L’an passé,
en décembre 2014, j’étais à une table ronde dans une conférence à Genève.
J’étais sensé l’animer et provoquer les intervenants afin qu’ils ne soient pas
d’accord entre eux. Le seul problème, c’est qu’ils étaient tous les quatre des
gérants de fonds actions européennes et ils avaient tous la même conviction :
Le marché européen allait monter !
Non, pardon, le marché Européen allait EXPLOSER… le plus
timide d’entre eux pariait sur 10 à 15% de hausse et le plus bullish d’entre
eux misait sur 50% de hausse, mais pour sa défense, c’était seulement sur
l’Italie et l’Espagne, ce qui, dans une année de bull market délirant, aurait
pu être possible.
Sauf que 12 mois plus tard, ce n’est pas la même soupe.
Entre deux, l’Ukraine est passée par-là, la Grèce est passée par là, Yellen
nous a animé la scène durant toute l’année en nous faisant mousser sur les
taux, Draghi nous a fait languir sur son QE, sa baisse des taux et son
hypothétique croissance européenne, le pétrole s’est fait défoncer parce que
tout le monde produit mais de moins en moins de monde consomme – et puis les
commodities se sont faites laminer durant la plupart de l’année, Glencore a
faillit passer à la casse et l’on s’est rendu compte que, finalement la
spéculation sur les commodities ne fait pas forcément monter les matières
premières, n’en déplaise aux jeunesse socialistes. Les Hedge Funds se sont
encore fait une année durant laquelle certains de leurs clients comprennent
mieux qu’eux le concept de la « sélection. » Le pétrole s’est fait défoncer
alors qu’il fut un temps le trade du siècle c’était « long or wrong », l’or
s’est fait.. en fait non, l’or n’a rien foutu… et puis pour terminer, on
apprendra tard dans l’année (alors que l’on attendait ça bien plus tôt), que
taux ont recommencé à monter – en tous les cas aux States – et puis le QE, en
Europe, restera parmi nous en 2016 aussi et probablement en 2017…
Bref, en conclusion 2015, ce n’était pas du tout ce que
l’on attendait en 2014 et je crois que l’on peut dire sans trop de risques que
2016 ne sera pas ce que l’on attend… Mais ça, on verra ça dans 12 mois… En
attendant voici ce qu’il faudra retenir de 2015…
A comme Apple :
Encore une fois, le A ne peut être réservé qu’à Apple. Je
dis « ne peut que » pas parce que je suis un fan devant l’éternel de la marque
à la pomme, mais surtout parce qu’encore une fois, la société fondée par Steve
Jobs (paix à son âme) reste la plus grosse capitalisation de tous les temps, la
plus grosse de l’année et la société de tous les superlatifs fondamentaux. Le
dernier trimestre en date nous a montré un bénéfice net de 53,4 milliards de
dollars, un chiffre d’affaire en hausse de 28% à 233.7 milliards de dollars. La
compagnie reste une machine à cash qui ramasse plus de 13 milliards par
trimestre et qui possède, à ce jour, plus de 200 milliards de dollars sur son
compte en banque. Si Tim Cook le voulait, il rachèterait Total et Sanofi en
cash, ou même carrément Coca-Cola.. Pas une caisse de bouteilles, l’ensemble de
la compagnie…
Mais le cash d’Apple permet également d’acheter :
– 2/3 de Facebook
– 1540000 Tesla S85 toutes options
– 7’407’407 Harley Davidson Street Glide 2015
– 133 fois l’Eclipse, le Yacht du patron de Chelsea
– 30’780’000’000 de Big Mac..
– 1540000 Tesla S85 toutes options
– 7’407’407 Harley Davidson Street Glide 2015
– 133 fois l’Eclipse, le Yacht du patron de Chelsea
– 30’780’000’000 de Big Mac..
