Bienvenue dans le PIRE jour de l’année

Alors, la semaine passée, c’était la pire semaine de l’année, mais en ce mercredi 30 septembre 2015, on a beaucoup mieux, nous sommes (statistiquement) le pire jour de l’année pour les investisseurs.

Après avoir fait de savants calculs, on s’est rendu compte que, depuis 1945, ce jour de l’année n’a été que 38% du temps en terrain positif.

Vous vous demandez certainement pourquoi je vous dit ça. Eh bien je vous en parle simplement parce que c’est en première page de l’un des sites de finance les plus lus au monde. Ce qui fait que l’on va forcément en parler. Ce qui est une bonne chose, parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à raconter, la journée d’hier ayant été passablement ennuyeuse. Ce qui est d’ailleurs assez étrange après la journée de folie de la veille. C’était un peu comme si nous avions besoin de faire une pause, de se calmer un peu après s’être fait balader dans tous les sens pour entamer la semaine.

Pour conclure le sujet du pire jour de l’année, je vais donc simplement ajouter que, sachant que dans une journée habituelle nous savons qu’il y a plus ou moins une chance sur deux que ça baisse, avec cette statistique, nous savons que nous avons 6 chances sur 10 que ça baisse. Ça ne devrait pas changer grand-chose à notre état de stress, surtout que l’on a récemment intégré qu’en ce moment on baisse 4 jours sur 5 dans une semaine normale et que le 5ème jour, on ne fait rien. Ce qui est plus inquiétant d’ailleurs, puisque, justement, hier nous n’avons rien fait. Ce qui, statistiquement laisserait supposer que l’on va encore se taper 3 jours de baisse jusqu’au week-end. Mais là, je m’emballe.

DONC, hier nous n’avons rien foutu. Les indices asiatiques se sont fait littéralement massacrer mardi matin, mais c’était surtout pour rattraper le retard accumulé la veille. Pour ce qui est du reste, de l’Europe et des USA, franchement, à moins d’avoir passé la journée à s’exciter sur Glencore et son CEO qui a probablement récupéré quelque chose comme 250 millions sur les 500 qu’il avait perdu la veille, il n’y avait virtuellement aucune raison de venir au bureau.

Oui, Glencore a repris 17% après que la communauté des analystes se soit écharpée en public pour s’expliquer les uns aux autres ce qu’était la réelle valeur de Glencore. Ce qui fait tout de même plaisir à voir c’est que, dans le coin gauche vous avez ceux qui pensent que c’est un cadeau d’acheter Glencore à ce prix et dans le coin droite, il y a ceux qui pensent que c’est une daube qui ne vaut même pas le papier utilisé pour imprimer ses propres actions et qu’il faut TOUT VENDRE.

Mais le plus drôle dan tout cela, c’est qu’ils ont tous fait les mêmes études au même endroit et qu’ils ont lu les mêmes livres.

Toujours est-il que ce mercredi matin, à 5h06, on ne sait toujours pas ce que vaut Glencore et que l’on a plus de chance d’avoir raison en achetant un ticket de loterie au Powerball américain.

Pour le reste, on a parlé de Volkswagen. Là aussi, pour savoir ce que vaut réellement le fabricant de voiture allemand, vous avez meilleur temps d’acheter une vieille DeLorean et de l’équiper avec un broyeur à ordures en guise de moteur et trouver la formule pour briser le continuum espace-temps afin de pouvoir voyager dans le futur avec Marty McFly pour trouver la réponse. Chaque jour qui passe on entend qu’il y a une marque de plus qui est impliquée, hier on parlait d’Audi et la vindicte populaire continue de gronder. Le consensus global parie toujours sur une amende de 18 milliards de dollars. Le titre terminait encore en baisse hier et oui, le diesel, ça pue et ça pollue… même avec un filtre à particules…

Pour le reste, nous sommes encore en train de nous demander si la FED va monter les taux et si oui, quand ? C’est à nouveau le sujet à la mode. Evidemment, comme la plupart des Président de FED sont en balade dans les médias depuis le début de la semaine, cela laisse de la place à la spéculation et à l’interprétation de leurs paroles.

Source : Hedgeye

On notera aussi que les « experts » se prennent la tête avec la macro, on parle de la Chine, du Brésil, des problèmes du prix des médicaments, du marché de l’emploi et des chiffres qui vont sortir vendredi et puis à la fin on se rend compte que le marché est sur des zones techniques délicates et que l’on n’a rien foutu de la journée, si ce n’est d’avoir constaté que les chiffres de la confiance du consommateur sont meilleurs que les attentes et que ce n’est à rien n’y comprendre, puisque pourtant le monde de la finance fait tout pour lui faire comprendre (au consommateur) que tout va mal.

Et puis soudainement, c’est 16h00 et il est temps de rentrer à la maison, on verra demain ce qu’il va se passer.

L’or est à 1124$ et le pétrole est là où nous l’avions laissé hier matin : à 44.74$. Il va probablement se réveiller à nouveau ce soir avec les chiffres des inventaires qui vont nous donner le chemin à suivre.

Ce matin l’Asie panse ses plaies après la journée de mardi et les indices locaux remontent gentiment. Le Japon avance de 1.8%, Hong Kong progresse de 0.9% et Shanghai est en hausse de 0.3%.

Le chiffre qui est marrant à lire ce matin, c’est la confiance du consommateur chinois qui est au plus haut depuis mars 2014. Démontrant clairement, enfin, aussi clairement que le crédit que l’on peut donner à ce genre de chiffre, que le consommateur chinois se fout TOTALEMENT du comportement erratique des marchés boursiers.

Autrement hier soir nous avons eu Goldman Sachs qui a baissé son objectif pour le S&P500 à la fin de l’année. Jusqu’à hier matin nous étions censés terminer 2015 à 2100, depuis hier soir, c’est 2000 uniquement. Ce qui revient à dire que si vous achetez des ETF’s sur l’indice, le SPY, par exemple et que vous partez pêcher sur une plage de Bretagne ou écrire un bouquin dans un chalet valaisan jusqu’à la fin de l’année, vous aurez tout de même un rendement qui fera pâlir de jalousie bien des portefeuilles qui sont « long Europe depuis le premier janvier 2015 parce que long Europe depuis le premier janvier 2015, c’est un coup sûr à cause que Mario Draghi il a lancé un QE en Europe » – mais chhhhhhttttt…. C’est un secret.

What else ?

Ralph Lauren, le CEO, pas le T-shirt, cède sa place en tant que CEO de la société qui porte son nom justement. On espère que son successeur sera toujours capable de vendre des polos au même prix que le caviar. Pendant ce temps, Chesapeake Energy va couper 15% de son staff et Ferrari devrait pitcher son IPO pas plus tard que vendredi. Je rappelle pour mémoire que Ferrari est spécialiste pour venir « tenter » de faire son IPO au plus mauvais moment dans les marchés, ce n’est pas la première fois.

Alors que Volkswagen se demande comment faire pour se faire oublier, Elon Musk va faire parler de lui, vu que ce soir c’est la présentation de la nouvelle Tesla, le modèle X avec les « portes papillons ». Si vous le désirez, vous pouvez voir le lancement en direct en cliquant sur le lien ICI et vous pouvez également réserver votre nouvelle Tesla en cliquant ICI  il vous suffit de verser 5’000$ pour la précommande.

Google a présenté ses nouveaux téléphones et ses nouveaux services hier soir. Un journaliste a très bien résumé la chose : « Google a fait tout comme Apple, mais moins cher ».

Le Barron’s pense que Mc Donald’s est cher compte tenu de sa croissance et de la compétition. Il publient également l’interview d’un fund manager qui fait dans le « value » et dans la recherche du dividende. Eric Sappenfield aime bien National Grid en Angleterre, Kinder Morgan, Health Care REIT, Iron Mountain, Vodafone, Verizon, Microsoft et Reynolds American.

Le groupe allemand Axel Springer rachète Business Insider pour 343 millions de dollars. Et puis il semblerait que les autorités londoniennes sont sur le point de chercher des poux dans la tête des chauffeurs de chez UBER.

Source : Hedgeye

Côté chiffres économiques, nous aurons l’indicateur de consommation en Suisse, les Retail Sales en Allemagne, le Consumer Spending en France, le Chômage en Allemagne et en Italie, la confiance du business en Espagne, le GDP et le Current account à Londres, puis CPI et PPI en Italie, ainsi que CPI et Chômage en Europe.
Aux USA il y aura les nouvelles demandes d’hypothèques, le Chicago PMI et les inventaires EIA du pétrole.

Pour le moment les futures sont drastiquement en hausse, ça sent le rebond et le tournage de veste dans les prochaines heures. Après avoir envisagé l’élevage de chèvre en Ardèche et l’ouverture d’une maison d’hôtes dans le Lubéron, il semblerait que les investisseurs ont été rebuté par les odeurs des chèvres et la perspective de devoir vendre des pulls tricotés avec de la laine de mouton sur les marchés locaux et on dirait que l’on va donner encore donner une chance supplémentaire à ce marché qui nous promettait une mort certaine il y a encore quelques heures.

Les futures sont en hausse de 0.7%. L’Euro/$ est à 1.1258, le Yen vaut 119.88, le Bitcoin est à 236$ et le rendement du 10 ans US est 2.07%. L’Euro/Suisse se traite à 1.0934.

Voilà, c’est tout pour ce matin. Dans cette ambiance de fin du monde et de fin du mois de septembre pourri comme nous l’indique les statistiques… j’aimerai chaudement vous recommander de regarder cette vidéo http://investir.ch/2015/09/comme-un-air-de-deja-vu-il-est-peut-etre-temps-de-se-souvenir/ qui date de l’époque de la crise des Subprime et qui démontre tellement bien l’état d’esprit du monde de la finance… histoire de se rendre compte que c’est du « déjà-vu » et que les crises de panique, c’est du réchauffé, des fois il faut prendre un peu de recul…

Excellente journée et à demain ou à cet après-midi au forum Invest’15 pour une table ronde sur les Robo-Advisors avec Marc Bürki, CEO de Swissquote et Alexandre Gaillard, CEO d’InvestGlass.

Thomas Veillet
Investir.ch

« Toute motivation trouve sa source dans la fixation et la réalisation d’un but. »

Joseph Stutz – tiré de Être bien