Le pétrole, trouble-fête
du rallye de fin d'année à Wall Street?
dimanche
20 décembre 2015 17h53
par Lewis Krauskopf
NEW YORK (Reuters) - A sept
séances et demie de la nouvelle année, les acteurs de marché estiment que le
traditionnel "rallye" de fin d'année de Wall Street peut encore avoir
lieu même si la déprime des cours du pétrole pourrait venir gâcher les vacances
des investisseurs.
Même si le S&P 500 est
en repli de 3,60% depuis le 30 novembre, décembre représente en moyenne le
meilleur mois depuis 1950 pour l'indice de référence des gérants de fonds.
En outre, comme la hausse
des taux d'intérêt de la Réserve fédérale a enfin eu lieu, les intervenants
devraient pouvoir commencer à penser à autre chose.
Mais le nouvel accès de
faiblesse du pétrole, qui pâtit toujours du déséquilibre entre une offre
abondante et une demande atone, est source de grandes inquiétudes.
Au cours des 20 dernières
séances, la corrélation a été forte entre le S&P 500 et les cours du brut,
non loin de creux de quelque 10 ans.
"Sans que l'on sache
vraiment pourquoi, le thème est récurrent : les prix bas du pétrole ne sont pas
une bonne nouvelle pour le marché actions", a déclaré Eric Kuby, chargé
des investissements chez North Star Investment Management.
Après avoir perdu quelque
10% en novembre, le brut léger américain (WTI) et le Brent, les deux cours de
référence de l'or noir, sont en repli de respectivement 16,6% et 17,3% depuis
le début du mois de décembre.
Goldman Sachs a estimé
jeudi que la glissade des cours du pétrole était susceptible de se poursuivre.
"Le pétrole va rester
sur le devant de la scène. Comme le brut léger américain continue son déclin,
cela affecte le marché actions", a estimé Quincy Krosby, chargé de la
stratégie de marché chez Prudential Financial.
LE
PÉTROLE VU COMME LE SYPTÔME D'UNE CONJONCTURE DÉPRIMÉE
Alors qu'un bas niveau des
cours du pétrole est généralement vu comme un facteur plutôt positif pour
l'économie, avec la baisse des factures énergétiques pour les entreprises et
celles d'essence pour les automobilistes, leur chute a surtout été récemment
perçue négativement sur les marchés actions.
"A mon avis, les gens
interprètent le bas niveau des cours du brut comme le signe d'une faiblesse de
l'économie mondiale (...)", a dit Gary Bradshaw, gérant de portefeuille
chez Hodges Capital Management.
Depuis le début de
l'année, le S&P 500 est en repli de 2,6%, à 2.005,55 points. Pour qu'il
atteigne le niveau de 2.100 points, qui représenterait une hausse de 2% sur
l'ensemble de 2015, retenu en moyenne par les spécialistes interrogés par
Reuters, il devra gagner plus de 4,7% sur le temps qui reste imparti.
Même s'il a enchaîné la
semaine dernière une deuxième baisse hebdomadaire de suite, le S&P a plutôt
bien encaissé le premier tour de vis monétaire en près dix ans aux Etats-Unis,
décision prise mercredi par la Fed qui avait été largement anticipée.
"Le fait que le
marché actions ait absorbé cette première hausse des taux en près d'une
décennie suggère que nous sommes en mesure de terminer l'année sur une note
positive", a dit Alan Gayle, directeur des allocations d'actifs chez
Ridgeworth Investments.
Wall Street aborde une
semaine de trois jours et demi, avec une fermeture anticipée du marché actions
le 24 décembre, veille de Noël et une fermeture complète le lendemain.
La journée de mardi sera
marquée par les données définitives du produit intérieur brut (PIB) du
troisième trimestre, celles relatives aux reventes de logements en novembre et
les résultats trimestriels de Nike.
Au programme de mercredi,
figurent les commandes de biens durables, les revenus et les dépenses des
ménages ainsi que les ventes de logements neufs.
(Benoit
Van Overstraeten pour le service français)
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JP Morgan va verser plus
de 300 millions pour solder des litiges
samedi
19 décembre 2015 11h14
WASHINGTON (Reuters) -
Répétition du titre.
JP Morgan Chase va payer
307 millions de dollars (283 millions d'euros) pour mettre fin à des procédures
lancées par les autorités américaines, qui accusent la banque de ne pas avoir
révélé des conflits d'intérêts à certains de ses clients.