Par contre, le consensus global de prévisions pour Apple
en 2016, n’est pas le meilleur de tous les temps. Oui, parce que cette fois, il
se pourrait que 2016 soit la première année de décroissance pour l’iPhone. Un
peu le truc que l’on nous promet depuis 5 ans.
B comme Bull Market
En février 2009 nous étions au bord du gouffre financier,
on allait tous mourir et personne, je dis bien personne ne pensait investir le
moindre denier dans les actions. Nous étions tous CERTAINS que l’on ne se
remettrait JAMAIS de la crise du Subprime.
Aujourd’hui, à l’aube du septième anniversaire de ce Bull
Market, on est encore en train de se bagarrer entre « spécialistes », histoire
de savoir s’il va mourir cette année ou pas. Il faut reconnaître que l’on nous
a promis la fin ce Bull Market à peu près 823 fois depuis février 2009 : à ce
jour, caramba encore raté, tout le monde s’est gouré. Par contre, tapez dans un
moteur de recherche les mots suivants : « fin-bull-market-krach-fin du monde »,
vous trouverez les mêmes prévisions que l’an passé. Avec presque les mêmes
raisons. C’est vrai après tout, vu le boulot fourni pour prédire un krach
boursier qui n’a pas eu lieu en 2015, on ne va quand même pas perdre du temps à
re-bosser sur un truc qui veut dire la même chose avec une chance sur deux de
se gourer encore. Donc, on prend les mêmes et on recommence : il est donc
probable que 2016 soit l’année de la fin du Bull Market. Ou pas.
C comme « les
Commodities c’est tout pourri »

L’année aura donc été immonde. Et pourtant je me rappelle
comme si c’était hier d’un trader américain nommé Jim Rogers qui nous disait
que le cycle de hausse des matières premières durerait 17 ans, c’était en 2006
– il manque donc encore 7 ans. Et dans la foulée, une banque qui m’avait
employé (que très brièvement entre 2008 et 2009 et qui n’avait que très que
moyennement aimé mon franc parler) avait dit que « 20% de commodities dans les
dossiers des clients, c’est ce qu’il faut »… tout ça alors que la plupart
d’entre nous n’ont jamais vu du pétrole autrement que dans le réchaud à fondue,
que le seul coton que l’on connaît, c’est celui que l’on se met dans les
oreilles, le Cacao le plus « brut » que l’on pratique se nomme Nesquik et le
dernier troupeau vivant que l’on a vu, c’était pendant la désalpe.
Mais LE TRUC qui me fait mourir de rire en cette
find’année 2015, c’est l’initiative des jeunesses socialistes qui veulent
«empêcher la spéculation » sur les matières premières la pire année de tous les
temps pour le secteur.
Il faut absolument que je pense à un truc triste pour ne
pas me rouler par terre de rire. Tiens, je vais penser à notre nouveau
Conseiller Fédéral ou la mobilité à Genève…
D comme Défense

Si Poutine, Obama et le clown qui dirige la France
veulent « aller chercher ces terroristes jusque dans les chiottes » (je cite
Poutine), il va falloir du matériel et toutes les sociétés qui produisent du
matériel de défense au sens large du terme pourrait bien en profiter. Alors
oui, je sais bien que pour certains « c’est mal de miser sur la guerre », mais
comme nous sommes là pour essayer de « faire » de l’argent, il va tout de même
falloir s’intéresser à cette thématique qui commence à faire les gros titres
des journaux financiers. Certaines de ces sociétés ont d’ailleurs déjà affiché
des performances stratosphériques en 2015 et pourrait bien remettre ça dans les
mois qui viennent.
Il faut aussi savoir que c’est le secteur qui offre le
plus de croissance à l’économie globale. Chaque dollar dépensé dans la «
défense » réinjecte indirectement six fois plus dans l’économie réelle.
Alors : GO DEFENSE !!!
