Les séparatistes prendraient le contrôle du parlement de Catalogne
par Julien Toyer
BARCELONE, 27 septembre (Reuters) - Les partis favorables à l'indépendance de la Catalogne, majoritaires en sièges, vont prendre le contrôle du parlement régional à l'issue des élections de dimanche, selon un sondage effectué à la sortie des bureaux de vote.
La liste "Junts pel Si" (Ensemble pour le oui") obtiendrait entre 63 et 66 sièges sur les 135 de l'assemblée et le parti de gauche CUP, également sécessionniste, entre 11 et 13 sièges, selon le sondage diffusé par la chaîne TV3.
Majoritaires en sièges, "Junts pel Si" et CUP manqueraient cependant de justesse la majorité en voix, avec à eux deux 49,8% des suffrages.
La participation a été particulièrement élevée -- à 18h00 locales (16h00 GMT), deux heures avant la fermeture des bureaux de vote, elle s'élevait déjà à 63%, soit sept points de plus que lors des dernières élections régionales en 2012.
Les séparatistes visaient la majorité des sièges au parlement catalan afin d'engager la riche région du nord-est de l'Espagne sur la voie de l'indépendance, malgré la ferme opposition du gouvernement central de Madrid.
Ils espèrent parvenir à l'indépendance d'ici dix-huit mois.
Les cinq millions et demi d'électeurs catalans étaient appelés à élire les 135 membres du parlement régional pour les quatre prochaines années et les séparatistes avaient donné à cette élection une allure de référendum sur la sécession.
"Nous voulons décider de notre avenir et nous voulons être écoutés", a déclaré Montse Casamitjana, une institutrice barcelonaise, en se rendant au bureau de vote pour ce qu'elle qualifie de "moment de vérité" pour la Catalogne.
L'indépendance formelle de la Catalogne reste toutefois bien théorique dans l'esprit de nombreux Catalans, montrent les études d'opinion. Seuls 20% des électeurs pensent que le mouvement séparatiste obtiendra gain de cause, selon un sondage publié par le quotidien barcelonais La Vanguardia.
RÉFORME FISCALE
Une autre étude, publiée par le Centre d'Estudis d'Opinio, un institut appuyé par le gouvernement régional, montre que le sujet n'est que la quatrième préoccupation des Catalans, derrière le chômage, le mécontentement politique et la situation économique.
Le résultat du vote de dimanche pourrait peser sur les prochaines élections législatives générales, programmées en décembre.
Les principaux partis nationaux ont tous cherché à engranger des voix dans la deuxième province la plus peuplée du pays, se disant prêts à discuter de réformes pour offrir à la Catalogne un régime fiscal plus favorable et augmenter les dépenses d'infrastructures en faveur de la région.
Le résultat des élections générales de décembre pourrait également se traduire par une révision constitutionnelle reconnaissant à la Catalogne le statut de nation au sein du royaume espagnol.
Ces discours tempérés montrent qu'en dépit des déclarations des responsables politiques, les électeurs catalans pensent que l'aspiration indépendantiste est davantage un instrument destiné à obtenir davantage de concessions de la part du pouvoir central qu'un objectif à atteindre à tout prix.
Le chef de l'exécutif catalan, Artur Mas, a déclaré cette semaine que la sécession reste un but, en dépit de l'opposition farouche du président du gouvernement espagnol,Mariano Rajoy, qui propose plutôt un dialogue économique et politique approfondi avec la région.
Pour les séparatistes, la Catalogne, qui pèse 1/5e du PIB espagnol et attire des millions de touristes chaque année, serait plus compétitive si elle devenait indépendante.
Ses recettes fiscales, dont une partie est redistribuée par Madrid vers des régions plus pauvres par le pouvoir central, augmenteraient de 12 milliards d'euros en cas de sécession, disent les indépendantistes.
