Du point de vue « macro-économico-globalistico-boursier », nous restons donc toujours suspendus aux lèvres de Madame Yellen, bien que nous savons tous pertinemment qu’elles resteront scellées jusqu’à demain soir. Ensuite, tout le monde est en train de se demander comment le marché va réagir. Il faut reconnaître que ces derniers mois, nous étions plutôt convaincus que le début de la hausse des taux serait hyper-positif et hyper-bien pris par les marchés – et ceci même si l’on sait tous que « mécaniquement », la hausse des taux n’est jamais LA chose la plus bullish pour le marché des actions, en tous les cas à court terme.
Néanmoins, pendant longtemps, cette année, nous avons pensé que la hausse des taux serait quelque chose d’extrêmement positif pour les marchés, puisque cela voulait dire que l’économie est au top de sa forme.
Sauf que là, alors que la date fatidique approche et que le compte à rebours final n’est plus que de quelques heures, on commence à se demander si vraiment ça va marcher. Il faut dire que dans le doute, on a déjà perdu pas mal de terrain.
Prenez-le comme vous voulez, mais les justifications sont ailleurs. Depuis vendredi, nous avons redécouvert les petits bonheurs des obligations High Yields qui sont au plus mal après que le fonds Third Avenue ait gentiment expliqué aux clients que pour ce qui est de retirer leur argent, eh bien, comment dire ? ça ne va pas être possible.
Hier pour en rajouter une couche, le CEO a filé son sac et est parti avec le seul canot de sauvetage qui restait. Pour être franc, ça ressemble aux Hedge Funds pendant la crise du subprime, ça à l’odeur des Hedge Funds pendant la crise du subprime, mais ce n’est pas comme les Hedge Funds pendant la crise du subprime, mais bon, ça y ressemble quand même un tout petit peu..
Et puis il n’y a pas que Third Avenue, il y a aussi Lucidus Capital Partners qui liquide tout son portefeuille et qui (lui) rend l’argent aux investisseurs. Dans le cas de Lucidus, la bonne nouvelle, c’est qu’ils ont au moins réussi à trouver de la liquidité pour vendre leurs positions, ce qui ne semble pas forcément facile.
En conclusion de cette histoire, la chasse aux rendements élevés semble se terminer dans le mur. Et puis, ce n’est pas tout, pendant ce temps, les Junk Bonds, les obligations pourries continuent de se faire démonter jour après jour. En regardant le marché du point de vue de l’obligataire, on voit mal comment Madame Yellen pourrait nous sauver la mise.
Bref, toujours est-il que le pétrole est dans le viseur des investisseurs, des traders et des journalistes. C’est bien simple, hier c’est lui qui a piloté les opérations de bout en bout.
En Europe, il a tué le marché puisque le baril touchait ses plus bas depuis 7 ans à 34.53$. C’est d’ailleurs pour cela que les marchés Européens terminaient au fond du trou et pour la cinquième journée consécutive. En Angleterre, c’est encore pire, l’indice Footsie qui est bourré de minières et de pétrolières (les deux secteurs sont camarades de dépression en ce moment) se retrouve au plus bas depuis 3 ans. Youpie !
Et puis, une fois que les Européens furent rentrés à la maison dans leurs métros bondés, le baril de brut a décidé que, même s’il n’y avait plus un seul support technique avant le support psychologique des 20$, il pouvait tout de même rebondir. Il a donc trouvé un courant ascendant dans la déprime ambiante et a repris tout de même 1.5 dollars.
Alors 1 dollar et demi, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup. Il faut dire qu’à 100$ c’était des peanuts, mais à 35, ça fait presque 5%. Ce matin il vaut 36$ et des poussières. Et entre deux, le marché américain en a profité pour rebondir en fin de séance – grand classique de l’économie boursière ; on attend que les Européens soient rentrés à la maison pour arracher le marché et les forcer à pagayer derrière le lendemain pour rattraper le retard.
Pendant ce temps, l’or ne fait rien mis à part perdre 10$ à 1063. Et puis, ce matin l’Asie est inchangée, sauf au Japon ou le Nikkei est au plus mal, il s’est fait démonter hier déjà et ils nous remettent ça ce matin.