E comme « Économie en
croissance tu seras »

On s’est demandé depuis le 31 décembre 2014 à 23h59
jusqu’à ce soir du 16 décembre 2015, si l’économie américaine était
suffisamment en forme pour que Madame Yellen nous monte les taux. En accord
avec ses actes, on peut supposer que ça devrait être bon. Reste à voir dans la
pratique si cela va se confirmer dans les mois qui viennent. On est tous
d’accord sur le principe que l’économie de l’Oncle Sam a créé des jobs en masse
durant l’année et que le chômage s’est pris un « mawashi geri coup de pied
circulaire » dans les dents et que tout semble aller pour le mieux, tellement
les Américains ils ont des jobs.
Une chose est certaine, on a créé plein de jobs de types
qui débarrassent vos tables, pendant que l’on virait des cadres supérieurs dans
l’industrie pétrolière, je m’interroge donc bêtement sur le pouvoir d’achat des
uns et des autres. Mais bon, si Janet le dit, c’est que ça va aller.
On a aussi parlé de l’économie chinoise qui se précipite
à toute vitesse en direction de la muraille éponyme et on se demande tous les
jours comment ça va se finir. Alors que la croissance locale ne cesse de
ralentir, le gouvernement (libre et démocratique) chinois ne cesse d’inventer
des méthodes pour soutenir le marché/économie pour sauver le monde.
Parfois ça marche, parfois ça marche pas. On se demande d’ailleurs ce qu’ils
attendent pour sortir l’artillerie lourde et forcer les investisseurs à
investir, les acheteurs à acheter et à fusiller les vendeurs sur la place
publique.
Et puis il y a l’économie européenne qui avance à la
vitesse d’un escargot (écrasé) au galop et l’économie japonaise qui reste dans
un mutisme total, tel le prof de karaté en méditation avant de fracasser 12
planches avec ses orteils.
Eh bien j’ai une bonne nouvelle pour vous : «en 2016, on
remet ça !!! »
F comme « Fallait faire sauter le taux plancher »

À partir de là, bien que nous soyons un village
d’irréductibles Helvètes, on s’est senti trahi par notre propre banque
nationale, également connue pour être gérée comme le plus gros Hedge Funds de
la planète. On a d’ailleurs bien cru que l’on n’en s’en remettrait jamais,
surtout après le passage des tanks américains sur le reste de notre bon vieux
secret bancaire.
Et puis les semaines ont passé et à voir les résultats de
nos bonnes vieilles sociétés suisses, on s’est dit que l’on allait s’en
remettre. Il faut reconnaître que le SMI est plus bas que les 9250 qui étaient
les siens le 14 janvier 2015, mais comme le 19 mars nous avions tout rattrapé,
on peut dire que c’est largement dans les prix. Et puis, en plus, même si la
BNS ne cesse de dire le contraire, il y a un taux plancher artificiel
synthétique à 1.08 pour le moment.
Par contre, cet événement nous aura au moins appris
quelque chose ; si l’on en doutait encore : les banquiers centraux sont des
menteurs, des bullshitteurs de bas étage en qui on ne peut pas avoir confiance.
G comme « qui a jeté la
GoPro par la fenêtre du 65ème étage ? »

GoPro, mais oui, vous savez la caméra que l’on embarque
avec soi et qui permet de filmer des trucs de malades pour montrer à vos amis
en rentrant le dimanche soir –c’est le truc qui a remplacé les soirées « diapos
» – c’est pas que c’est moins chiant – au contraire – ou alors vous avez un ami
qui fat du « base jump » (et qui ne s’est pas encore tué), un ami qui fait du «
flying suit », du ski extrême, qui fait du circuit avec une Porsche ou qui
plonge avec les requins. En revanche, si vos amis qui vous invitent à une
soirée « GoPro » font du ski de fond, de la pêche, ou ramassent des
champignons, je ne saurais trop vous recommander de trouver une excuse du type
: « j’ai été sélectionné pour partir sur Mars et je dois encore passer des
tests »… Parce que, d’expérience, j’ai eu l’occasion de vivre une soirée vidéo
d’un type qui filmait ses vacances à la GoPro. Je vous jure, la marche depuis
la chambre d’hôtel (sortie de la salle de bain et verrouillage de la porte y
compris), jusqu’à la piscine de l’hôtel, mise à plat du linge et commande du
cocktail, ça à beau être fun quand vous le vivez en live, mais à la GoPro,
c’est long… C’est trèèèèèèèèèèèès long…
Tout ça pour vous dire que le titre GoPro nous a fait
vivre les sports extrêmes de l’intérieur, après avoir ouvert l’année 2015 à
50$, elle est passée par 40 avant de remonter à 65$, là où tout le monde
pensait qu’elle allait aller à 100$ (au moins), avant de se manger la paroi
(rocheuse), de rater sa dernière caméra et de plonger de 65$ à 16$… Si ça c’est
pas des sports extrêmes, je ne sais pas ce que c’est.
