Oui, ce n’est qu’une pale imitation de l’éclair de génie marketing de Volkswagen. Mais vu que l’action VW a surpassé la chute du prix du pétrole fin 2014, il faut bien que je lui rende la monnaie de sa pièce. Le plagiat est censé être la flatterie la plus sincère, mais dans le cas du constructeur, elle ne sert qu’à souligner son calvaire. Les investisseurs se demanderont comment la plus grande compagnie automobile du monde a pu sciemment essayer de tromper les normes US. Quelle sera la taille de l’amende ? Quelles seront les conséquences pénales ? D’autres nations emboiteront elles le pas dans un zèle écologique, à défaut de simplement chercher à renflouer leurs caisses par tous les moyens? Plus important, d’autres constructeurs ont-ils triché ? La technologie diesel est plus que centenaire, et il m’est difficile d’accepter que les moteurs VW soient 40 fois au-delà des normes pour l’oxyde d’azote alors que ses concurrents ne le sont pas. Je suspecte que VW et le marché devront subir ce calvaire un moment, et que le brouillard de l’incertitude qui recouvre le marché continuera de s’épaissir.
Das brouillard est devenu considérable après que Das Fed a décidé de suivre le consensus et laisser Das taux inchangés. Comme cette newsletter le suspectait, l’effet ne fut pas tonique pour les marchés, qui ont rapidement exprimé leur opinion. Une remontée des taux aurait démontré la confiance en Das Economie… Le statu quo n’a fait que colporter déception et inquiétude. Il y a maintenant peu d’espoir que les US ne sauvent la demande en pétrole.
L’Europe et la Chine ne vont guère mieux, et la BCE et son homologue Chinois vont probablement étendre leur effort d’assouplissement monétaire. Cela ne rendra pas service au marché des obligations, déjà miné par la baisse des souscriptions. La reprise n’est clairement pas au rendez-vous, et les investisseurs commencent à perdre confiance en la politique actuelle. Le QE n’était jamais censé être une solution, juste un moyen de gagner du temps pour permettre aux politiques de réformer ce qui est à l’origine de la crise. Malheureusement, ces politiques ont préféré un emplâtre sur une jambe de bois à de vraies réformes. Entre Das Fed, Das Auto, Das Chine et Das Europe, l’avenir de Das Pétrole est dans Das Sales Draps…
Cet horizon pessimiste ne se limite pas à la demande en pétrole, vu que l’offre continuera à peser sur les prix au moins jusqu’au second trimestre de l’année prochaine. La production US est toujours à 9.136 millions de barils jour, et tous ceux qui possèdent un puit de pétrole opérationnel produisent autant que possible. Pourtant, derrière l’obscurité, Magma Oil pense entrevoir la première lueur au bout du tunnel. La production de schiste baisse lentement même si elle reste au-dessus des niveaux de 2014, et les dégâts causés par la baisse des prix sont de plus en plus visibles. Il en est de même pour la Mer du Nord qui a du mal à survivre à un environnement baissier, tendance soulignée par les difficultés auxquelles l’économie Norvégienne fait face. C’est pourtant le patrimoine pétrolier le mieux géré, et ses déboires nous forcent à réévaluer la situation des autres producteurs.
Au-delà de son impact sur une économie déjà fragile, le fiasco VW pourrait avoir d’importantes conséquences à long terme sur l’industrie pétrolière. Ces dernières années les ventes de voitures diesel souffraient déjà d’une mauvaise image écologique. Les grandes villes comme Paris envisageraient même de bannir les diesels de leurs rues. Plus de 50% de la capacité de raffinage Européenne est dédiée aux distillats. Si ce carburant devait tomber en disgrâce, les couts et les conséquences pourraient être dramatiques. Le diesel avait pris de l’ampleur et la gazoline stagnait. S’il n’y a pas de solution technologique au problème des émissions, nous pensons que le diesel sera sous pression et que les raffineurs Européens subiront d’importants couts de conversion à la gazoline.
Donc, si l’on résume les perspectives globales du prix, la santé à long terme du pétrole devrait venir d’une offre qui faiblira graduellement. Les neufs prochains mois, par contre, seront sous l’influence de la demande. Si l’économie venait à empirer, la lueur au bout du tunnel pourrait se révéler être en réalité le phare d’un train circulant dans l’autre sens !
Motivés par un raffinage resté fort, les stocks de brut ont baissé de 1.9 millions de barils. La réaction initiale du marché fut extrêmement bullish, au point que je m’attendais à une surprise alors que le Brent touchait brièvement les US$ 50. Mais les choses retournèrent rapidement à la raison et la journée se termina plus de 5% sous le pic. Les prix sont sous pression du côté de l’offre et de la demande, et cela même avant que le raffinage ne ralentisse. Vous vous souviendrez que nous avions évité d’acheter le Brent-WTI à cause de l’expiration du contrat. Nous avons acheté le Novembre juste après à US$ 2.57, et il a presque pris un dollar. Nous sommes confiants que cette tendance s’accentuera pendant la maintenance. Le Nov-Dec WTI retourne à US$ 0.6 en contango où nous l’avions vendu, et pensons qu’il bougera aussi en notre faveur. Nous sommes en route vers une baisse généralisée du complexe.
Du côté des distillats, on rapporte une baisse inattendue des stocks de 2.1 million de barils accompagnée d’une hausse de la demande de 13.23%. Bien que nous suspections qu’il s’agisse d’un soubresaut temporaire dû aux statistiques, cela va dans notre sens, et la marge des distillats est repassée au-dessus des US$ 19. Vous vous souviendrez que nous nous attendions à un tel mouvement à l’approche des maintenances et que nous vous avions déconseillé de courir après la marge. Elle pourrait remonter de quelques dollars avant que nous la vendions.
Les stocks de gazoline ont augmenté de 1.4 millions de barils, ce qui n’est pas une surprise vu que la saison est terminée. La marge a repris un peu de couleur à US$ 12, mais à ce prix-là, je préfère encore en être long, alors je l’ai achetée. (Oui j’ai acheté le crack de gazoline… je ne suis pas toujours bearish… mais je garde mon stop pas loin au cas où)
Le raffinage a baissé de 310,000 barils mais reste à 11,000 barils du plus haut des 5 dernières années, et reste donc encore fort. Les raffineurs auraient déjà du ralentir la cadence, et font clairement tout ce qu’ils peuvent pour minimiser les maintenances. Nous vous informerons dès que nous en saurons plus.
Vous trouverez ici-bas nos graphes habituels. Ils représentent l’évolution des stocks de brut, gazoline et distillats (heating oil, diesel et jet fuel), ainsi que les niveaux de raffinage. Ces graphes montrent l’année en cours par rapport au plus haut/ plus bas des cinq années qui la précèdent. Ils sont publiés par l’EIA de manière hebdomadaire, et sont utilisés par les traders pour analyser l’offre et la demande. L’échelle est en milliers de barils sur les 52 semaines qui composent l’année
STOCKS DE BRUT US
Les stocks commerciaux US: en attendant la maintenance (Source: EIA)
RAFFINAGE US
Le raffinage : en attendant aussi la maintenance (Source: EIA)
STOCKS DE DISTILLATS US
Stocks de Distillats… étrange soubresaut (Source: EIA)
STOCKS DE GAZOLINE US
Les stocks de Gazoline…on fait le plein (Source: EIA)
Mohab Kamel
Magma Oil Sàrl.
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