En conclusion de tout cela, si ce n’était pas pour les errances psychotiques du baril de brut, on se serait contenté de ne rien faire et d’attendre demain soir de voir Madame Yellen monter sur scène dans son habit de lumière et d’annoncer, juste après un long solo de batterie : « The only way is up baby !! ».
Dans les préoccupations de la journée, on retiendra les choses suivantes :
– On a peur pour le marché obligataire
– On a encore plus peur pour les Hihj Yields et les Junk Bonds. Je vous prierais de noter au passage que l’on ne parle des Junk Bonds UNIQUEMENT dans les périodes de crise. Reste plus qu’à nous ressortir Michael Milken et c’est que le fond sera proche.
– On attend Yellen – mais ça, je pense que vous l’avez compris.
– Le pétrole nous stresse et la conviction qu’il peut aller plus bas, entraînant avec lui, l’eau du bain et tout le secteur énergie, est toujours très, mais alors très très élevée.
– Star Wars va faire péter le Box-Office dans les prochaines heures
– Draghi a encore parlé – personne ne l’a écouté, mais il a dit qu’il avait « les moyens et qu’il était prêt à intensifier le QE » – tout espoir n’est donc pas perdu pour les déçus d’il y a dix jours.
– Le Barron’s pense qu’Oaktree Capital et Covanta peuvent monter de 50% les prochains 18 mois – reste plus qu’à faire « all in » avec les économies du petit dernier.
– Le technicien du Barron’s revient sur le fait que les Junk Bonds envoient des signaux d’alerte maximum pour le marché des actions… Je vous rappelle le chart d’hier : http://investir.ch/wp-content/uploads/2015/12/junk.jpg – le thème est très à la mode cet hiver.
– Le Barron’s publie un article qui vous explique comment investir quand les taux montent. Y a plus qu’à.
– On a encore plus peur pour les Hihj Yields et les Junk Bonds. Je vous prierais de noter au passage que l’on ne parle des Junk Bonds UNIQUEMENT dans les périodes de crise. Reste plus qu’à nous ressortir Michael Milken et c’est que le fond sera proche.
– On attend Yellen – mais ça, je pense que vous l’avez compris.
– Le pétrole nous stresse et la conviction qu’il peut aller plus bas, entraînant avec lui, l’eau du bain et tout le secteur énergie, est toujours très, mais alors très très élevée.
– Star Wars va faire péter le Box-Office dans les prochaines heures
– Draghi a encore parlé – personne ne l’a écouté, mais il a dit qu’il avait « les moyens et qu’il était prêt à intensifier le QE » – tout espoir n’est donc pas perdu pour les déçus d’il y a dix jours.
– Le Barron’s pense qu’Oaktree Capital et Covanta peuvent monter de 50% les prochains 18 mois – reste plus qu’à faire « all in » avec les économies du petit dernier.
– Le technicien du Barron’s revient sur le fait que les Junk Bonds envoient des signaux d’alerte maximum pour le marché des actions… Je vous rappelle le chart d’hier : http://investir.ch/wp-content/uploads/2015/12/junk.jpg – le thème est très à la mode cet hiver.
– Le Barron’s publie un article qui vous explique comment investir quand les taux montent. Y a plus qu’à.
Côté chiffres économiques, nous aurons le PPI en Suisse, le CPI en Espagne, le PPI ET le CPI en Angleterre. Le ZEW en Allemagne, le bilan de l’emploi en Europe, puis aux States nous aurons le CPI, le Redbook et le New York Empire State Manufacturing Index.
Voilà, c’est tout ce que je pouvais vous dire aujourd’hui. Vous pouvez largement deviner de quoi nous allons parler demain. Pourtant je me demande si cela ne vaut pas plus la peine de se concentrer sur l’affaire Star Wars que sur le réveil de la FED, au moins dans le dernier Star Wars, il y a un peu de suspense.
Je vous souhaite une excellente journée et je vous retrouve demain à la même heure pour la suite des évènements.
À demain et que la Force de Madame Yellen soit avec vous. Oui, je sais, elle est facile.
Thomas Veillet
Investir.ch
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“Train yourself to let go of everything you fear to lose.”
– Yoda
Serge Poznanski
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