En tous les cas, GoPro aura au moins récupéré un oscar en
2015 : celui du titre le plus shorté du marché américain. Là, personnellement,
j’en achèterais bien pour jouer le retour des drones.
H comme « C’est Hitler
qui a lancé Volkswagen et ils en vendent toujours, c’est pas l’affaire du
Diesel qui va y changer quelque chose »

Ce n’est donc pas la première fois que Volkswagen se fout
de nous (de moi en tous les cas). Il est donc assez étonnant de voir que
soudainement, tout le monde est surpris d’avoir été floué, puisque depuis des
années on en était presque arrivé à croire que le diesel ne polluait pas. Voir
pire, dans certains milieux, on pensait que le diesel était bon pour la santé !
Bon, après avoir passé un week-end sur les routes du sud
de la France à suivre des 408 diesel, on a rapidement compris qu’une rafale de
mitrailleuse lourde pourrait éventuellement être moins dangereuse pour la
santé…
Toujours est-il que maintenant c’est officiel, VW nous a
fait croire que ses moteurs TDI ne polluaient qu’à peine, alors qu’en fait, ils
nous en foutaient plein les poumons au même titre que les autres marques, si ce
n’est plus.
Il ne nous reste donc plus que deux solutions.
1) Accepter que l’on s’est fait rouler et
admirer la prochaine Passat Break au salon de Genève et se dire que «
finalement, si on la prend en « essence », ça polluera moins que le diesel.
2) Faire contre mauvaise fortune, bon cœur et demander à votre garagiste d’écrire en gros caractères sur la voiture « rouler diesel Volkswagen tue », comme sur les paquets de clopes – tout en gardant à l’esprit qui si votre VW pollue, la Renault de votre voisin pollue tout autant, si ce n’est plus, sauf que eux, ils ont pas menti aux autorités et puis en même temps, essayez de vendre une Renault aux USA…
2) Faire contre mauvaise fortune, bon cœur et demander à votre garagiste d’écrire en gros caractères sur la voiture « rouler diesel Volkswagen tue », comme sur les paquets de clopes – tout en gardant à l’esprit qui si votre VW pollue, la Renault de votre voisin pollue tout autant, si ce n’est plus, sauf que eux, ils ont pas menti aux autorités et puis en même temps, essayez de vendre une Renault aux USA…
En conclusion, « on s’est fait eu. »
La question qui nous reste à résoudre, c’est : et
qu’est-ce qu’on fait maintenant avec nos actions Volkswagen ? Eh bien, non, ça
n’ira pas à zéro, il y aura des temps difficiles, mais comme indiqué dans le
titre de ce chapitre, c’est Hitler qui a lancé la VW… Et même si à l’époque
c’était le meilleur vendeur du quartier, ce n’est pas le type que l’on aimerait
avoir comme gendre. Pourtant, VW s’est toujours très bien vendu, alors «
L’Affaire du Diesel »… on devrait rapidement l’oublier quand les nouveaux
modèles sortiront avec des moteurs qui guérissent les maladies pulmonaires, là
ça sera certain qu’ils disent la vérité pour le coup…
I comme « Inflation »

C’est en tous les cas la mission que la FED, la BCE ou la
BoJ se sont fixées : la faire revenir sur terre et la maîtriser. C’est un peu
comme les mammouths, justement, ou les tyrannosaures, on aimerait bien qu’ils
reviennent, mais seulement si l’on peut les maîtriser. Malheureusement, pour
ceux qui ont vu le documentaire « Jurassic Parc » cette année, on sait tous que
ce n’est pas simple.