La Securities and Exchange
Commission (SEC), l'autorité de supervision des marchés financiers aux
Etats-Unis, a annoncé vendredi que deux services de gestion de fortune de JP
Morgan Chase avaient reconnu des mauvaises pratiques et verseraient 267
millions de dollars pour clore la procédure. La banque va également verser 40
millions de dollars à la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) qui avait
ouvert une procédure parallèle.
"Nous nous sommes
toujours efforcés d'atteindre la plus grande transparence dans nos relations
avec nos clients et, dans ce but, nous avons encore renforcé nos communications
ces deux dernières années", a dit un porte-parole de la banque Darin
Oduyoye. "Les faiblesses de communication évoquées dans les accords (avec
les autorités) n'étaient pas volontaires et nous les regrettons", a-t-il
ajouté.
D'après la SEC, le service
de gestion de fortune de JP Morgan Chase avait choisi d'orienter les
investissements de certains clients dans ses propres produits sans informer les
investisseurs de ce choix.
(Sarah
N. Lynch, Bertrand Boucey pour le service français, édité par Juliette
Rouillon)
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La Fed devrait relever
ses taux d'ici mars, moins vite ensuite
vendredi
18 décembre 2015 17h04
par Sumanta Dey
(Reuters) - La
Réserve fédérale américaine relèvera à nouveau ses taux au cours des trois
prochains mois, pensent deux tiers des économistes interrogés par Reuters, même
si nombre d'entre eux prédisent que le resserrement monétaire sur l'ensemble de
2016 ne sera pas aussi prononcé que le suggère la Fed.
La banque centrale des
Etats-Unis a augmenté mercredi ses taux d'intérêt pour la première fois depuis
2006 après sept années de coût de l'emprunt quasi nul, exprimant ainsi sa
confiance dans la solidité de l'économie américaine.
La présidente de la Fed,
Janet Yellen, a néanmoins clairement indiqué que la hausse des taux se ferait
ensuite progressivement alors que l'inflation reste éloignée de l'objectif de
2% et que la vigueur du dollar pèse sur l'industrie américaine.
Sur 120 économistes
interrogés à la suite de l'annonce de la Fed, 77 prédisent un prochain
relèvement de taux d'ici mars. Tous les autres, à l'exception de deux, pensent
qu'il interviendra au deuxième trimestre.
"Définir ce que
signifie 'progressif' et deviner comment (la Fed) va mettre en oeuvre une
hausse progressive des taux, voilà qui va devenir le nouveau sujet de
conversation sur les marchés financiers et parmi les mordus de politique
monétaire", écrit William Lee, responsable des études sur l'économie
nord-américaine chez Citi, dans une note.
"Nous sommes
convaincus que le rythme effectif de hausse des taux sera probablement plus
lent que ne le donnent à penser les indications (de la Fed). Non seulement la
prévision comporte des risques baissiers mais la propre tendance (de la Fed) à
réagir aux distractions des marchés financiers pèsera probablement sur le
rythme de hausse des taux."
La Réserve fédérale estime
que le taux de ses Fed Funds se situera dans une fourchette comprise entre
1,25% et 1,50% à la fin de 2016, soit un point de pourcentage au-dessus de leur
niveau actuel. La prévision médiane des économistes interrogés par Reuters est
en revanche une fourchette de 1,00% à 1,25% à la fin de l'année prochaine.
Sur les 106 économistes
ayant fourni des prévisions à ce sujet, seuls sept pensent que les taux seront
supérieurs aux indications de la Fed fin 2016.
Parmi les 22 "primary
dealers", c'est-à-dire les intervenants traitant directement avec la Fed,
seuls deux pensent que les indications de la Fed se réaliseront. Tous les
autres pensent que les taux seront inférieurs.
Les futures sur le marché
des taux indiquent que les traders parient pour leur part sur un prochain
relèvement des taux seulement en juin.
Le principal facteur
susceptible de freiner la hausse des taux est la persistance d'une inflation
basse alors que les cours du pétrole ne paraissent pas devoir se redresser et
que la vigueur du dollar réduit le coût des importations.
(Sumanta
Dey, avec Kailash Bathija, Bertrand Boucey pour le service français, édité par
Juliette Rouillon)
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Serge Poznanski
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