La
Bourse de Tokyo en solide hausse à la mi-séance
mercredi
16 décembre 2015 22h34
par Howard
Schneider et Jason Lange
WASHINGTON (Reuters) - La Réserve fédérale
américaine a relevé mercredi ses taux d'intérêt pour la première fois depuis
près de 10 ans en exprimant sa confiance dans le fait que l'économie des
Etats-Unis avait désormais largement surmonté les conséquences de la crise
financière de 2007-2009.
Usant d'un ton
accommodant, la Réserve fédérale souligne clairement que cette hausse de taux
est une première étape d'un resserrement "progressif" de sa politique
monétaire et qu'elle surveillera avant tout l'inflation avant de décider d'un
nouveau relèvement des taux.
A l'issue d'une réunion de
deux jours, le comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a décidé à l'unanimité
de relever de 25 points de base sa fourchette d'objectif du taux des Fed Funds
à 0,25%-0,50%, alors qu'elle la maintenait proche de zéro depuis le 16 décembre
2008.
Cette première hausse des
taux depuis 2006 aux Etats-Unis était largement anticipée par les investisseurs
et la Bourse de New York a réagi positivement à la perspective de futurs
relèvements seulement "progressifs", le Dow Jones finissant sur un
gain de 1,28%.
Le dollar a pour sa part
effectué des va-et-vient entre 1,09 et 1,10 pour un euro, au gré des
déclarations de Janet Yellen, la présidente de la Fed.
"Avec une économie
qui se comporte bien et qui devrait continuer à le faire, le comité a jugé
qu'une hausse modeste de l'objectif des Fed Funds est maintenant
appropriée", a dit Janet Yellen au cours d'une conférence de presse, tout
en soulignant que, "même après cette hausse, la politique monétaire reste
accommodante".
Dans le communiqué
accompagnant sa décision, le FOMC a souligné l'"amélioration
considérable" du marché du travail aux Etats-Unis, avec un taux de chômage
tombé à 5%, et il s'est dit "raisonnablement confiant dans le fait que
l'inflation progressera à moyen terme vers son objectif de 2%".
Jugeant que la reprise
économique avait fait "de grands progrès" mais qu'elle n'était
"pas encore achevée", Janet Yellen a laissé entendre que la hausse
des taux ne serait pas automatique à l'avenir mais qu'elle dépendrait de
l'évolution prévisible de la situation de l'économie américaine.
PROJECTIONS ÉCONOMIQUES INCHANGÉES
"Pour maintenir
l'économie sur sa trajectoire de croissance (...) nous aimerions éviter une
situation dans laquelle nous maintiendrions (une politique monétaire) si
accommodante pendant si longtemps que nous aurions à la resserrer
brutalement", a dit la présidente de la Fed.
Les contrats sur les
futurs de taux indiquent que les traders anticipent désormais une prochaine
hausse des taux en avril.
Treize des 19 banques
correspondantes de la Fed pour ses opérations sur le marché monétaire (primary
dealers) interrogées par Reuters après l'annonce de la Fed, s'attendent à un
nouveau relèvement des taux au premier trimestre 2016.
Les nouvelles projections
économiques de la Fed sont globalement inchangées par rapport à celles du mois
de septembre, avec un taux de chômage qui devrait reculer à 4,7% l'année
prochaine pour une croissance économique de 2,4%.
La position de la Fed
semble être le fruit d'un compromis entre "faucons", partisans de
longue date d'un tour de vis monétaire, et "colombes", redoutant que
l'économie américaine soit encore trop fragile pour supporter une hausse de
taux.
"La Fed se plie en
quatre pour garantir aux marchés que, en s'engageant sur une voie
'progressive', ce ne sera pas un cycle traditionnel de taux d'intérêt", a
commenté Mohamed El-Erian, économiste chez Allianz.
La Fomc maintient un
objectif médian de taux des Fed Funds à 1,375% fin 2016, ce qui implique quatre
hausses des taux d'un quart de point au cours de l'année prochaine.