Pourtant, le retour de l’inflation sera à nouveau un
thème de choix en 2016. La FED nous a fait croire que le plein emploi était de
retour, reste à voir si dans les 12 mois qui viennent, ils parviendront à nous
faire croire que l’inflation est là et que tout est sous contrôle. À leur
défense, il faut reconnaître que l’inflation n’est pas un animal que l’on maîtrise
facilement, puisqu’il réagit toujours avec un temps de décalage, c’est
seulement six à neuf mois plus tard que l’on se rend compte que ça bouge ou que
ça a bougé. Pour bien comprendre le boulot de la FED, imaginez que vous pilotez
un de ces énormes bateaux de croisière, si vous rentrez au port à une vitesse
de 15 nœuds, c’est un peu tard pour freiner et il y a de fortes chances que
vous finissiez directement sur la place centrale de la ville portuaire en
ramassant à peu près tout ce qui se trouve sur votre passage. Vous devez réagir
5 kilomètres avant. L’inflation c’est pareil, si vous montez les taux le jour
où vous vous rendez compte qu’elle explose, c’est trop tard et il est plus que
probable que vous vous retrouviez à acheter votre tube de dentifrice pour le
prix d’une voiture.
J comme « J’avais pas
que du Valeant en portefeuille, j’étais aussi short sur Herbalife »

À ma droite vous le « Ponzi scheme » selon Bill Ackman,
j’ai nommé Herbalife, qui est sa plus grosse exposition à la baisse, qui ne
cesse de publier des bons chiffres et qui, même quand ils sont sous enquête des
autorités fédérales, ne parvient pas à baisser et s’en sortent tout le temps.
Et ceci même quand Bill Ackman mène des campagnes de destruction massive. La
résilience d’Herbalife aura été fascinante et aura coûté un bras à Pershing –
le Hedge Fund persiste dans sa stratégie et continue d’enfoncer le clou pour
2015.
Situation similaire, mais dans l’autre sens sur sa plus
grosse position à la hausse, à ma gauche vous avez : Valeant. Super performance
durant une bonne partie de l’année, jusqu’à que l’on commence à en parler dans
la presse, Valeant a des casseroles à l’interne, on commence à se demander s’il
n’y a pas un peu (beaucoup) de magouilles, et le titre se fait démonter et
Pershing avec.
Quoi qu’il en soit, on peut dire que Bill Ackman n’aura
pas eu de bol. En effet, le principe même d’un fonds « Long Short Equity »
est de gagner à la baisse comme à la hausse. Quand c’est l’inverse qui se
produit – pour l’avoir vécu en live et en couleur – je peux vous dire que ce
n’est que moyennement drôle. Alors même si les milliards de Monsieur Ackman
m’empêcheront de lancer une collecte en sa faveur, je vais tout de même prendre
le temps de le plaindre 5 secondes.
……
Voilà,
ça, c’est fait.
K comme « la définition du Short-Squeeze par Kalobios »

Mais ceci n’est pas le débat. Si je vous parle de ça,
c’est que dans chaque opération de « short », vous êtes tout de même obligé de
« livrer les titres » au type qui vous les a achetés. Puisque vous ne les avez
pas (encore), il vous reste à les emprunter pour les livrer et les rendre à
celui qui vous les prête lorsque vous les racheterez (plus tard) – vous me
suivez là ? Vous allez comprendre. Notez au passage que le « prêteur » peut
demander le retour de ses titres en tout temps s’il désire les vendre, vous, du
même coup, êtes obligé de les racheter… Ce qui peut être moyennement drôle par
moment.
Suite de l’histoire :
Kalobios est une petite société de biotechnologie qui
développait trois médicament (a priori) prometteurs contre le cancer. Jusqu’à
preuve du contraire, il n’était pas prouvé qu’ils vous feraient marcher sur
l’eau, mais il y avait de l’espoir. Il y a quelques mois de ça, la société a
annoncé qu’elle mettait leurs recherches en veilleuse parce que plus de
pognon dans la banque. CQFD. Dès lors, les génies de la finance sont arrivés avec
leur concept de « shorter le titre en attendant qu’ils fassent faillite.
Les gars ont donc commencé à shorter à 5$ et des
poussières, le titre a baissé gentiment jusqu’à 50 cents, pour remonter autour
des 2$. À ce moment très précis, cela semblait une manière éminemment
sympathique de gagner 2$ facilement.
C’est exactement à cet instant que Monsieur Shkreli, un
personnage douteux fort connu dans le monde de la finance, a annoncé qu’il
avait acquis plus de la moitié des actions en circulation et que, du coup, ceux
qui les avaient vendues en avance, n’allait pas avoir d’autre choix que de les
racheter au plus vite… au plus cher aussi, puisque la matière première se
faisait soudainement rare….
Le titre est donc passé de 2 à 11 – le premier jour –
puis de 11 à 18, le second, pour terminer à 44$ alors que Shkreli annonçait
détenir 75% de la boîte et refusait de laisser ses titres en prêt à ceux qui
étaient short…
Imaginez donc, vous avez shorté 1’000 titres à 2$ et à la
veille de Thanksgiving, vous devez les racheter é 44$… Indubitablement, ça fait
mal. Et vous venez de comprendre le concept du « short squeeze », ça fait cher
la leçon…
Surtout que depuis, Monsieur Shkreli s’est fait arrêté
pour manipulations boursières, Ponzi scheme et autres charges sympathiques,
mais c’est une autre histoire. Et depuis le 16 décembre, KaloBios est suspendue…
Bienvenu dans le monde de la haute finance.
L comme « Le réveil de
la Force de Mickey »

Cependant, il y a une chose que Mickey a fait juste ces
dernières années – en dehors du Hamburger à 25 Euros absolument dégueulasse
dans leurs parcs d’attractions, mais que t’as pas le choix d’acheter parce que
sinon tu meurs de faim et mourir avec des oreilles en plastique sur la tête,
c’est un truc a finir au paradis de l’ISIS, sans les 72 vierges) –non, le coup
de génie qu’ils ont fait, c’est de racheter la franchise « StarWars »…
Pour ceux qui auraient raté la chose ; depuis le 16
décembre – date du début du nouveau cycle de hausse des taux aux USA – le
septième épisode est sur les écrans. En dix jours, ils ont ramassé un milliard
de recettes et je ne vous dis même pas ce qu’ils encaissent en produits
dérivés. Et pourtant, ils n’ont pas eu besoin de trop se casser pour le
scénario ; on a repris les mêmes acteurs ou presque, on a repris le concept de
la guerre entre les méchants et les gentils – ben oui, sinon ça ne
s’appellerait pas StarWars – on a recyclé Darth Vader avec un casque en
plastique et une tronche d’ado boutonneux et puis on nous laisse supposer que
dans le huitième épisode, on aura droit au « Retour du retour du Jedi », vu que
le « retour tout court », on l’avait déjà eu dans le sixième épisode qui était
en fait le troisième à la base, avant que l’on invente les trois premiers.
En gros, Mickey a eu le nez fin, parce que pendant qu’il
intoxique les enfants avec son tourniquet et sa maison magique, il laisse
croire aux parents que c’est tendance de refaire du neuf avec du vieux et que
revoir la franchise qu’ils regardaient quand eux-mêmes étaient des adolescents
boutonneux, c’est trop cool.
