lundi 18 janvier 2016

INFOS BOURSE DU WE ET DE LA NUIT DU 17 AU 18 JANVIER 2016

Bourse Tokyo: le Nikkei chute encore de plus de 2,8% dans les premiers échanges


Tokyo - L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo chutait encore de plus de 2,8% lundi à l'ouverture, plombé par le plongeon de Wall Street vendredi et la hausse du yen, valeur refuge.

L'indice phare des 225 valeurs vedettes abandonnait 482,06 points à 16.665,05 points après 15 minutes de transactions. Il a déjà subi 8 séances de recul sur les 9 ayant eu lieu depuis le début de l'année.
 

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau lâchait pour sa part 2,75% (-38,54 points) à 1.363,91 points.

Du côté des changes, le dollar valait moins de 117 yens, un cours encore en net retrait par rapport à celui constaté à la fermeture vendredi (117,85 yens) et l'euro est quant à lui tombé sous 128 yens, à 127,82 yens, des mouvements qui incitent les investisseurs à revendre les actions de groupes exportateurs.
 

Pétrole: le baril de Brent tombe brièvement sous les 28 dollars après la levée des sanctions contre l'Iran


Singapour - Le baril de Brent est tombé brièvement a un nouveau plus bas lundi, passant sous les 28 dollars en Asie sur fond de craintes d'une surabondance de l'offre après la levée de la plupart des sanctions occidentales contre l'Iran.

La fin de ces sanctions permet au pays de reprendre ses exportations de brut. Mais la perspective d'un retour de l'Iran sur un marché pétrolier déjà saturé par une abondance de l'offre contribue à plomber les cours.

Le Brent, référence européenne du brut, pour livraison en mars a ainsi chuté lundi à 27,67 dollars avant de remonter au-dessus de 28 dollars. La dernière clôture du Brent sous les 28 dollars remonte à novembre 2003.

Vers 01H45 GMT, le Brent se négociait dans les échanges électroniques en Asie 43 cents en dessous de son cours de clôture de vendredi, à 28,51 dollars.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février cédait lui 35 cents, à 29,07 dollars.

Cette baisse est due à la levée des sanctions occidentales vis-à-vis de l'Iran. Le retour des exportations de brut iraniennes signifie que la situation de surabondance de l'offre va s'aggraver, a déclaré Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures.

En application de l'accord historique conclu en juillet entre Téhéran et les grandes puissances, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a certifié samedi que l'Iran avait respecté ses obligations visant à garantir la nature strictement pacifique de son programme nucléaire.

Cette attestation a entraîné la levée des sanctions économiques et financières de l'UE, des Etats-Unis et de l'ONU avec effet immédiat.

Ces sanctions ont asphyxié l'économie de cette puissance régionale, membre de l'Opep qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde, et des deuxièmes de gaz.

L'Iran a d'importants stocks de pétrole en ce moment et est en position de vendre s'il le souhaite, ce qui augmentera nettement l'offre, a expliqué à l'AFP par téléphone Ric Spooner, analyste chez CMC Markets à Sydney.

Mais l'Iran doit trouver des acheteurs, ce qui sera une des questions clés, a-t-il poursuivi.

La première priorité de l'Iran sera de retrouver sa clientèle et sa part de marché. Les Iraniens vont vouloir proposer des offres attractives pour leurs clients, a-t-il poursuivi.

Les cours de l'or noir ont dégringolé depuis juin 2014 - quand le baril se négociait 100 dollars - en raison d'une offre excédentaire que ne parviennent plus à absorber des économies, comme la Chine, en plein ralentissement. 

Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février avait perdu vendredi 1,78 dollar à 29,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit son plus bas niveau de clôture depuis novembre 2003.

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a chuté de 2,09 dollars, à 28,94 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE), finissant comme lors des deux précédentes séances sous le niveau du pétrole new-yorkais et s'établissant au plus bas depuis février 2004.
(©AFP / 18 janvier 2016 01h21) http://s.romandie.com/news/nbread.php?news=667599