Pour pouvoir amener le
taux des Fed Funds à l'intérieur de la nouvelle fourchette cible de 0,25%-0,5%,
la Réserve fédérale a annoncé qu'elle fixerait le taux d'intérêt versé aux
banques sur leurs réserves excédentaires à 0,5% et qu'elle proposerait de céder
jusqu'à 2.000 milliards de dollars de titres en réméré, un montant élevé qui
illustre sa détermination à faire grimper ses taux dans la fourchette prévue.
Plusieurs banques ont
annoncé qu'elles répercuteraient dès jeudi la décision de la Fed sur leurs
propres taux de base.
(Bertrand
Boucey pour le service français, édité par Marc Joanny)
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Wall Street salue la
décision et les propos de la Fed
mercredi
16 décembre 2015 22h26
par Rodrigo
Campos
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini en
hausse une séance agitée mercredi, durant laquelle la Réserve fédérale a
annoncé, comme prévu, qu'elle relevait son taux d'intervention, et ce pour la
première fois en près de dix ans, gage de sa confiance envers la solidité de
l'économie des Etats-Unis.
Les marchés ont jugé que
les déclarations de la Fed étaient plutôt accommodantes, un bon point pour les
actifs à risque tels que les actions.
La Fed a été claire sur le
fait que ce relèvement d'un quart de point n'était que le point de départ d'un
cycle de resserrement monétaire "progressif" et qu'il évoluerait en
fonction du comportement de l'inflation, qui reste pour l'heure bien éloignée
de son objectif de 2%.
Les indices se sont
brièvement orientés à la baisse après les annonces de la banque centrale mais
ils ont très vite remonté, dans les cinq minutes suivant la publication de son
communiqué et ont accéléré leurs gains dans la dernière demi-heure d'échanges.
L'indice Dow Jones a gagné
224,18 points (1,28%) à 17.749,09 points. Le S&P-500, plus large, a pris
29,66 points (1,45%) à 2.073,07. Le Nasdaq Composite a avancé de 75,78 points
(1,52%) à 5.071,13.
La hausse des taux a aussi
une forte valeur de symbole car elle est intervenue sept ans jour pour jour
après que la banque centrale eut ramené les taux à près de zéro, en pleine
crise financière mondiale.
"La Fed se met en
quatre pour persuader les marchés qu'en suivant une démarche 'progressive',
elle ne lance pas un cycle de taux habituel; on s'en souviendra comme d'un cycle
de resserrement exceptionnellement relâché", a dit Mohamed El-Erian
(Allianz).
"C'est un communiqué
de Noël", a réagi John Augustine (Huntington Wealth & Investment
Management) pour sa part. La Fed "a donné à l'épargnant un peu plus
d'intérêts, à l'investisseur un peu plus de confiance dans l'économie, à
l'entreprise un peu plus d'espérance en l'inflation", a-t-il ajouté.
"Ce qui a le plus retenu notre attention c'est cette position de faucon
dans une déclaration de colombe".
Aux valeurs, General
Electic a gagné 2,2% à 30,98 dollars. Le conglomérat a déclaré mercredi, avant
la clôture, s'attendre à une hausse de son bénéfice d'exploitation en 2016
susceptible d'atteindre quasiment 15%, dans une fourchette de 1,45 à 1,55
dollar par action.
Apple a cédé 0,8% à 111,34
dollars, plusieurs intermédiaires financiers estimant que le groupe à la pomme
vendra moins d'iPhone l'an prochain qu'on ne le pensait jusqu'à présent.
Attestant de ces doutes, l'action a perdu 4,4% durant le mois écoulé et 18%
environ par rapport à son plus haut record de 134,54 dollars du 28 avril.
Disney a gagné 1,45% à
113,79 dollars, avec la sortie du septième volet de la saga "Star
Wars", intitulé "Le réveil de la Force".
(Avec
Jennifer Ablan et David Randall, Wilfrid Exbrayat pour le service français)
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La Fed relance les
rémérés pour forcer les taux vers le haut
jeudi
17 décembre 2015 06h00
par Jonathan Spicer
NEW YORK, 17 décembre
(Reuters) - La Réserve fédérale (Fed) des Etats-Unis a renforcé sensiblement un
nouvel outil de politique monétaire destiné à l'aider à relever des taux qui
étaient jusqu'à ce mercredi proches de zéro et déclaré qu'elle anticipait dans
les 2.000 milliards de dollars de soumissions pour cette facilité destinée à
ponctionner la liquidité excédentaire des marchés financiers.