Et Mickey aurait tort de s’en priver, puisque ça
fonctionne. Au 22ème épisode après la quatorzième version de Darth Vader, on
risque de se lasser, mais d’ici-là, y a de quoi faire.
QUE LA FORCE SOIT AVEC VOUS.
M comme « Elon Musk va
vous faire aimer l’électrique, mais ça vaut quand même pas un V8 »

1) ça ne fait pas de bruit et franchement,
on peut s’en passer (la plupart du temps, parce qu’il faut reconnaître que le
feulement d’un V8 dans un col valaisan – ailleurs ça marche aussi – c’est quand
même mieux que le sifflement aseptisé de la Tesla, mais passons)
2) La voiture a l’air d’avoir dix ans d’avance technologiquement par rapport aux allemandes qui valent 20% plus cher
3) Elle à l’air largement plus intelligente que le moindre policier municipal accouplé à un agent du trafic.
4) Elle se souvient où vous êtes passé.
5) Elle vous dit où vous êtes, même quand ce n’est pas vous au volant. C’est-à-dire que vous pouvez contrôler où est le type qui vous a volé la voiture et faire appel au policier municipal précité.
6) Le plein d’essence ne vous coûte rien
7) Et pour autant que vous planifiez bien votre voyage, vous pouvez aller sur la Côte d’Azur en moins de 24 heures.
2) La voiture a l’air d’avoir dix ans d’avance technologiquement par rapport aux allemandes qui valent 20% plus cher
3) Elle à l’air largement plus intelligente que le moindre policier municipal accouplé à un agent du trafic.
4) Elle se souvient où vous êtes passé.
5) Elle vous dit où vous êtes, même quand ce n’est pas vous au volant. C’est-à-dire que vous pouvez contrôler où est le type qui vous a volé la voiture et faire appel au policier municipal précité.
6) Le plein d’essence ne vous coûte rien
7) Et pour autant que vous planifiez bien votre voyage, vous pouvez aller sur la Côte d’Azur en moins de 24 heures.
Bref, c’est génial à tous points de vue. Sauf en termes
de valorisation sur le marché des actions, là, j’ai peur.
Je ne suis pas un fondamentaliste, je ne sais pas lire un
bilan et je n’ai même pas envie d’essayer, mais ce que je retiens, c’est que
Tesla vaut 30 milliards de capitalisation boursière et produit, à la louche,
50’000 voitures par année. Pendant ce temps, le groupe PSA (Peugeot-Citroën)
produit près de 3 millions de voitures par année et vaut 13 milliards.
Alors je ne me risquerai pas à comparer la dernière Tesla
S avec la ION de chez Peugeot, mais quand même, ceci m’interpelle, quelque
part. Oui, je veux bien reconnaître que si demain tous les Chinois en âge de
conduire s’achètent une Tesla, le marché sera énoooooorme, restera cependant à
les produire, à supposer que les Chinois n’en fassent pas des copies et que les
Allemands ne cherchent pas le concurrencer et que les Français restent le cul
sur leurs chaises à contempler leurs moteurs diesel.
Sans compter que si vous équipiez la totalité des
habitants de Los Angeles avec des Tesla, tout d’abord le prochain « Fast and
Furious » serait très chiant en version électrique, et en plus on ne saurait
même pas où trouver l’électricité pour recharger tout ce petit monde une fois
que l’on aura vidé tous les lacs de la régions et fait tourner à plein régime
les centrales nucléaires du quartiers.
Non, en conclusion, la Tesla c’est top. Mais il y a
encore des problèmes à régler, l’absence du bruit du V8 n’étant pas le moindre.
Stay Tuned !!! Ce n’est pas fini.. Avant le 31 à minuit,
il y aura la suite…
Thomas Veillet
Investir.ch
Investir.ch
Serge Poznanski
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