La Bourse de Tokyo en baisse à mi-séance
TOKYO,
4 décembre (Reuters) - La Bourse de Tokyo recule nettement vendredi à la
mi-séance dans le sillage de Wall
Street et des places
en Europe après la déception suscitée chez les investisseurs par les annonces
de la Banque centrale européenne (BCE ).
L'indice
Nikkei abandonne 383,40 points, soit 1,92%, à 19.556,50.
L'indice
Topix, plus large, perd pour sa part 1,73% à 1.575,22 points.
La BCE
a décidé jeudi de prolonger son programme d'achats d'actifs sur les marchés
jusqu'en mars 2017 au moins et de l'étendre à la dette émise par les
collectivités locales mais elle n'a pas modifié le montant de ses achats
mensuels, qui reste fixé à 60 milliards d'euros. Elle a parallèlement abaissé
son taux de dépôt à -0,3%. (Ayai Tomisawa; Bertrand Boucey pour le service
français)
Wall Street a fortement
baissé avec la BCE et la Fed
Le Dow Jones a perdu 1,42%, le S&P 500
1,44% et le Nasdaq 1,67%
Janet Yellen s'est dit optimiste sur l'économie américaine
Le secteur pharmaceutique a pesé (Actualisé avec d'autres actifs financiers)
Wall Street a fortement baissé
avec la BCE et la Fed | Crédits photo : Rémi le Bailly
par
Caroline Valetkevitch
NEW YORK, 3 décembre (Reuters)
- La Bourse de New York a fini en baisse de quelque 1,5% jeudi, sous le coup,
comme les places européennes, de l'accueil mitigé réservé par les investisseurs
aux nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la Banque centrale
européenne (BCE )
alors qu'une prochaine hausse des taux de la Réserve fédérale semble de plus en
plus probable.
L'indice Dow Jones a cédé
1,42%, soit 252,01 points, à 17.477,67. Le S&P-500 , plus large, a perdu 29,89
points, soit 1,44%, à 2.049,62. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de
85,70 points (-1,67%) à 5.037,53.
Cela porte le recul du Dow
depuis le début de la semaine à plus de 1,7%, celui du S&P à près de 2% et
celui du Nasdaq à 1,8%.
La BCE a abaissé ce jeudi l'un
de ses taux
directeurs et prolongé d'au
moins six mois son programme d'achats de titres sur les marchés.
Mais les acteurs de marché
avaient apparemment attendu beaucoup plus de la part de l'institut d'émission
et l'euro, qui avait fortement baissé ces dernières semaines dans
l'anticipation d'un assouplissement de grande ampleur, a rebondi de plus de 3%
face au dollar.
Du coup, face à un panier de
devises internationales, le dollar a reculé de plus de 2%, sa plus forte baisse
sur une seule séance depuis mars 2009.
Pourtant, la présidente de la
Réserve fédérale américaine, Janet Yellen , a dressé dans la journée un
tableau optimiste de la situation économique aux Etats-Unis en ouverture de son audition par une
commission du Congrès, paraissant ainsi continuer à préparer le terrain pour,
d'ici deux semaines, une première hausse des taux d'intérêt depuis près de dix
ans.
"Le programme de soutien
(en Europe) s'est avéré quelque peu moins important que prévu. En outre, les
déclarations de Janet Yellen ont été le dernier signe en date que
la Fed est prête à relever ses taux", a déclaré Bryant Evans, gérant de
portefeuille chez Cozad Asset Management.
Pour une fois, les prix des
emprunts du Trésor ont reculé avec Wall
Street , le rendement sur la papier ayant atteint en séance 0,994%, un pic
depuis avril 2010.
MARCHÉ
DU TRAVAIL ROBUSTE
En plus des déclarations de Janet Yellen , les inscriptions au chômage publiées
en cours de journée ont attesté d'un marché de l'emploi en amélioration.
Les chiffres de l'emploi pour le
mois de novembre, la dernière statistique de premier plan avant la réunion de
politique monétaire de la Fed des 15 et 16 décembre, sont attendus vendredi
avant l'ouverture de Wall Street.
Les économistes interrogés par
Reuters anticipent 200.000 créations d'emplois pour le mois dernier après
271.000 en octobre.
Une croissance suffisante pour
assurer une poursuite des créations d'emploi et la confiance dans le retour de
l'inflation vers son objectif sont les critères définis par la Fed dans son
dernier communiqué de politique monétaire pour permettre une première hausse de
taux.
Une autre donnée
macro-économique est également allée dans le sens d'une conjoncture américaine
en bonne forme : les commandes à l'industrie ont rebondi un peu plus que prévu
en octobre aux Etats-Unis après deux mois consécutifs de
tassement.
Les dix indices sectoriels du S&P 500 ont terminé la séance dans le rouge,
celui regroupant les valeurs pharmaceutiques accusant la baisse la plus marquée
(-2,25%), suivi du compartiment énergétique (-2,05%).
Ce dernier a reculé malgré le
rebond de quelque 3% des cours du pétrole, favorisés par la chute du dollar et
des bruits d'une proposition de baisse concertée de la production de brut à
l'occasion de la réunion de l'Opep à
Vienne.
Les titres Wal-Mart Stores (+1,18%) et General Electric
(0,20%) ont été les deux seules composantes du Dow Jones à afficher une hausse.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français)
L'Arabie
saoudite brûle ses réserves
Riyad a puisé à hauteur de 88 milliards de
dollars dans ses réserves de change. Une position intenable à long terme.
Un déficit budgétaire qui devrait dépasser 20 % cette année,
un taux de croissance qui plonge à 2,8 %, une guerre au
Yémen, l'Arabie saoudite cumule les difficultés pour une économie dépendante à
80 % du prix du pétrole. Pour Olivier Garnier à la Société Générale, « le problème pour
l'Arabie saoudite vient que sa monnaie est arrimée au dollar et la question est
de savoir si Riyad ne va pas être contraint de remettre en cause ce peg », car il est source de durcissement monétaire
et fait que le pays est touché fortement par la baisse du prix du pétrole en
termes budgétaires, à la différence de la Russie qui profite de la chute du
rouble, alors que le prix du pétrole est calculé en dollars. « Certains "hedge funds ", qui
cherchent le prochain pays à craquer après le Kazakhstan, commencent d'ailleurs
à se positionner sur ce thème », poursuit Olivier Garnier, pour qui « un moyen de
consolider le peg sur le dollar serait de diminuer les dépenses publiques alors
que le déficit s'envole en Arabie saoudite, mais c'est difficile à faire pour
un pays qui a beaucoup dépensé pour acheter la paix sociale depuis le printemps
arabe ». Car
l'Arabie saoudite est un pays peuplé et jeune. « 70 % de la
population a moins de 40 ans. L'enjeu pour l'Etat est d'employer beaucoup
plus de Saoudiens, mais c'est une population qui coûte 30 % plus cher que
la population étrangère », rappelle
Lajla Aganovic chez Lombard Odier. Le déficit risque donc de continuer de se
creuser, même si le pays veut réduire les dépenses jugées superflues.
Certes, l'Arabie saoudite dispose de réserves de change
importantes, 644 milliards de dollars, mais elles fondent à vitesse grand
V. Riyad a déjà prélevé 88 milliards de dollars cette année. « A ce rythme,
leurs réserves vont fondre en 4 à 5 ans si le prix du pétrole ne remonte
pas. Pour maintenir à flot ses comptes, le pays a besoin d'un baril de brent à
93 dollars… on en est loin », constate Lajla Aganovic, alors que le
déficit budgétaire pourrait atteindre 130 milliards de dollars. C'est
d'ailleurs ce qui a amené Riyad à lever de la dette pour la première fois de
son histoire et c'est qui pourrait aussi l'inciter à revoir sa politique
agressive de défense de ses parts de marché pétrolier. Même si, selon Aberdeen AM,
il est « difficile
d'imaginer une baisse de la production du pays de façon à aider l'Iran à
accroître sa part de marché ».
Draghi déçoit les marchés
L'euro s'envole et les marchés obligataires
se tendent, les investisseurs ayant jugé les annonces de la BCE
décevantes.
« Nous en
faisons plus parce que ça marche, pas parce que c'est un échec. » La
phrase, optimiste, de Mario Draghi est tombée à plat, alors que les
investisseurs ont sanctionné les annonces, jugées insuffisantes, de la BCE.
L'euro, notamment, est repassé au-dessus de 1,09 dollar en fin de journée
(+3 %). Sur les marchés obligataires , les rendements des taux allemand et
français se sont emballés de près de 20 points de base pour
remonter respectivement à 0,665 % et 0,985 %. Les taux espagnol
et italien ont rebondi de plus de 24 points de base. Enfin, les actions,
qui s'étaient bien reprises ces derniers temps, ont rechuté. L'indice
CAC 40 a plongé de 3,58 % et l'Euro Stoxx de 3,28 %.