La croissance chinoise, casse-tête pour les banques centrales

lundi 18 janvier 2016 06h00

 (Rpt sans changement d'une dépêche diffusée dimanche)
* Croissance attendue à 6,8% au T4 contre 6,9% au T3
* Ce serait le chiffre le plus faible depuis la crise financière
* Croissance prévue à 6,9% sur l'ensemble de 2015
* Les risques de déflation inquiètent les banques centrales
PEKIN/FRANCFORT, 17 janvier (Reuters) - Les chiffres du produit intérieur brut (PIB) chinois publiés mardi devraient montrer que la croissance a encore ralenti au quatrième trimestre, à son plus bas niveau depuis la crise financière, ce qui risque d'alimenter les tensions sur les marchés financiers après la purge des deux dernières semaines.
Les inquiétudes sur la santé de la deuxième économie mondiale ont fait plonger les Bourses chinoises et le yuan depuis le début de l'année, bien que les statistiques ne montrent pas de chute brutale de l'activité.
Au quatrième trimestre, la croissance du PIB devrait avoir ralenti à 6,8% par rapport à la même période de 2014, contre 6,9% au troisième trimestre, selon l'estimation moyenne de 50 économistes interrogés par Reuters.
Il s'agirait du rythme d'expansion le plus lent depuis le premier trimestre 2009, quand la croissance chinoise avait brutalement ralenti à 6,2%.
Les estimations des économistes s'échelonnent de 5,3% pour la plus faible à 7,1% pour la plus élevée, mais bon nombre d'investisseurs craignent que le rythme d'activité soit plus faible que ce que les chiffres officiels donnent à voir.
"La faiblesse de la demande tant intérieure qu'extérieure a exacerbé les pressions déflationnistes dans l'économie", écrivent Qu Hongbin et Julia Wang, économistes d'HSBC, dans une note. "En 2016, cette faible demande continuera de peser sur la croissance."
Sur l'ensemble de 2015, la croissance devrait ressortir à 6,9% contre 7,3% l'année précédente, soit son rythme le plus faible depuis 25 ans, indiquait il y a peu un document de travail de la banque centrale.
Le gouvernement vise officiellement une croissance d'"environ 7%" pour 2015 mais sa prévision pourrait descendre à 6,5% en 2016, ce qui serait encore suffisant pour atteindre son objectif d'un doublement de la richesse nationale et du PIB par habitant entre 2010 et 2020.
Ce chiffre de 6,5% correspond également à la moyenne des estimations des économistes, selon une enquête Reuters publiée jeudi..
LA BCE SUR LE QUI-VIVE
Le ralentissement de la croissance plaide en faveur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire après les six baisses de taux déjà annoncées depuis novembre 2014. Il risque aussi de pousser les autorités à amplifier la dépréciation du yuan, ce qui serait une mauvaise nouvelle pour les économies avancées.
Un yuan encore plus faible aura pour effet d'exporter les pressions déflationnistes de la Chine vers les économies développées déjà confrontées à une inflation basse, conséquence entre autres de la chute des cours du pétrole qui résulte en partie de l'affaiblissement de la demande chinoise.
"Le yuan chinois est pris dans un cercle vicieux qui ne peut conduire qu'à une poursuite de sa dépréciation", déclare Nordine Naam, analyste chez Natixis. "Les inquiétudes sur l'ampleur du ralentissement de la croissance chinoise risquent d'accélérer les sorties de capitaux et, partant, d'entraîner une nouvelle dépréciation du yuan, à la quelle la Banque populaire de Chine semble résignée."
Après une dévaluation de près de 3% à la mi-août 2015 qui avait ébranlé les marchés financiers, le yuan a encore perdu plus de 1% de sa valeur sur les deux premières semaines de 2016 sur fond de sorties massives de capitaux.
Le Premier ministre Li Keqiang a déclaré samedi, à l'occasion de l'entrée dans la Chine au capital de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), que le pays n'entendait pas faire baisser sa devise pour stimuler les exportations et qu'il avait les moyens d'assurer la stabilité du yuan, également appelé renminbi.
"La Chine n'a aucune intention de stimuler ses exportations par une dévaluation compétitive de sa monnaie", a-t-il dit en recevant le président de la Berd à Pékin.
Selon la banque ING, les autorités chinoises vont chercher à restreindre les flux de capitaux internationaux et à durcir la réglementation sur les établissements systémiques afin que la banque centrale puisse encore baisser ses taux d'intérêt sans affaiblir davantage la monnaie.
Pour Albert Edwards, stratégiste de la Société générale qui a une réputation de Cassandre sur les marchés, la situation est plus grave : "Les investisseurs commencent à comprendre ce qu'une dévaluation du renminbi signifie pour les marchés. Cela signifie de la déflation et de la récession à l'échelle mondiale."
Les risques en provenance de Chine seront à coup sûr analysés lors de la réunion de rentrée des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), jeudi.
Lors de sa précédente réunion de politique monétaire le 3 décembre, la BCE avait admis que ses prévisions d'inflation étaient peut-être trop optimistes. Elle prévoit pour cette année un taux d'inflation de 1,0% qui monterait en 2017 à 1,6%, contre 0,1% seulement attendu en 2015.
Après avoir réduit l'un de ses taux directeurs en décembre et prolongé d'au moins six mois son programme d'achats de titres sur les marchés, la BCE devrait opter pour le statu quo jeudi mais les commentaires de son président Mario Draghi sur l'environnement économique, le ralentissement chinois et la déroute des marchés seront très attendus par les investisseurs.
La Réserve fédérale américaine réunira à son tour son comité de politique monétaire les 26 et 27 janvier. (Kevin Yao et Shaloo Shrivastava, avec Balazs Koranyi à Francfort, Véronique Tison pour le service français)

 

Pétrole: le retour de l'Iran risque de plomber un peu plus le marché


Londres - Le retour de l'Iran sur le marché pétrolier, à la faveur de la levée des sanctions occidentales pesant sur le pays depuis 2012, risque de compromettre davantage la reprise de cours au plus bas en douze ans, même si les analystes ne s'attendent pas à un choc massif.

L'accord conclu en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, officiellement entré en vigueur samedi, vise à limiter le programme nucléaire controversé de l'Iran, en échange d'une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales frappant le pays, notamment en ce qui concerne ses exportations d'or noir. 

Mais même si les sanctions pesant sur Téhéran seront assouplies progressivement et qu'il lui faudra sans doute du temps pour retrouver pleinement ses capacités de production, le retour des exportations iraniennes de brut n'est guère de bon augure pour un marché qui croule déjà sous l'excès d'offre.

D'autant que l'Iran n'a eu de cesse de répéter ces derniers mois qu'il n'était prêt à faire aucune concession sur ses niveaux de production une fois l'accord sur le nucléaire entré en application, prévoyant d'inonder le marché de quelque 500.000 barils par jour supplémentaires dès les sanctions levées, pour atteindre 1 million de barils d'ici la fin de 2016.

Des prévisions qui, de l'avis de plusieurs analystes, paraissent tout à fait crédibles, alors que le pays, qui pompe actuellement près de 3 millions de barils par jour, en produisait quelque 4 millions avant la mise en place des sanctions occidentales. 

Je pense que l'Iran pourra facilement augmenter sa production de pétrole jusqu'à 500.000 barils par jour au début, mais toute la question est de savoir s'il sera en mesure de vendre sa production additionnelle, a commenté pour l'AFP Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

D'autres observateurs mettaient par ailleurs en avant le mauvais état des installations pétrolières du pays, ajoutant un facteur d'incertitude supplémentaire quant au rythme auquel l'Iran sera en mesure de revenir sur le marché pétrolier. 

L'appareil productif a beaucoup vieilli du fait des sanctions. Il y a un besoin important de le renouveler et, donc, d'attirer les investissements étrangers, a déclaré à l'AFP Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.

Aussi, selon ce dernier, la capacité de l'Iran à exporter davantage dépendra étroitement de son aptitude à attirer les investissements étrangers et à les orienter vers l'industrie pétrolière alors que Téhéran s'est engagé, depuis la signature de l'accord sur le nucléaire, dans une opération de charme à destination des industriels étrangers.

- Pas de 'réaction massive' du marché -

Reste que le marché, même s'il ne connaît pas encore l'ampleur exacte que prendront les exportations iraniennes, les a déjà en grande partie intégrées aux prix du brut, qui ont chuté de plus de 30% en 2015 et de près de 20% supplémentaires depuis le début de l'année, sur fond d'offre excédentaire.

Si l'objectif de l'Iran est atteint, cela ne changera pas fondamentalement la donne du marché pétrolier. Cela aboutira bien sûr à un excès d'offre plus important mais ce ne sera pas un élément décisif dans l'évolution des cours du baril cette année, a observé M. Dembik.

Ainsi, pour les analystes de Commerzbank, même si l'annonce officielle de la mise en place de l'accord sur le nucléaire risque d'exercer une pression à la baisse sur les cours du pétrole à court terme, sur la seule base de l'effet psychologique, le marché y est largement préparé.

D'autant, ont-ils noté, que l'Iran pourrait en réalité se résoudre à une augmentation progressive de sa production pour limiter la pression sur les prix, comme l'a laissé entendre récemment le président de la National Iranian Oil Compagny (NIOC).

Nous n'allons probablement pas assister à une réaction massive du marché, a abondé M. Razaqzada, selon lequel le plein impact du retour de l'Iran pourrait se faire sentir quand les investisseurs sauront quelle quantité de pétrole le pays va effectivement produire et ce que sera la réponse de ses concurrents, notamment au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont Téhéran était le deuxième plus gros producteur avant 2012. 

Est-ce que l'Opep répondra à cette offre supplémentaire en réduisant sa production' J'ai de sérieux doutes à ce sujet, surtout étant donné les tensions croissantes entre l'Iran et l'Arabie saoudite, poids lourd du cartel, a commenté l'analyste.

De fait, la plupart des observateurs estimaient que l'escalade récente des tensions entre Ryad et Téhéran risquait de compromettre davantage les chances de voir les pays membres du cartel s'accorder pour réduire leur production alors que l'Arabie saoudite, qui contribue à hauteur de 10,4 millions de barils par jour (mbj) à l'offre mondiale de brut, est plus déterminée que jamais à ne concéder aucun terrain à son rival.

L'Iran devra vendre son pétrole moins cher afin d'attirer de nouveaux clients et cela pourrait donner le coup d'envoi à une nouvelle guerre des prix avec les autres membres de l'Opep, a conclu M. Razaqzada.



(©AFP / 17 janvier 2016 18h36) http://s.romandie.com/news/nbread.php?news=667564 

Pétrole: une reprise des prix prendra un certain temps


Ryad - Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, a estimé qu'une reprise des cours du brut, en forte baisse depuis l'an dernier, prendra un certain temps mais il s'est voulu optimiste sur l'avenir du marché.

La coopération entre les pays producteurs conduit toujours à la stabilisation du marché, mais cela prendra un certain temps, a déclaré M. Nouaïmi lors d'un entretien avec le président mexicain Enrique Pena Nieto, en visite à Ryad.

L'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, exige la coopération de tous les pays producteurs de pétrole, y compris les producteurs non membres du cartel, dont le Mexique, afin de soutenir les prix sur le marché, qui continuent de plonger en raison d'une surabondance de l'offre.

Cité par l'agence officielle Spa, M. Nouaïmi s'est dit optimiste sur l'avenir pour un retour à la stabilité du marché et une amélioration des prix, estimant que le Mexique et le royaume saoudien pourraient contribuer à réaliser cet objectif.

Au terme d'un entretien entre le président Enrique Pena Nieto et le roi Salmane, le Mexique et l'Arabie saoudite ont signé une série d'accords de coopération, dont un mémorandum d'entente dans le secteur de l'énergie et un accord sur la double imposition, selon l'agence Spa.



(©AFP / 17 janvier 2016 18h31) http://s.romandie.com/news/nbread.php?news=667561 

L'Iran redevient une terre promise pour les entreprises

dimanche 17 janvier 2016 17h50

 (Rpt mastic au dernier § (Daimler))
* L'économie iranienne "libérée de ses chaînes", dit Rohani
* Le pays espère attirer $30-50 mds de capitaux en cinq ans
* Rohani prédit une croissance de 5% dès le prochain exercice
* Le ministère des Transports annonce la commande de 114 Airbus
* Les entreprises prudentes avec le risque de "snap-back"
par Andrew Torchia
DUBAI, 17 janvier (Reuters) - Une méga-commande d'avions Airbus pourrait marquer le retour de l'Iran dans le commerce mondial et l'avènement d'un boom des échanges et des investissements qui remodèlera l'économie du Proche et du Moyen-Orient.
"L'économie iranienne est libérée des chaînes des sanctions, il est temps de construire et de croître", a tweeté samedi le président Hassan Rohani après l'annonce de la levée des sanctions internationales qui frappaient son pays depuis cinq ans en raison du programme nucléaire de Téhéran.
Quelques heures plus tôt, son ministre des Transports Abbas Akhoondi avait déclaré à l'agence de presse Tasnim que l'Iran commanderait 114 avions civils à Airbus, un contrat qui pourrait dépasser les 10 milliards de dollars aux prix catalogue.
L'avionneur européen a dit ne pas avoir encore ouvert de négociations commerciales avec l'Iran et, de fait, les entreprises occidentales souhaitant revenir dans le pays resteront confrontées à d'importants obstacles dans l'immédiat.
Parmi les risques bien identifiés figurent l'endettement élevé des banques iraniennes, un système juridique primitif, la rigidité du marché du travail et la corruption. Nombre d'entreprises étrangères hésiteront aussi à investir en Iran du fait du risque de rétablissement automatique ("snap-back") des sanctions si Téhéran ne respecte pas ses engagements pris lors de l'accord du 14 juillet 2015 sur le nucléaire.
Mais l'annonce sur Airbus vient souligner le potentiel de l'Iran : avec une population de 80 millions d'habitants et une production annuelle de quelque 400 milliards de dollars, c'est le plus important pays à rejoindre le commerce mondial depuis l'éclatement de l'ex-Union soviétique au début des années 1990.
La levée des sanctions permettra au pays d'acheter de nouveau non seulement des avions et des biens d'équipement industriels mais aussi de se fournir en médicaments et en produits de grande consommation.
L'Iran ne manquera pas d'argent pour payer ses importations nouvelles puisque le gouvernement reprend le contrôle de dizaines de milliards de dollars d'actifs à l'étranger qui avaient été gelés dans le cadre des sanctions.
Washington a évoqué plus de 100 milliards de dollars d'actifs débloqués mais la banque centrale iranienne parle plus modestement de 29 milliards de dollars, de quoi couvrir tout de même plusieurs mois d'importations de biens et de services.
L'Iran bénéficiera aussi de l'augmentation de ses exportations de pétrole qu'il peut de nouveau vendre librement sur le marché mondial, même s'il n'en tirera qu'un revenu limité dans un premier temps du fait de la déprime des cours du brut et des efforts nécessaires pour remettre en état ses installations.
Le président Rohani a déclaré dimanche au Parlement que le pays comptait attirer 30 à 50 milliards de dollars d'investissements étrangers dans les cinq prochaines années pour porter sa croissance à 8% alors qu'elle est actuellement autour de zéro. Une telle performance rappellerait les années fastes connues par les "dragons" asiatiques.
"La politique gouvernementale iranienne de l'ère post-sanctions aura pour priorité d'attirer les investissements étrangers, de développer les exportations non pétrolières et d'utiliser au mieux les actifs financiers", a-t-il dit.
Dans une interview télévisée, il a ensuite dit prévoir une croissance de 5% dès le prochain exercice débutant en mars, en promettant aux investisseurs une stabilité économique et politique.
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Graphique sur l'économie iranienne reut.rs/1P8jWNx
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RETROUVER LA CROISSANCE
Beaucoup d'économistes pensent que ces objectifs seront difficiles à atteindre sans réformes du marché du travail et du cadre réglementaire du pays, ce qui risque de prendre des années.
La levée des sanctions devrait néanmoins avoir un effet immédiat sur l'activité. Les analystes estiment qu'un tiers de l'appareil industriel iranien a été mis en sommeil par les sanctions et ils s'attendent à ce qu'il se remette rapidement en marche à mesure que le pays retrouvera ses débouchés à l'export.
Cela ne sera pas sans conséquence sur les équilibres économiques dans le Golfe. Pendant les sanctions, les flux d'investissements se dirigeaient vers les exportateurs arabes de la région, avec en tête l'Arabie saoudite et son produit intérieur brut de 650 milliards de dollars.
Les pétromonarchies du Golfe sont directement impactées par l'effondrement des cours du brut, qu'elles ont pourtant contribué à déclencher en produisant massivement pour défendre leurs parts de marché face à d'autres producteurs aux prix de revient plus élevés comme les Etats-Unis ou la Russie.
L'Iran, qui a une économie plus diversifiée avec par exemple une importante production agricole et une industrie automobile, est moins exposée à la baisse des cours du brut et pourrait donc amorcer un rattrapage avec le rival saoudien, ne serait-ce qu'en retrouvant ses niveaux d'export d'avant les sanctions.
Les échanges commerciaux de la République islamique avec l'Union européenne représentaient ainsi 27,8 milliards d'euros en 2011, avant les sanctions, avant de tomber à 7,6 milliards d'euros en 2014.
Dans la lutte qui va s'engager pour reprendre pied en Iran, les entreprises américaines risquent d'être à la traîne du fait du maintien de sanctions bilatérales antérieures à la crise nucléaire.
Le Trésor américain a fait savoir samedi qu'il permettrait aux filiales étrangères de firmes américaines de commercer avec l'Iran, un filon que les grandes multinationales devraient s'empresser d'utiliser. Mais elles pourraient aussi rester sur leurs gardes, attendant d'une part de connaître la position du prochain président américain sur l'Iran et craignant de l'autre des ennuis de la part d'actionnaires ou de groupes de pression si elles investissent dans ce pays longtemps sur liste noire.
Les autres se pressent au portillon.
Samedi matin, quelques heures avant l'annonce de la levée des sanctions, de hauts responsables de Total et de Shell sont arrivés à Téhéran pour des discussions avec la compagnie pétrolière nationale NIOC et la compagnie de transport de pétrole NITC, a rapporté l'agence de presse Mehr.
Dans l'industrie automobile, PSA Peugeot Citroën, premier constructeur européen en Iran jusqu'aux sanctions, espère y retrouver son rang mais se heurte aux ambitions de son concurrent et compatriote Renault.
L'allemand Daimler a dit la semaine dernière avoir des contacts avec des partenaires iraniens potentiels en vue d'un retour de ses véhicules commerciaux dans le pays. (avec Bozorgmehr Sharafedin à Dubaï, Soyoung Kim à Washington et Edward Taylor à Francfort ; graphique de Gustavo Cabrera Cervantes ; Véronique Tison pour le service français)

 

Wall Street espère un retour aux fondamentaux

dimanche 17 janvier 2016 17h46

par Rodrigo Campos
NEW YORK, 17 janvier (Reuters) - Les dégagements massifs subis par Wall Street sur les deux premières semaines de l'année laissent espérer un scénario de capitulation qui permettrait aux fondamentaux du marché de reprendre le dessus.
La glissade des indices, avec un Standard & Poor's tombé brièvement vendredi à des plus bas de plus d'un an, rappelle l'époque noire de la grande récession de 2008-2009.
Pourtant, la plupart des indicateurs montrent que l'économie américaine est loin d'entrer en récession, selon de nombreux intervenants du marché. La correction du marché et l'ajustement des valorisations permettront de reporter l'attention sur les fondamentaux, à savoir les données économiques et les résultats de sociétés, après des années de dépendance à l'argent facile et à la politique monétaire ultra-accommodante de la Réserve fédérale, disent-ils.
"Je suis paradoxalement soulagé par la baisse du marché qui va nous permettre de revenir à des valorisations plus justes et de repartir de là, en empruntant un chemin tracé par le rythme de l'économie et les résultats des entreprises", affirme Jack Ablin, directeur des investissements chez BMO Private Bank à Chicago.
"Pour moi, cela revient à en finir avec toutes ces années sous influence de la Fed", ajoute-t-il.
Le ralentissement de la croissance chinoise est tenu pour beaucoup responsable de la chute des marchés boursiers et des cours du pétrole, ces derniers à leurs plus bas depuis 12 ans.
L'indice composite de Shanghai a clôturé vendredi à son plus bas niveau depuis décembre 2014, en baisse de plus de 20% par rapport à ses plus hauts de novembre.
"Les effets du ralentissement chinois se concentrent surtout sur le pétrole brut et il y a des informations selon lesquelles des fonds spéculatifs de matières premières sont confrontés à des appels de marge de plus en plus élevés à mesure que les cours du brut baissent", rapporte Gail Dudack, fondatrice de Dudack Research Group à New York, dans une note à ses clients vendredi.
"Comment souvent dans ces cas de dénouement de marges, les ventes se portent sur les marchés actions car les actions sont les actifs les plus liquides dans les portefeuilles. Cela explique que les mouvements (du S&P-500) se soient alignés sur ceux du pétrole brut ces dernières semaines."
La séance de vendredi a pris des allures de capitulation avec 944 valeurs du New York Stock Exchange qui ont touché des plus bas d'un an. Ce n'est que la quatrième fois depuis la fin 2008 que ce nombre dépasse les 900.
De même, vendredi marquait la septième séance consécutive qui voyait plus de 500 valeurs du NYSE à leur plus bas niveau depuis un an, une série qui ne s'était plus produite depuis octobre 2008, dans la foulée de la faillite de Lehman Brothers.
Les grands indices de Wall Street ont baissé vendredi pour la troisième semaine consécutive et le S&P a clôturé à son plus bas niveau depuis la fin août, le Nasdaq Composite étant pour sa part à son point bas depuis octobre 2014.
Depuis le 1er janvier, le Dow Jones a perdu 8,25%, le S&P 8,01% et le composite du Nasdaq 10,36%.
STATISTIQUES CHINOISES AU MENU
Fermés lundi pour le Martin Luther King Day, les marchés américains rouvriront mardi en prenant connaissance de nouvelles statistiques en provenance de Chine : la production industrielle, les ventes au détail et surtout la croissance du quatrième trimestre, attendue à 6,8% contre 6,9% au troisième trimestre.
"De bons chiffres pourraient atténuer les inquiétudes qu'on peut avoir", dit Brian Jacobsen, stratège chez Wells Fargo Funds Management à Menomonee Falls dans le Wisconsin.
Des chiffres rassurants sur l'inflation aux Etats-Unis et un retour à la croissance manufacturière encourageraient aussi les investisseurs à revenir vers les actions, ajoute-t-il.
"Cela en plus de bons résultats de sociétés, bien entendu."
Les prix à la consommation de décembre seront publiés mercredi et la Fed de Philadelphie publiera jeudi son indice d'activité industrielle.
Parmi les principaux groupes qui publieront leurs comptes figurent les banques Morgan Stanley et Bank of America mardi, suivis le lendemain de Goldman Sachs. Aux technologiques, on suivra IBM mardi soir tandis que les résultats de Starbucks jeudi donneront des indications sur les tendances de consommation. General Electric lancera vendredi les publications des grands groupes industriels. (avec les contributions de Dion Rabouin et Chuck Mikolajczak, Véronique Tison pour le service français)

 

L'Allemagne espère doubler ses exportations vers l'Iran

dimanche 17 janvier 2016 15h23

BERLIN (Reuters) - L'industrie allemande espère une reprise rapide de ses exportations vers l'Iran après la levée des sanctions internationales contre Téhéran et le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel a dès dimanche annoncé qu'il serait sur place au début mai pour hâter le processus.
La levée des sanctions annoncée samedi met fin à des années d'isolement économique de la République islamique, qui a accepté en échange de réduire son programme nucléaire.
"Cela est arrivé plus vite que prévu", a dit Reinhold Festge, le patron de la fédération industrielle VDMA, en ajoutant que c'était au tour des entreprises et des banques de saisir les opportunités créées par la diplomatie.
L'Allemagne a longtemps été le premier partenaire commercial de l'Iran mais a dû laisser la place à des concurrents chinois, coréens et moyen-orientaux durant la période des sanctions.
La Fédération allemande des Chambres de commerce et d'industrie (DIHK) estime que les exportations vers l'Iran devraient doubler à cinq milliards d'euros dans les prochaines années, puis atteindre le double de ce montant à long terme, ce qui permettra de compenser le ralentissement de la demande en provenance de Chine, de Russie et d'autres pays émergents.
"Les entreprises allemandes ont perdu beaucoup de parts de marché en Iran. Il nous faut raviver les liens entre les deux pays le plus rapidement possible", a déclaré le président de la DIHK, Volker Treier.
Sigmar Gabriel, qui avait emmené en juillet une première délégation gouvernementale allemande à Téhéran depuis 13 ans, sera de retour dans la capitale iranienne début mai pour co-présider une conférence économique avec son homologue iranien Ali Tayyebnia.
La levée des sanctions "nous donne l'opportunité d'ouvrir un nouveau chapitre dans les relations commerciales entre l'Allemagne et l'Iran", s'est félicité le ministre dimanche.
La fédération VDMA compte ouvrir un bureau à Téhéran au premier semestre 2016 pour aider l'industrie de la construction mécanique à trouver des débouchés dans le pays.
Téhéran a déjà annoncé son intention d'acheter 114 avions Airbus, d'une valeur de plus de 10 milliards de dollars (9,2 milliards d'euros) aux prix catalogue.
La semaine dernière, Siemens a signé des accords pour moderniser les infrastructures ferroviaires de l'Iran tandis que Daimler a annoncé un projet de retour dans le pays de sa division de véhicules commerciaux.
Les exportations allemandes en Iran avaient atteint l'équivalent de 4,7 milliards d'euros en 2010 mais, depuis, ce chiffre a été divisé par plus de deux en raison des sanctions internationales décidées contre la République islamique.
(Michael Nienaber, Véronique Tison pour le service français)

 

Nouvelle donne pour le pétrole avec le retour de l'Iran

dimanche 17 janvier 2016 17h13

NEW YORK/SINGAPOUR/LONDRES(Reuters) - Le retour du pétrole iranien sur le marché mondial devrait en toute logique faire encore descendre les cours sous la barre des 30 dollars le baril lundi, mais la nouvelle a été tellement anticipée que la réaction pourrait être somme toute limitée, disent des intervenants du marché.
Les sanctions internationales avaient réduit les exportations iraniennes de brut à un filet d'environ un million de barils par jour (bpj), soit deux millions de moins que leurs pics de 2011 avant la crise nucléaire.
Les signaux donnant à penser que les sanctions seraient levées plus tôt que prévu ont contribué à la chute des cours depuis le début de l'année. Le Brent de mer du Nord a perdu 24% depuis le 1er janvier, sa plus forte baisse depuis la crise financière de 2008.
L'Iran entend augmenter ses exportations d'environ un million de bpj dans l'année qui vient et la plupart des analystes prévoient une hausse de 200.000 à 500.000 bpj dès les six premiers mois suivant la levée des sanctions.
"L'Iran est maintenant libre de vendre autant de pétrole qu'il veut à qui il veut et au prix qu'il pourra obtenir", dit Richard Nephew, professeur à l'Université de Columbia et spécialiste des politiques énergétiques mondiales.
Pour autant, la plupart des analystes n'attendent pas de réaction démesurée à la réouverture des marchés dimanche à 23h00 GMT, d'autant que la journée de lundi sera fériée aux Etats-Unis avec le Martin Luther King Day.
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a chuté de près de 6% vendredi à 29,42 dollars, sa première clôture sous les 30 dollars depuis 2003.
"La levée des sanctions contre l'Iran était attendue depuis longtemps et, pour moi, elle est intégrée dans les cours. Il y aura peut-être une petite réaction épidermique à l'ouverture du marché mais je doute qu'il y ait un effet plus durable", déclare Amrita Sen, du cabinet de conseil Energy Aspects.
Certains traders anticipent même un rebond, le marché "achetant le fait" après avoir vendu la nouvelle, surtout si les opérateurs baissiers décident de prendre leur profit. Les positions courtes de gros fonds ont plus que doublé sur les futures à New York avec 200.000 contrats depuis la mi-octobre, quand le baril de brut valait près de 50 dollars.
"On pourrait rebondir de deux, trois ou quatre dollars pour revenir vers les 35 dollars", disait vendredi Phillip Streible, stratégiste chez RJO Futures à Chicago, alors qu'allaient bon train les spéculations sur une annonce pendant le week-end.
Il reste que les causes profondes de la déprime des cours restent plus présentes que jamais. L'économiste spécialiste du pétrole Philip K. Verleger en énumère cinq : le ralentissement de la croissance mondiale ; la résistance de l'industrie américaine du schiste ; les capacités de stockage disponibles en dernier recours ; la surabondance de l'offre mondiale de pétrole avec un excédent estimé à un million de bpj et, enfin, le temps doux de cet hiver qui a limité l'utilisation de chauffage.
"Toutes ces pressions baissières seront encore là lundi", dit-il. "Sur le marché réel, les prix resteront orientés à la baisse quoi qu'il arrive sur le marché des futures à New York."
(Jonathan Leff à New York, Henning Gloystein à Singapour et Dmitry Zhdannikov à Londres, Véronique Tison pour le service français)

 

L'Iran veut acheter 114 Airbus une fois les sanctions levées

samedi 16 janvier 2016 18h17

DUBAI (Reuters) - L'Iran a décidé d'acheter 114 avions civils à Airbus, a annoncé samedi le ministre iranien des Transports, en prévision de la levée des sanctions internationales contre la République islamique.
"Nous avons pris la première mesure en décidant avec Airbus d'acheter 114 avions", a déclaré Abbas Akhoondi, cité par l'agence de presse Tasnim.
Le président iranien Hassan Rohani avait évoqué la possibilité d'achat d'Airbus en novembre dernier avant sa visite en France.
Airbus a dit qu'il ne s'engagerait pas dans des discussions commerciales avec l'Iran avant la levée des sanctions, qui doit être officiellement annoncée dans la journée à l'issue d'une réunion à Vienne.
"Bien que l'Iran ait clairement besoin de nouveaux appareils, nous devons nous conformer strictement au droit et, jusqu'à ce que toutes les mesures concernant l'embargo soient levées, aucune discussion commerciale ne peut avoir lieu", a déclaré un porte-parole d'Airbus.
(Sam Wilkin; Danielle Rouquié pour le service français)

Diesel-Renault auditionné lundi par la commission Royal-Presse

samedi 16 janvier 2016 19h35

PARIS, 16 janvier (Reuters) - Renault sera auditionné lundi par la commission Royal pour s'expliquer sur les anomalies constatées durant les premiers tests d'émissions mis en place par la ministre de l'Ecologie dans le sillage du scandale Volkswagen, rapportent samedi les Echos.
Selon le journal, les dirigeants de Renault devront notamment répondre aux questions soulevées par les résultats des essais sur le petit crossover urbain Captur.
Denis Baupin, vice-président écologiste de l'Assemblée nationale et membre de la commission, avait fait état vendredi d'un dépassement des émissions de dioxyde d'azote (NOx) allant jusqu'à cinq fois la limite fixée pour l'homologation du véhicule.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de Renault ou du ministère de l'Ecologie.
Renault a essuyé jeudi un coup de tabac à la nouvelle de perquisitions de la Direction de la concurrence sur trois de ses sites, une enquête qui ne dénote aucune fraude sur ses émissions polluantes, selon la ministre de l'Ecologie, mais a fait perdre à son titre de Bourse jusqu'à près de 23% en séance.
Depuis l'automne dernier, l'UTAC, l'organisme de certification national, a testé 22 véhicules de différentes marques. D'ici quelques mois, une centaine de véhicules doivent au total être testés.
Parallèlement aux essais pilotés par la commission Royal, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a ouvert une enquête sur la manipulation des émissions polluantes de Volkswagen. Bercy avait indiqué fin septembre que l'enquête de la DGCCRF serait élargie dans un deuxième temps à tous les constructeurs commercialisant des véhicules dans l'Hexagone. (Gilles Guillaume, édité par Myriam Rivet)

 

La croissance chinoise de l'ordre de 7% en 2015, dit Li Keqiang

samedi 16 janvier 2016 11h39

PEKIN (Reuters) - L'économie chinoise a connu en 2015 une croissance de l'ordre de 7%, a déclaré samedi le Premier ministre, Li Keqiang, précisant que le PIB de la deuxième puissance économique mondiale avait dépassé les 10.000 milliards de dollars.
Le secteur des services, a-t-il ajouté, représente la moitié du PIB chinois.
Li Keqiang a parallèlement annoncé que l'emploi avait progressé plus rapidement que prévu: la Chine compte désormais une population active de 900 millions de personnes, dont 150 millions considérés comme personnes qualifiées.
Les statistiques officielles sur la progression du PIB au quatrième trimestre et sur l'ensemble de l'année 2015 seront publiées mardi prochain. Les économistes interrogés par Reuters prévoient une croissance de 6,9%, soit le rythme le plus bas depuis un quart de siècle (en 2014, le PIB chinois a crû de 7,3%).
Le Premier ministre, qui s'exprimait lors de l'inauguration de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB) à Pékin, a précisé que la consommation avait contribué l'année dernière à hauteur de près de 60% à la croissance de l'économie chinoise.
(Sue-Lin Wong; Henri-Pierre André pour le service français)

