vendredi 22 janvier 2016

Le retour des morts-vivants par Thomas Veillet

Hier il s’est passé un truc. Un truc étrange qui n’était pas vraiment arrivé depuis le début de l’année, quelque chose que l’on a fait régulièrement en 2015, mais que l’on n’arrivait presque plus à faire en 2016 :
Le marché est monté.
Wall Street terminait en hausse, l’Europe terminait en hausse et ce matin, même le Japon est incapable de s’arrêter de monter, il bondit de 4.3%. Par contre la Chine ne veut rien savoir et même si Hong Kong avance de 1.4%, Shanghai recule de 0.3% et semble ne plus vouloir jouer avec le reste du monde et à l’air de préférer rester bouder dans sa chambre.
Comme prévu, les vagues de ventes ont fini par cesser. Les supports qui devaient céder et nous emmener dans un krach boursier sans fin qui nous laisserait au bord de la route en train de chasser des rats pour manger ne s’est pas produit. Pas produit pour l’instant. Et la fin du monde est donc repoussée de quelques semaines.
snsléxdzJe vous le concède, nous ne sommes pas encore sorti de l’auberge qui est au fond du trou, tout au fond des bois et il se pourrait que l’on se reprenne une volée de bois vert à tout instant et pour n’importe quelle raison. Cependant, ces deux derniers jours, les indices américains on l’air d’avoir trouvé un « fond » et le niveau pivot des 1860 sur le S&P500 tiennent le choc.
Les raisons pour ce « rebond » qui n’en est qu’à ses débuts s’il veut vraiment obtenir ses gallons de « vrai rebond », sont multiples et variées ; en vrac on peut retenir le fait qu’à force de vendre, les shorts ont décidé qu’il était peut-être temps de prendre les profits, surtout que l’aspect « technique » ne semblait plus vouloir lâcher.
On a également assisté à un « short covering » massif sur le baril et comme on nous bassine depuis des semaines comme quoi si le pétrole baisse, c’est mauvais pour la bourse, on s’est bêtement dit que si le pétrole monte, ça doit être bon pour la bourse. À partir de là, il n’y avait plus qu’à regarder monter.
Ce matin le baril est à 29.93$ et semble vouloir tenter de reconquérir les 30$. On notera que même si les inventaires d’hier soir ne montraient pas non plus un changement majeur, un responsable Saoudien qui apprend en ce moment à skier à Davos a estimé que ça ne pouvait pas durer comme ça pour le pétrole et « qu’à un certain moment de l’année, le baril repassera au-dessus des 30$ »… On y est presque.
Et puis, hier un analyste technique a fait une étude intéressante ; en sachant que le baril a déjà perdu 20% cette année, il a extrapolé la baisse du pétrole à un rythme similaire et arrive à un objectif de 19 cents pour un baril à la fin de l’année.
Il est peut-être temps d’acheter un V8 qui consomme plein d’essence et qui est politiquement incorrect !
En conclusion, ça va UN PEU MIEUX, mais il faut reconnaître que ce n’est pas encore gagné. L’ambiance reste extrêmement tendue et les « doomsayers » qui nous prédisent l’Apocalypse boursière sont toujours extrêmement présents dans le médias. Pas plus tard que ce matin, il y en a encore un qui estimait que « le Dow Jones peut facilement perdre 5’000 points (soit 30%) et rester beaucoup trop cher en terme d’évaluation ».
Plus longtemps l’indice restera au-dessus des 1860, moins on entendra ce genre de remarque dans les médias.
Pour les nouvelles du jour, Starbucks a fait une sorte de « profit warning », le titre se prenait 4.4% dans la tasse à café hier soir. Schlumberger a fait mieux que les attentes et annonçait un rachat d’actions à hauteur de 10 milliards mais ils vont aussi virer 10’000 personnes et Valero Energy va augmenter son dividende de 20%, ça ne va finalement pas si mal pour le secteur pétrolier qui est peut-être victime de négativisme excessif de la part des analystes plutôt du fait que ça va trop bien dans le secteur.bear china
Jamie Dimon, le patron de JP Morgan a été augmenté. Son revenu annuel est dorénavant de 27 millions de dollars par année. Soros pense qu’il est toujours trop tôt pour acheter des actions, lui qui fait le tour des plateaux télé pour annoncer la fin du monde depuis quelques semaines. Et puis Goldman Sachs recommande de se méfier des Emerging Markets, ils pensent que la Chine va les tirer à la baisse jusqu’en 2020.
Le Barron’s propose 5 titres pour « jouer » un rebond dans l’univers des Small Caps, il s’agit de Stamps, Omnicell,, Blackbaud, Neogen et Epay. Le journal recommande également de « ne pas se poser » de questions et d’acheter Disney. Boeing fait un pas en direction de la mort du 747 en annonçant, hier, la réduction de moitié de la production.
Google devrait payer 1 milliard à Apple, juste pour rester le moteur de recherche unique des iPhone’s. L’UBS a de plus en plus copains au fisc français et surtout au magazine le point.
Côté chiffres économiques, nous aurons les PMI’s partout en Europe, les Retail Sales à Londres et aux USA, puis le Chicago Fed Manufacturing et le Manufacturing PMI.
Pour les chiffres du trimestre qui seront publiés aujourd’hui, il y aura GE, et SAP.
bear
Actuellement, avec le Japon qui est en train de littéralement EXPLOSER, en hausse de près de 6%, les futures américains sont également en train de disjoncter, en hausse de près de 1% à 7h du matin. À ce rythme-là, le GROS rebond ça sera pour aujourd’hui. Le future DAX avance de 1% et le CAC de 1.3%.
L’Euro/Dollar est mou du genou depuis hier et Draghi, il s’échange à 1.0831, le Pound se reprend un peu est traite à 1.4225, le Yen renconquiert les 118, le Bitcoin est à 397$ et le rendement du 10 ans américain est de 2.04%.
L’Euro/Suisse vaut 1.0926 et le Dollar/Suisse traite à 1.0087.
Reste plus qu’à « monitorer » attentivement ce qui se passe, mais on dirait que le soleil est en train de revenir après le mauvais temps. Peut-être que finalement, ce krach annoncé ne se produira pas, comme tous les krachs annoncés d’ailleurs. Il me reste à vous souhaiter un beau vendredi, un excellent week-end et on se retrouve lundi matin pour voir si l’on a vraiment tourné le coin du bois…
À lundi.
Thomas Veillet
Investir.ch
In the 20th century, the United States endured two world wars and other traumatic and expensive military conflicts; the Depression; a dozen or so recessions and financial panics; oil shocks; a flu epidemic; and the resignation of a disgraced president. Yet the Dow rose from 66 to 11,497.
Warren Buffett
Serge Poznanski

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