La banque centrale, qui a
relevé les taux modestement ce mercredi, a expliqué que le programme
d'opérations de réméré au jour le jour (ON RRP), actuellement plafonné à 300
milliards de dollars, deviendrait dans les faits illimité.
Il sera seulement
"limité par la valeur des titres du Trésor effectivement détenus", a
déclaré la Fed de New York dans un communiqué. La banque centrale rassemblait
pour 2.500 milliards de dollars d'emprunts du Trésor la semaine dernière dans
son portefeuille qui totalisait près de 4.500 milliards de dollars.
Les analystes pensaient
que la Fed se contenterait de doubler l'encours du programme. "C'est
effectivement déplafonné parce qu'elle est disposée à appliquer le programme à
tous ses titres disponibles", a dit Louis Crandall, chef économiste de Wrightson
ICAP.
Cette décision laisse
penser que la Fed a la ferme intention de voir les taux effectivement monter
jeudi alors que le marché financier est abreuvé de 2.600 milliards de dollars
de liquidité bancaire excédentaire, ce qui rend la tâche bien plus ardue que par
le passé.
La pire des hypothèses
serait que les coûts d'emprunt à court terme n'augmentent pas assez, après des
années d'achats obligataires de l'institut d'émission motivés par la volonté de
revigorer une reprise économique balbutiante.
A compter de jeudi, le
taux de réméré sera fixé à 0,25%, contre 0,05% actuellement, et servira de
"plancher" au nouvel objectif du taux des Fed funds de 0,25%-0,50%.
Un taux de 0,5% auquel la Fed rémunère les SVT sur les réserves excédentaires
servira de "plafond".
Ce programme est testé
depuis plus de deux ans mais c'est la première fois que son usage est lié à un
changement de cap moéntaire. Il sera à la disposition de quelque 160 fonds
monétaire, banques et organismes parapublics, qui peuvent ainsi être rétribués
0,25% en parquant leur cash auprès des guichets de la Fed.
Chaque soumission restera
plafonnée à 30 milliards de dollars.
La Fed de New York, qui
procède aux opérations de politique monétaire, "prévoit que 2.000
milliards de dollars environ de titres du Trésor seront disponibles pour les
opérations ON RRP".
QUID
DU BILAN?
La prochaine grande
décision qui attend la Fed, sans doute après quelques hausses de taux
supplémentaires, sera de déterminer les modalités et le calendrier de la
réduction de son portefeuille de Treasuries et d'actifs immobiliers titrisés.
Elle peut soit les laisser
s'épuiser naturellement soit vendre purement et simplement, ce qui est moins
vraisemblable. Pour l'heure, elle réalimente son bilan à mesure que les actifs
arrivent à échéance.
"Cette décision va
occuper la Fed pour les six à 12 mois à venir", observe Scott Minerd
(Guggenheim Partners). "Elle admet elle-même qu'elle est en territoire
vierge".
Certains responsables
monétaires et experts extérieurs disent aussi que la banque centrale pourrait
choisir de conserver un portefeuille très étoffé pour stabiliser les marchés
financiers. Un tel bilan constituerait par ailleurs un autre levier monétaire
ciblé sur certains secteurs de l'économie ou du marché obligataire.
Pour l'ex-président de la Fed
Ben Bernanke, laisser le bilan en l'état "ne serait pas un problème".
S'exprimant mercredi après
l'annonce de sa décision monétaire, la présidente de la Fed Janet Yellen a
déclaré: "Je ne peux pas dire précisément quelle est la taille du bilan
que nous jugerons la plus adaptée à une action efficace".
"Il se pourrait
qu'elle soit plutôt plus grande que l'infime quantité de réserve que nous
avions avant la crise", a-t-elle ajouté.
La Fed disposait de 900
milliards de dollars d'actifs environ avant la crise. (Wilfrid Exbrayat pour le
service français)
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