Les attentes des marchés étaient en effet très élevées. Depuis la
promesse, fin octobre, du réexamen du QE, les investisseurs n'ont cessé
d'imaginer 1.001 façons d'assouplir la politique de la BCE, encouragés par
les propos des « colombes » de l'institution. « Les
discours très volontaristes de plusieurs membres du directoire de la BCE
avaient contribué à l'émergence d'anticipations importantes d'assouplissement
supplémentaire. Dans un tel contexte, le risque était que les décisions
déçoivent les investisseurs. C'est clairement le cas » ,
constate Aurel BGC. « Au lieu de l'activisme auquel Draghi nous avait habitués, il a
préféré une approche gradualiste qui met l'accent sur le temps long et les
petits ajustements » , regrette Maxime Alimi, chez AXA IM. « Je ne
m'attendais pas à ce que la BCE fasse beaucoup plus que le minimum syndical,
mais, là, elle a fait moins que ce minimum , ajoute Olivier
Garnier, à la Société Générale. S'il y a bien une baisse de 10 points de base du taux de
dépôt, le minimum, en revanche, il y avait aussi l'anticipation d'une baisse
supplémentaire avec un taux à deux étages et il n'en est rien, d'où une petite
déception. »
Il n'y a pas non plus eu de hausse du montant des achats mensuels
d'actifs, comme espéré. « Cela devenait de plus en plus compliqué de le faire en raison de
la rareté de certaines dettes publiques et des effets collatéraux négatifs.
Mais on peut estimer aussi que la BCE a préféré en garder un peu sous le
pied » , note Olivier Garnier. En effet, rappelle Didier Saint-Georges,
chez Carmignac, « la BCE a encore besoin de "pomper", parce qu'elle est
encore très éloignée de ses objectifs d'inflation et que la croissance du
crédit reste extrêmement contenue dans la zone euro » .
Marges de manoeuvre
Mais cette décision traduit aussi, sans doute, la volonté de
calmer les membres de la BCE opposés à trop d'assouplissement alors que
l'économie de la zone euro se porte mieux. Pour Franck Dixmier, chez Allianz
GI, cela montre « l'adaptation de la politique monétaire de la BCE à un
environnement macroéconomique qui a changé » .
Enfin, stratégiquement, il était peut-être bon de passer la main à la Fed, qui
s'apprête à relever ses taux pour la première fois depuis 2006. « Il est
possible que la BCE ait eu envie de donner plus de marge de manoeuvre à la Fed
pour remonter ses taux en toute confiance et faire une partie du travail sur le
marché des changes » , note Maxime Alimi. Car visiblement, les investisseurs restent
dépendants des banques centrales.
P. Fay, Les Echos
La stratégie expansive de la BCE commence à
toucher ses limites
Les nouveaux assouplissements annoncés jeudi
par Mario Draghi n’ont pas convaincu les marchés. Les attentes
suscitées par la BCE étaient trop fortes. La Banque centrale reste optimiste
sur la conjoncture.
L’étoile de Mario Draghi auprès des
marchés financiers a fortement pâli jeudi . Le président de la Banque centrale
européenne a certes annoncé un nouveau paquet de mesures pour assouplir la
politique monétaire en zone euro, afin de une croissance molle et une inflation
toujours trop basse. Mais la copie rendue se situe bien en deçà des attentes que le banquier italien avait lui-même
suscitées lors des dernières semaines. « Nous voulons consolider notre
politique qui connaît déjà un succès », a martelé en réponse l’homme fort de la
BCE.
L’institution a voté, à l'exception de quelques « faucons » à
son conseil (dont font
probablement partie la Bundesbank), l’allongement du programme de rachats
d’actifs financiers - le « QE » - jusqu’en mars 2017, au lieu de
septembre 2016 prévu initialement. Le volume total des rachats sur le marché va
ainsi passer de 1,140 milliards d’euros à 1.500 milliards d’euros. Il sera
toujours possible d’aller plus loin, du moins tant que l’institution ne sera
pas revenue dans la zone de confort en termes d’inflation. L’objectif est de la
ramener à moyen terme à un niveau proche mais inférieur à 2%.
le volume mensuel du QE va demeurer stable
Au sein du QE, dont le volume mensuel va demeurer stable, à 60
milliards d’euros, la BCE va aussi acheter des obligations émises par des
régions ou municipalités. Autre annonce, tous les titres arrivés à échéance
seront ré-investis dans de nouveaux, selon des conditions à préciser. La BCE
pourra ainsi garder intacte la taille de son bilan, qui devrait atteindre près
de 40% du PIB de la zone euro en 2017. Ce n’est pas un élément d’inquiétude
pour la BCE, au contraire. La taille du bilan est un « instrument pour
atteindre nos buts », a expliqué Mario Draghi.
La BCE a encore réduit le taux
sur les dépôts des banques commerciales en le portant à -0,3% contre -0,2%
auparavant. L’objectif est de dissuader les dépôts excédentaires des banques
auprès de l’Eurosystème et de les inciter à distribuer du crédits, un moteur
fort d’expansion en zone euro. http://jascapital.com/fr/contact/ http://investir.lesechos.fr/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire