est mal.
2) 36.4% des Américains entre 18 et 34 ans ! vivent chez leurs parents. C’est horrible et c’est plus qu’il y a 70 ans.
3) Le nombre d’Américains qui sont propriétaires est au plus bas depuis 30 ans.
2) 36.4% des Américains entre 18 et 34 ans ! vivent chez leurs parents. C’est horrible et c’est plus qu’il y a 70 ans.
3) Le nombre d’Américains qui sont propriétaires est au plus bas depuis 30 ans.
4) Le nombre de « Foreclosure » (eh oui, ça existe encore) a augmenté de 30% en octobre.
5) Et pour terminer, les « shopalcooliques » sont en mode désintoxication et le consommateur est moyennement euphorique à voir les chiffres des géants comme Wal-Mart.
5) Et pour terminer, les « shopalcooliques » sont en mode désintoxication et le consommateur est moyennement euphorique à voir les chiffres des géants comme Wal-Mart.
Après, ce n’est pas ça qui va faire changer Janet d’avis..
Côté chiffres économiques, nous aurons le chômage en Suisse, le Trade Balance en Allemagne, les nouvelles demandes d’hypothèques aux USA ainsi que les inventaires EIA du pétrole qui auront peut-être droit de vie ou de mort sur le baril…
Pour le moment les futures sont en hausse de 0.25% parce que le baril est en hausse de 2% – vu que c’est LE TRUC à suivre en ce moment – l’Euro/$ est à 1.0911, le Yen vaut 122.74, le Bitcoin est à 420$, le rendement du 10 ans US est de 2.22% et dans nos pâturages, l’Euro/Suisse vaut 1.0827, il a touché les 1.08 hier soir et comme d’habitude, fallait acheter, par contre, demain la BNS va parler alors méfiance sur tout ce qui touche le franc suisse et le 10 ans Suisse. Le $/Suisse est à 0.9924.
Voilà, c’est tout pour ce matin, je vous retrouve demain à la même heure et au même endroit, histoire d’attendre ensemble et de prendre la température de l’or noir ensemble. Je ne vous parle même pas de l’or étant donné que l’intérêt sur le métal jaune est à peu près aussi élevé celui que nous avons pour le taux de reproduction des cafards en Nouvelle-Zélande.
En attendant, bon café, bon croissant, bon bircher, bonne matinée..
À demain.
Thomas Veillet
Investir.ch
Investir.ch
« I couldn’t find the sports car of my dreams, so I built it myself. »
Ferdinand Porsche
http://jascapital.com/fr/netradezplusjamaisseul/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire