Sous la direction de son nouveau patron, M. Tidjane Thiam, Crédit Suisse à l’instar du secteur, a publié des résultats trimestriels décevants, largement en-dessous des attentes du marché.
Les deux principaux piliers du Crédit Suisse, la banque privée et la banque d’investissement, ont subi une contraction sévère des revenus et de la rentabilité. La banque d’investissement a même affiché une perte lors de l’exercice.
Le recul des volumes de transactions, notamment dans le marché obligataire, de la masse sous gestion et de la rentabilité a lourdement pesé sur les résultats du groupe.
Le recul des volumes de transactions, notamment dans le marché obligataire, de la masse sous gestion et de la rentabilité a lourdement pesé sur les résultats du groupe.
Au vue de l’environnement financier et régulateur et de l’ampleur des mesures à prendre pour remettre le Crédit Suisse sur de bons rails, l’amélioration ne peut se faire à court terme et la banque risque d’encore décevoir sur les deux prochains trimestres.
Ceci étant dit, nous avons été impressionnés par la qualité et l’ampleur de la restructuration annoncée par son CEO lors de la conférence à Londres. M. Thiam a présenté une stratégie intelligente, claire et créative de valeur pour le groupe. Sa stratégie se développe sur 3 axes avec une forte emphase géographique.
En Suisse, le groupe veut en développer son modèle de banque universelle sur tous les métiers et segments de marché. Une IPO partielle de cette entité est prévue pour fin 2017.
En Asie et dans les autres pays émergents, la banque veut faire croître la gestion de fortune privée, tout en offrant des prestations ciblées de banque d’investissement.
Dans la banque d’investissement, M. Thiam veut réallouer le capital de manière plus optimale en fonction du niveau de capital nécessaire, de la profitabilité et des besoins de la banque privée.
Pour chacune des trois entités, il a fixé des objectifs ambitieux, mais réalisables.
Pour 2018, le CS veut atteindre des revenus de CHF 29 md (CHF 22.2 md 2015E) avec un bénéfice avant impôt de CHF 7 md (CHF 5.2 md 2015E). Pour atteindre ces objectifs tout en respectant la nouvelle régulation, le groupe doit augmenter son capital, le réallouer de manière efficiente, en le réduisant dans la banque d’investissement et en le redéployant dans la banque privée, et réduire ses coûts opérationnels (CHF 2 md net).
Après son succès à la tête de Prudential, M. Thiam fait face à un nouveau défi: il doit renforcer les fonds propres et les ratios de couverture tout en augmentant la fiabilité et la rentabilité des résultats. Seule une réallocation optimale et dynamique des capitaux sur les segments à haute profitabilité et en croissance, combinée à un strict contrôle des coûts, lui permettra d’atteindre ces objectifs et créer de la valeur pour le groupe.
Au vue de son track record et de sa présentation, nous donnons pour l’instant Crédit à M.Thiam.
Marc Vifian
Responsable de la recherche suisse et européenne Banque Morval
Marc Vifian
Responsable de la recherche suisse et européenne Banque Morval
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