Mais selon l'ancien ministre des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo, près de 700.000 emplois seraient détruits en cas d'indépendance et le taux de chômage s'envolerait pour atteindre 37%. (Avec Elena Gyldenkerne; Jean-Stéphane Brosse, Tangi Salaün, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)
BARCELONE, 27 septembre (Reuters) - Les partis favorables à l'indépendance de la Catalogne, majoritaires en sièges, vont prendre le contrôle du parlement régional à l'issue des élections de dimanche, selon un sondage effectué à la sortie des bureaux de vote.
La liste "Junts pel Si" (Ensemble pour le oui") obtiendrait entre 63 et 66 sièges sur les 135 de l'assemblée et le parti de gauche CUP, également sécessionniste, entre 11 et 13 sièges, selon le sondage diffusé par la chaîne TV3.
Majoritaires en sièges, "Junts pel Si" et CUP manqueraient cependant de justesse la majorité en voix, avec à eux deux 49,8% des suffrages.
La participation a été particulièrement élevée -- à 18h00 locales (16h00 GMT), deux heures avant la fermeture des bureaux de vote, elle s'élevait déjà à 63%, soit sept points de plus que lors des dernières élections régionales en 2012.
Les séparatistes visaient la majorité des sièges au parlement catalan afin d'engager la riche région du nord-est de l'Espagne sur la voie de l'indépendance, malgré la ferme opposition du gouvernement central de Madrid.
Ils espèrent parvenir à l'indépendance d'ici dix-huit mois.
Les cinq millions et demi d'électeurs catalans étaient appelés à élire les 135 membres du parlement régional pour les quatre prochaines années et les séparatistes avaient donné à cette élection une allure de référendum sur la sécession.
"Nous voulons décider de notre avenir et nous voulons être écoutés", a déclaré Montse Casamitjana, une institutrice barcelonaise, en se rendant au bureau de vote pour ce qu'elle qualifie de "moment de vérité" pour la Catalogne.
L'indépendance formelle de la Catalogne reste toutefois bien théorique dans l'esprit de nombreux Catalans, montrent les études d'opinion. Seuls 20% des électeurs pensent que le mouvement séparatiste obtiendra gain de cause, selon un sondage publié par le quotidien barcelonais La Vanguardia.
RÉFORME FISCALE
Une autre étude, publiée par le Centre d'Estudis d'Opinio, un institut appuyé par le gouvernement régional, montre que le sujet n'est que la quatrième préoccupation des Catalans, derrière le chômage, le mécontentement politique et la situation économique.
Le résultat du vote de dimanche pourrait peser sur les prochaines élections législatives générales, programmées en décembre.
Les principaux partis nationaux ont tous cherché à engranger des voix dans la deuxième province la plus peuplée du pays, se disant prêts à discuter de réformes pour offrir à la Catalogne un régime fiscal plus favorable et augmenter les dépenses d'infrastructures en faveur de la région.
Le résultat des élections générales de décembre pourrait également se traduire par une révision constitutionnelle reconnaissant à la Catalogne le statut de nation au sein du royaume espagnol.
Ces discours tempérés montrent qu'en dépit des déclarations des responsables politiques, les électeurs catalans pensent que l'aspiration indépendantiste est davantage un instrument destiné à obtenir davantage de concessions de la part du pouvoir central qu'un objectif à atteindre à tout prix.
Le chef de l'exécutif catalan, Artur Mas, a déclaré cette semaine que la sécession reste un but, en dépit de l'opposition farouche du président du gouvernement espagnol,Mariano Rajoy, qui propose plutôt un dialogue économique et politique approfondi avec la région.
Pour les séparatistes, la Catalogne, qui pèse 1/5e du PIB espagnol et attire des millions de touristes chaque année, serait plus compétitive si elle devenait indépendante.
Ses recettes fiscales, dont une partie est redistribuée par Madrid vers des régions plus pauvres par le pouvoir central, augmenteraient de 12 milliards d'euros en cas de sécession, disent les indépendantistes.
Mais selon l'ancien ministre des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo, près de 700.000 emplois seraient détruits en cas d'indépendance et le taux de chômage s'envolerait pour atteindre 37%. (Avec Elena Gyldenkerne; Jean-Stéphane Brosse, Tangi Salaün, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)
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