 

Wall Street finit en baisse avec le pétrole et Intel

vendredi 15 janvier 2016 23h20

par Noel Randewich
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fortement baissé vendredi avant de fermer pour trois jours, retombant à des plus bas depuis août dernier dans un climat de forte volatilité en raison de la poursuite de la chute des cours du pétrole et d'une série d'indicateurs économiques décevants.
Les résultats d'entreprises, qui débutent à peine, ont renforcé le pessimisme ambiant, en premier lieu ceux d'Intel, qui a entraîné l'ensemble du secteur technologique, composante essentielle du Nasdaq.
Wall Street a néanmoins limité ses pertes en deuxième partie de séance, alors que le Dow Jones a un temps perdu plus de 500 points et que le S&P-500 a touché un plus bas depuis octobre 2014.
Avant un week-end prolongé, Wall Street étant fermée lundi, jour férié aux Etats-Unis en hommage à Martin Luther King, l'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a finalement abandonné 2,39% (390,97 points) à 15.988,08.
Le Standard & Poor's 500, principale référence de nombreux gérants, a cédé 41,55 points (-2,16%) à 1.880,29, plus bas de clôture depuis le 25 août, et le Nasdaq Composite a reculé de 126,59 points (-2,74%) à 4.488,42.
Sur la semaine, le Dow et le S&P-500 sont en baisse de 2,2% et le Nasdaq de 3,3%.
La saignée a été générale vendredi puisque l'indice Russell 2000 des petites capitalisations a perdu jusqu'à 3,5%, sombrant à des niveaux plus atteints depuis juillet 2013.
Avec un Brent passé provisoirement sous les 29 dollars le baril et un brut léger américain à peine plus haut, les cours du pétrole sont désormais en recul de plus de 20% depuis le début de l'année, soit la baisse la plus prononcée en deux semaines depuis la crise financière de 2008, le déséquilibre entre l'offre et la demande paraissant s'aggraver sans cesse.
Plusieurs indicateurs publiés vendredi sont en outre venus accréditer le scénario d'un ralentissement marqué de la croissance aux Etats-Unis au quatrième trimestre.
Les ventes au détail ont ainsi reculé au mois de décembre; la production industrielle a baissé de 0,4% le mois dernier; et les stocks des entreprises ont diminué de 0,2% en novembre.
"Quand nous avons commencé l'année, nous étions au carrefour de l'inquiétude et de l'optimisme et clairement, nous nous sommes assez rapidement engagés dans la voie de l'inquiétude", dit Dan Farley, responsable de la stratégie d'investissement régional chez US Bank Wealth Management à Minneapolis.
COUVERTURES DE POSITIONS
L'indice CBOE de la volatilité, qualifié d'indice de la peur à Wall Street, a bondi de près de 30% pour atteindre un pic depuis septembre dernier, à 30,95, avant de revenir à 27,02 (+12,82%), alors que les investisseurs ne cessent d'ajuster leurs convertures de positions dans un marché baissier.
Tous les indices sectoriels du S&P-500 ont fini nettement dans le rouge.
Les valeurs de l'énergie (-2,87%) ont logiquement souffert et les compagnies Williams Companies, CONSOL Energy et Marathon Oil ont toutes plongé de plus de 10%, soit les trois plus fortes baisses du S&P-500.
Le secteur le plus pénalisé a néanmoins été celui des valeurs technologiques (-3,15%) avec le plongeon de 9,1% du titre Intel à 29,76 dollars.
Le numéro un mondial des semi-conducteurs a publié jeudi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes mais la croissance de son activité très rentable de centres de données a ralenti.
Microsoft a aussi pesé sur le secteur. L'action du géant des logiciels a reculé de 3,99% à 50,99 dollars, poursuivant ainsi son repli avoir atteint le 29 décembre un pic de 15 ans à 56,85 dollars.
Le secteur financier (-2,36%) a également été malmené.
L'action Citigroup s'est effondrée de 6,41% à 42,47 dollars malgré un bénéfice trimestriel en forte hausse sur un an. La stratégie définie par Michael Corbat peine toujours à convaincre les investisseurs, qui craignent de voir les résultats souffrir du ralentissement de la croissance des marchés émergents, sur lesquels Citigroup est plus présente que les autres grandes banques américaines.
Le numéro un du crédit immobilier aux particuliers aux Etats-Unis, Wells Fargo, avec une baisse de 0,8% de son bénéfice net trimestriel, et le premier gestionnaire d'actifs au monde, BlackRock, avec un résultat inférieur aux attentes, ont été sanctionnés en Bourse avec des reculs de 3,59% et 4,33% respectivement.
Le climat d'aversion au risque profite aux valeurs refuges telles que les bons du Trésor américain dont le rendement à 10 ans est brièvement passé sous 2% pour la première fois depuis octobre avant de remonter à 2,0347%.
Le dollar a en revanche faibli aussi bien face à l'euro, à 1,0910 dollar, qu'au yen, à 117,04 yens.
(Bertrand Boucey pour le service français)

Serge Poznanski

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