(DailyFX.fr) – La régularité dans le trading, comment l’obtenir ?
La régularité est la clé dans le trading profitable à long terme et c’est ce qui est le plus difficile à atteindre. C’est même, à mon avis, l’objectif ultime du trader, réussir à gagner de manière régulière sans maximum Drawndown trop important et surtout avoir la capacité de supporter les différentes phases du marché (marchés haussiers, baissiers ou stagnants).
Beaucoup de jeunes traders pensent être bons car ils ont gagné beaucoup d’argent ces dernières années. Depuis octobre novembre 2011 soit quatre ans, les marchés n’ont fait que monter, le Dax 30 et passer ainsi de 5000 points à plus de 12 400 points quasiment en ligne droite. Ces quatre dernières années, nous n’avons connu quasiment qu’un seul type de marché, le marché haussier. Mais pour savoir si on est un trader qui a des chances de durer, il ne faut pas rendre les bénéfices des quatre dernières années de hausse lorsque les marchés vont commencer à baisser. Il faut bien avoir cela à l’esprit, tout est provisoire en bourse, ses réussites comme ses échecs, tout peut changer du jour au lendemain. Nous avons bien entendu nous préférence, généralement nous avons un biais psychologique plus ou moins marqué, nous sommes plutôt acheteur ou vendeur dans l’âme. Personnellement, je gagne généralement plus d’argent dans un marché haussier, je ne suis pas assez agressif dans un marché baissier et lorsque le marché stagne pendant plusieurs semaines ou mois dans un range étroit comme cela arrive parfois, j’ai du mal à sortir des plus-values régulières, j’essaie alors de vendre du temps via les options mais c’est un pis-aller en attendant mieux.
Comment améliorer sa régularité dans le trading ?
Je n’ai absolument pas de solution miracle à vous proposer, chaque trader est unique et chaque trader devrait développer sa façon de trader personnelle adaptée à son profil psychologique, à ses capitaux… c’est pour cela que je prône un trading sur-mesure et non du prêt-à-porter, si vous voulez gagner de l’argent n’imiter pas les autres, nous ne sommes pas des clones, essayer de trouver votre méthode personnelle qui ne sera pas dans un livre écrit par un autre trader qui n’a pas la même psychologie que vous, la même appétence au risque, les mêmes réactions, les mêmes capitaux, les mêmes rêves… je ne peux donc que vous donnez ce qui a fonctionné pour moi, n’y voyez surtout pas un mode d’emploi, mais peut-être une piste que vous devez défricher vous-même
Repérer ses points faibles
Pendant plus de 10 ans, j’ai tradé énormément et le bilan que j’ai dû faire était cruel et amer : j’avais perdu 150 000 € ce qui était à l’époque une somme considérable pour moi, je gagnais en tant que fonctionnaire 2000 € par mois maximum. Je me suis donc retrouvé un moment fasse à un choix : soit j’arrêtais définitivement de trader, je n’étais pas fait pour cela, j’étais une buse dans ce domaine soit je devais tout reprendre à zéro, tout recommencer et essayer de tirer des leçons.
J’ai donc repris l’ensemble de mes plus grosses pertes et j’ai essayé de comprendre en reprenant les graphiques de l’époque pourquoi et comment j’avais réalisé cette perte ? J’ai pu ainsi voir mes faiblesses principales : le trade d’ennui dont nous avons parlé hier, l’utilisation de levier trop fort pour tenter de me refaire et surtout une évidence m’est apparue : 90 % de mes plus grosses pertes ont été un moment dans le vert. Cela m’a alors fait énormément réfléchir j’ai pu voir que si ses positions gagnantes avaient eu un stop profit sur zéro, je passais de -150 000 € à + 60 000 € de gains. Lorsqu’une position avait été gagnante et qu’elle passait dans le rouge, j’avais tendance à la conserver pour vouloir la revendre avec un bénéfice que je n’avais pas pris quelques heures ou jours avant…
Trouver des solutions face à ses faiblesses
De fil en aiguille, je suis donc passé progressivement de l’abandon du swing trading au Day trading puis au profit du scalping qui me convient mieux car je prends mes bénéfices et mes pertes rapidement. J’ai donc totalement changé ma façon de trader pour trouver la solution qui correspondait le mieux à ma psychologie mais aussi à mes failles, mes faiblesses. Par exemple, je suis d’une nature anxieuse, et avoir une position de swing trading me faisait passer de très mauvaise nuit, je me réveillais pour aller voir les cours des marchés asiatiques, je me pourrissais mes week-ends à convergé sur ma position… j’évite donc, sauf exception, de faire du swing trading pour préserver la qualité de minuit.
J’ai ainsi pu constater aussi sur 10 ans que je n’étais pas le trader brillant que je le pensais sur le Nasdaq, c’est sur cet indice que j’ai perdu le plus d’argent alors que je m’y sentais le plus à l’aise. Parfois, on ne veut pas voir les choses. Par contre, j’avais d’excellents résultats sur le Dow Jones 30, un indice qui ne me passionne pas du tout… avec ses 10 années de recul, j’ai ainsi dû répudier le Nasdaq 100 et me mettre en ménage plus régulièrement avec le Dow Jones 30, non pas par amour mais par efficacité.
Une autre de mes faiblesses est que je suis absolument passionné par le trading, c’est ce qui me procure le plus de plaisir dans une journée, il m’arrivait de trader les marchés européens, américains et asiatiques près de 18 heures par jour, cinq jours sur sept. Mais je suis là aussi pour être efficace et je sais que je dois me canaliser, me limiter dans mon trading sinon il devient toute ma vie, il fait le vide autour de moi et mes résultats sont dégradés par la fatigue. Donc depuis quelques mois, je me force à ne trader que le matin de huit heures à 13h30 au maximum avec un objectif en points à atteindre. Il n’est pas à attendre coûte que coûte, il est là pour me signaler que je peux arrêter ma journée, envisager de vivre d’autres choses car mon quotidien est assuré. J’essaie donc de trader pour vivre et non plus vivre pour trader. C’est bien entendu très frustrant, mais petit à petit, j’y arrive.
Pour améliorer sa régularité dans le trading l’idée est de faire un bilan honnête de la situation, se regarder vraiment dans la glace, ne pas fuir, accepter que l’on ne sera jamais parfait mais que l’on peut atténuer les conséquences de ses faiblesses voire en faire quelque chose de positif dans son trading. C’est un bilan souvent douloureux mais nécessaire et qui peut réserver des surprises positives aussi.
Benoist Rousseau
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